Biographie

 

Giuseppe Penone naît en 1947 à Garessio, bourg italien aux confins du Piémont et de la Ligurie. Après des études de comptabilité, il entre aux Beaux-Arts de Turin où il choisit la sculpture. Un professeur de modelage y façonne un buste – addition et soustraction d’argile : pour Penone, soudain, cette évidence : l’essentiel n’est plus l’élaboration du visage mais l’empreinte des mains du sculpteur, ses mains en négatif. Le geste et son empreinte. Une découverte qui l’inscrit bientôt dans le courant de l’Arte Povera (Art Pauvre) dont il est le plus jeune représentant. A l’instar notamment de Luciano Fabro, Jannis Kounellis, Mario Merz ou Michelangelo Pistoletto, il s’agit de se dépouiller volontairement « des acquis de la culture pour atteindre à la vérité du corps et de ses perceptions premières ». Le critique d’art Germano Celant remarque ses dessins et, en 1969, la première exposition de Giuseppe Penone se déroule à Turin, Galerie Sperone, haut-lieu de l’art moderne italien. Dès lors, Giuseppe Penone enchaîne les expositions dans des galeries prestigieuses et les musées du monde entier, les installations et les commandes publiques.

 

La connaissance parfaite des rythmes et états de la nature, acquise dès l'enfance par l'artiste sur les terres cultivées par sa famille à Garessio, écrit l’historien de l’art Didier Semin, jointe à un savoir paysan se resaississant du projet des avant-gardes plutôt urbaines du début du XX° siècle, mais imprégné de l'histoire de l'art comme on ne peut l'être qu'en Italie ont permis à Giuseppe Penone de produire les objets sans doute les plus singuliers et les plus captivants du monde de l'art contemporain....

 

Nature et art se mêlent étroitement dans ses créations, à la découverte d’une mémoire enfouie au cœur du matériau.  Travailler avec des éléments ou matériaux naturels, dit Penone, signifie dialoguer avec des éléments de la réalité qui nous entoure, tant celle d’aujourd’hui que celle de nos ancêtres dont nous partageons les mêmes émotions et sensations. Cette communion de valeurs avec le passé permet de nous identifier avec la culture, l’art et la poésie qui nous ont précédés. 

 

Cycles de l’existence, mort et renaissance. Végétal, aquatique, minéral, peau et cerveau. De quoi l’homme, dans ses diversités culturelles, est-il fait ; et comment est-il relié à l’univers ? Penone suggère des réponses, une réflexion sur la sculpture et sur ses matériaux qui passent par l’argile, la pierre, le bois, le bronze, le dessin, la gravure, et par les mots – il est aussi un extraordinaire poète à l’écoute de la pulsion du verbe.

 

Ses recherches sur la « structure musicale des arbres », initiées en 1973, débouchent en 1999 sur une création sonore au Musée de Louviers, doublée de la publication d’un livre (Lecture musicale de la structure des arbres). Elles trouvent aujourd’hui une suite avec la « Transcription de la structure musicale des arbres » d’Ardèche. Une suite qui prend naturellement place dans son travail autour de l’arbre mené dès 1966 – thématique majeure de l’œuvre.

 

Giuseppe Penone vit et travaille à Turin. Il enseigne la sculpture aux Beaux-Arts de Paris.

Dernière mise à jour le 9 juillet 2012