Biographie
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Peintre italien né à Rome en 1927, Piero Dorazio commence à étudier l'architecture, puis s'oriente vers la peinture.

Il fréquente l’atelier du peintre Aldo Bandinelli, professeur à l’Académie nationale de Saint-Luc à Rome. Séduit par la richesse de la peinture à l’huile, Piero Dorazio est d’emblée absorbé par la couleur ; il s’attache également au matériel et à la technique : préparation des toiles, choix des pinceaux, préparation des couleurs. Ses débuts picturaux datent de 1942-1943, période pendant laquelle il peint des toiles de petites dimensions représentant des paysages de la campagne romaine et des natures mortes.

Après s’être détaché de la peinture figurative, il participe avec Pietro Consagra, Achille Perelli, Carla Accardi et Julio Turcato à la rédaction du manifeste Forma 1 en 1947, très futuriste d’esprit et engagé politiquement à gauche, mais en contraste marqué avec le réalisme socialiste illustré par Renato Guttuso. Ce manifeste, avec lequel il confirme son adhésion à l'art abstrait, va guider l'ensemble de toute son œuvre.

Ayant obtenu une bourse d’étude du gouvernement français en octobre 1947, il part pour Paris et s’inscrit à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. Grâce à Gino Severini et à sa femme Jeanne qu’il a connus à Rome, il rencontre Georges Braque, Fernand Léger, Jean Arp, Alberto Magnelli. Il découvre que Magnelli pratiquait déjà l’abstraction à Florence en 1914. C’est Magnelli qui lui fait connaître Francis Picabia, Le Corbusier, Antoine Pevsner, Sonia Delaunay, mais aussi de plus jeunes artistes comme Jean Dewasne, Serge Poliakoff et Victor Vasarely.

Dans les années 1950, Dorazio commence à collaborer avec plusieurs revues d'art  et publie bientôt son premier livre La Fantasia dell’ Arte nella vita moderna(La fantaisie de l'art dans la vie moderne). Il n'est pas seulement peintre, il est aussi critique d'art, conférencier et organisateur d'expositions et deviendra en 1984 le critique attitré du plus important journal national italien, Il Corriere della Sera.

 

Avec Achille Perilli et Mino Guerrini, Piero Dorazio s’occupe de la librairie galerie L’âge d’or à Rome qui exercera une grande influence sur l’art italien de l’époque et sera reconnue à l’échelle internationale avec l’organisation à Florence également d’expositions d’art abstrait et la diffusion de revues d’avant-garde. Le groupe de ces trois artistes publie alors Forma 2 en hommage à Wassily Kandinsky, avec la participation de Nina Kandinsky. L’âge d’or  est notamment fréquenté par Mark Rothko, Rufino Tamayo, Friedrich Hundertwasser, Libero Tancredi, Jean Dewasne, Roberto Matta, ainsi que Léon Degand et Günther Franke. Lucio Fontana invite le groupe à participer à la Triennale de Milan en 1951. De son côté, André Bloc, directeur de la revue Art d’Aujourd’hui à Paris, propose à Dorazio d’en être le correspondant en Italie. À ce moment, il est aussi nommé Secrétaire de l’Art Club International.

En 1951-1952, le groupe Origine fondé par Mario Ballocco, Alberto Burri, Giuseppe Capogrossi et Ettore Colla invite les artistes de L’âge d’or  à ne former qu’un seul mouvement qui devient la Fondazione Origine ; qui entretiendra de nombreux contacts avec les artistes américains dont Cy Twombly et Robert Rauschenberg.

En 1953 et 1954, Dorazio se rend aux Etats-Unis, invité à participer au Harvard International Summer Seminar à la Harvard University, à Cambridge. À l’automne, il s’installe pour une année à New York. Grâce à Matta, il rencontre Joseph Cornell, Robert Motherwell, Leo Castelli, alors collectionneur, Enrico Donati et Marcel Duchamp. Il se lie d’amitié avec Willem de Kooning, Franz Kline, Robert Rauschenberg, Helen Frankenthaler et d’autres artistes new-yorkais, comme avec le critique d’art Clement Greenberg, plus tard avec Kenneth Noland dont l’art présente tant de similitudes avec le sien. Il entretiendra sa vie durant une étroite relation avec les Etats-Unis, jusqu’à enseigner à partir de 1960 à la Graduate School of Fine Arts de l’université de Pennsylvanie à Philadelphie, où il invitera de nombreux artistes dans ses cours.

 

D’abord cubiste puis futuriste d’esprit, insistant sur la structure et le rythme, Dorazio utilise tout de suite des couleurs vives et contrastées. Abstrait depuis 1947, il s’engage dans plusieurs voies qu’il expérimente simultanément, et que l’art d’Alfred Manessier, de Jean  Bazaine et de Jean Le Moal, entre autres, marquera. Bien vite, le fil conducteur de son expression va devenir le geste, toujours conduit et à partir duquel il traduit la couleur et la lumière.

 

Entre 1956 et 1957, il présente sa première exposition personnelle à Rome à la célèbre galerie La Tartaruga et participe avec trois tableaux La munizione di Raffaello, Espiansione lirica et Amore chiama colore I  à la Biennale de Venise, où il sera de nouveau invité en 1960, 1966 et 1988. En parallèle, il réalise pour le théâtre de Fausto Marziale les décors de la pièce Actes sans paroles de Samuel Beckett.

 

Abandonnant la composition au sens classique du terme, excluant tout motif, Dorazio trouve son style vers 1957-1958, fondé sur la lumière et son irisation, exprimées à la fois par la couleur et par la manière de la poser avec des touches juxtaposées et croisées, une façon pour lui de rendre hommage à Giacomo Balla et à son art du divisionnisme.

En 1959, il participe à l’exposition « Italienische Malerei » à la Kunsthalle de Baden-Baden et à la Documenta II de Kassel. En 1960, Max Bill l’invite à l’exposition « Konkrete kunst » à Zurich. L’année suivante, il montre à Zagreb deux tableaux à l’exposition des Nouvelles Tendances, organisée par Almir Mavignier, Matko Mestrovic et Bozo Bek, qui sont au centre des débats soulevés par cette manifestation. En 1965 il fait partie des artistes exposés à la fameuse exposition « The Responsive Eye » au Museum of Modern Art à New York, ensuite à de nombreuses expositions internationales majeures.En 1979, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre sa première rétrospective en France. Par la suite, à l’initiative de Serge Lemoine, le Musée de Grenoble organise en 1990 sa plus importante exposition en France, accompagnée d’un catalogue fondamental dû à Nathalie Vernizzi. L’exposition sera ensuite montrée à Bologne.

 

Après avoir visité la Grèce, l’Afrique et le Moyen-Orient au début des années 1970, Dorazio s’installe en 1974 à Todi en Italie dans l’ancien couvent de Canonica dont il entreprend la restauration complète. C’est là, près de son ermitage, que Dorazio décède en 2005 à l’âge de 77 ans.

 

Ses œuvres sont aujourd'hui conservées dans les principaux musées européens, en Italie, en France, en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et également aux Etats-Unis où le Guggenheim Museum à New York détient un important ensemble de ses œuvres.

 

Oeuvre: Piero Dorazio, Nelle ore III, cm 100 x 200 / in 39.4 x 78.7, 1975, Courtesy Tornabuoni Art

Source

Tornabuoni Art

Dernière mise à jour le 2 mars 2020