Éric STEPHANY

Dans sa nouvelle exposition personnelle à Athènes, l'artiste français Eric Stephany poursuit son enquête sur le potentiel sculptural des objets trouvés et leur lien avec certains sentiments et états psychologiques. L'exposition « les rivages de la confiance » (Shores of Confidence) à One Minute Space, Athènes, est le premier chapitre de LA CONFIANCE, un projet plus global pour lequel Éric  Stephany a reçu une bourse du Centre National des Arts Plastiques, en France.

Constituées de plastique, de métal, de pierres et de verre collectés dans les espaces publics d'Athènes et de ses environs, les sculptures de l'exposition sont intentionnellement assemblées de manière à ce que leurs éléments ne soient pas liés ou fixés les uns aux autres, mais qu'ils tiennent debout, pendent et s'équilibrent uniquement par le biais de la gravité et de la tension. Une note d'avertissement remise aux visiteurs à l'entrée de l'espace souligne cette instabilité des sculptures, ainsi que leur "ambiguïté juridique", puisque certaines d'entre elles ont été retirées de l'espace public, sans autorisation.

Deux lourdes chaînes fracturées (antivols) appartenant à l'artiste, ont été dépouillées de leur revêtement et ont été soigneusement équilibrées sur le mur, enroulées comme des épines robotiques (« Reliance » et « Confidence », toutes deux 2022). Elles s’associent à une série de pierres de marbre, qui glanées sur les rivages, sont sculptées et traitées par l'artiste pour ressembler à des fragments perdus de monuments anciens ; l'une d'entre elles, ramassée à Anafi, est suspendue de manière précaire au-dessus de la tête des visiteurs, prise dans une boucle de chaînes, accrochée à une grande pince de charpentier, elle-même fixeée à une colonne de la galerie ("8QXX+664 Anafi, Grèce", 2022). L’ensemble reçoit la lumière pâle d’une sculpture en néon épelant le mot grec και (et). Elle fait partie d'une série en cours d'œuvres lumineuses basées sur un poème que l’artiste a écrit en grec, comme une exploration intentionnelle des lapsus visuels et linguistiques qui ont émergé de son expérience d'apprentissage d'une nouvelle langue.

Le long du mur le plus long de l'espace de la galerie, l'œuvre « Shores of confidence » (2022) se compose de centaines de morceaux de verre de mer verts et blancs, collectés patiemment pendant plusieurs années sur les plages de Grèce par l'artiste et ses amis. Geste évocateur et tendre qui retrace les voyages de l'artiste, l'œuvre semble jaillir du mur comme une vague calme et éclaboussante sur une plage - capturant en un instant cristallisé le flux et le reflux de la confiance, de la solidarité et de l'assurance qui rendent les pratiques artistiques durables en période de précarité.

K.K pour und.athens

In his new solo exhibition in Athens, French artist Eric Stephany continues his enquiry in the sculptural potential of found objects and their connection to sentiments and psychological states. The exhibition Shores of Confidence at One Minute Space is the first chapter of Trust, a project by Eric Stephany that has been awarded a grant by the National Centre of the Plastic Arts (CNAP) in France.

Made of plastic, metal, rock and glass collected from public spaces in and around Athens, the sculptures at the exhibition are intentionally assembled in a manner that their elements are not bound or fixed to one another, but stand, hang and balance only by means of gravity and tension. A warning note handed to visitors as they enter the space points out this instability of the sculptures, as well as their “legal ambiguity”, since some of them were removed from public space without permission.

Two heavy lock chains owned by the artist were stripped of their cladding and carefully balanced on the wall, coiled like robotic spines (Reliance and Confidence, both 2022). Marble rocks found in nature were carved and processed by the artist to look like lost fragments from ancient monuments; one of them, picked up in Anafi, is precariously suspended above visitors’ heads in a chain loop hanging from a large carpenter’s clamp affixed to a column («8QXX+664 Anafi, Greece», 2022). A neon sculpture that spells the Greek word και (and) is part of an ongoing series of light works that are based on a poem the artist wrote in Greek, as an intentional exploration into the visual and linguistic lapsus that emerged from his experience of learning a new language.

Along the longest wall of the gallery space, the work Shores of confidence (2022) consists of hundreds of green and white pieces of sea glass, collected patiently over several years from beaches around Greece by the artist and his friends. An evocative and tender gesture that traces the artist’s journeys, the work seems to spill out of the wall like a calm, splashing wave on a beach — capturing in a crystallised instant the ebb and flow of confidence, solidarity, and trust that make artistic practices sustainable during times of precarity.

K.K for und.athens

http://und-athens.com/calendar/eric-stephany-shores-of-confidence