Encourager la recherche et la connaissance sur la collection

Gérer les ressources documentaires

Le Centre national des arts plastiques met à disposition des spécialistes, chercheurs, commissaires d’exposition, artistes, étudiants (master 2 ou thèse), et professionnel de l’art contemporain ses multiples ressources documentaires, sur rendez-vous.

- La numérisation : en partenariat avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA), elle permet la conservation et la valorisation de la collection, dans un objectif patrimonial de « sauvegarde » des œuvres filmiques et vidéographiques.

- La bibliothèque : principalement centrée sur l’art depuis les années 1960, elle se compose de plus de 9000 ouvrages généraux et monographiques, de catalogues d’expositions et de collections d’art contemporain, et de périodiques.

- La documentation générale (1960) : centrée sur les artistes et leurs œuvres inscrites sur l’inventaire, elle s’accroît au rythme des acquisitions et des commandes. Portant sur près de 50 000 œuvres et 9 000 artistes pour les périodes moderne et contemporaine, cet ensemble se compose de près de 40 000 dossiers.

- Les archives : portant sur les commandes et acquisitions de 1800 à 1960, elles sont conservées aux Archives nationales (site de Pierrefitte), dans la série F21 (Administration des Beaux-Arts). Leur inventaire est consultable à partir de la base Arcade.

- L’iconothèque : comptant à ce jour près de 180 000 visuels pour près de 50 000 œuvres, elle se compose des visuels des œuvres, de reportages photographiques relatifs aux œuvres en exposition et des archives photographiques.

Collaborer dans le domaine de la recherche

Plusieurs projets sont menés avec les acteurs de la recherche scientifique et de l’enseignement supérieur. La collection est abordée selon différents axes : la sociologie, l’économie, l’histoire des politiques culturelles, l’histoire de l’art ou les sciences et techniques. En 2022, un conseil scientifique, composé de personnalités qualifiées et de membres de l’équipe scientifique, aura vocation durant 3 ans à engager des projets de recherche sur la collection en l’ouvrant à ces différentes disciplines universitaires.

Plusieurs projets de recherches sont engagés en 2022. Une première thèse de Camille Leprince sur les œuvres audiovisuelles dans le monde arabe depuis 2011, en partenariat avec le Centre de recherche sur les arts et le langage, sera mise en œuvre. Deux nouvelles Conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) seront signées, l’une portant sur le design et l’autre abordant la question des artistes-auteurs, de leurs droits, de leur rémunération et des liens entre carrières et parcours de vie.

Également, les résultats de la première enquête quantitative raisonnée sur la collection du Cnap de 1900 à 2016, menée par Laurent Jeanpierre, professeur à l’Université Paris 1, seront prochainement consultables sur le site Internet du Cnap. Ils révèlent certaines caractéristiques de la politique d’acquisition du Cnap.

Le Cnap poursuit également son engagement et son soutien à la recherche dans les champs du design graphique et de la typographie en coproduisant en 2021 avec l’université de Strasbourg et le Centre Pompidou la journée d’étude « Design graphique : manières de faire de la recherche ».

Les bourses de recherche curatoriale
Depuis 2015, le Cnap propose des bourses de recherche aux critiques et commissaires indépendants à des fins d’expérimentation de nouvelles stratégies curatoriales. Ce dispositif témoigne du souhait de l’établissement de mieux donner à voir et à comprendre sa collection, d’en faire une ressource et un objet de connaissance pour les professionnels, et de soutenir les commissaires indépendants dans leur démarche. Pour exemple, la recherche sur « L’histoire des femmes dans la collection du Cnap » menée par Liberty Adrien en 2016 dans le cadre de ce dispositif a conduit en 2020 à la première éditorialisation thématique de la base de données : « La Houle », un zoom sur les artistes femmes de la collection.

Les recherches en restauration
Les collaborations avec l’Institut national du patrimoine se sont poursuivies en 2020 avec trois étudiantes de 5e année qui ont choisi de consacrer leur diplôme à des œuvres de la collection, résultat de leurs travaux démarrés en 2019. La première collaboration porte sur l’étude et la conservation d’une bâche en polychlorure de vinyle graffée par Yona Friedman et la recherche d’un adhésif de conservation, la peinture utilisée étant incompatible avec son support plastique. La deuxième s’intéresse à une peinture de Charles Auguste Edelmann, une huile sur toile non vernie très encrassée, qui a permis d’étudier les mérites comparés de deux protocoles de décrassage. La troisième a étudié le traitement de conservation-restauration des revêtements de mousse polyuréthane sur Pratone, une œuvre de Rossi, Ceretti et Rosso.

Conserver les œuvres

Conserver et restaurer les œuvres

Depuis 1991, les réserves sont abritées sous l’esplanade de La Défense et dans d’autres espaces en banlieue parisienne. C’est là que sont conservées les œuvres qui ne sont pas actuellement en prêt ou en dépôt. Les réserves, lieu d’étude et de conservation, sont également une plateforme logistique soumise à des mouvements quotidiens d’œuvres liés à la fonction même du fonds. Les nouvelles formes et les nouveaux matériaux employés par les artistes pour réaliser leurs œuvres soulèvent des questions de conservation inédites, surtout pour ces œuvres destinées à circuler.
En cas de restauration, l’artiste est préalablement consulté et des partenariats avec des écoles permettent aux étudiants restaurateurs l’accès aux œuvres.

Parmi les restaurations les plus récentes, on notera celle d’une copie à l’échelle 1 de La Liberté guidant le peuple de Delacroix par le copiste Leroy-Dionet pour une exposition, et la restauration du Baldaquin d’Alain Séchas, parti en 2020 rejoindre trois autres œuvres déposées par le Cnap dans les jardins du musée d’Art moderne de Troyes.

Récoler les œuvres

En 1997, l’État a décidé d’entreprendre, sous l’égide de la Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art (CRDOA), le récolement des œuvres appartenant aux collections du ministère de la Culture mises en dépôt. Le principe : pointer et vérifier les œuvres à partir d’un inventaire. Une tâche d’autant plus complexe étant donné que la tenue d’un cahier d’inventaire n’a été instaurée qu’en 1860. Une équipe de conservateurs et de chargés de documentation mène, notamment aux Archives nationales, les recherches indispensables à la reconstitution de l’inventaire du fonds historique (près de 13 000 œuvres inventoriées à partir de 1996). Elle assure le récolement des œuvres sur place dans toutes les administrations centrales et dans les villes possédant un musée. Pour les dépôts effectués dans les petites communes, ce sont les conservateurs des antiquités et objets d’art en région (CAOA) qui effectuent ce contrôle.

Le cadre inédit du contexte sanitaire et des confinements a coïncidé avec la mise en place des premières opérations de récolement « à distance », notamment pour les dépôts dans les petites communes, souvent dépositaires d’un seul bien. Ces opérations sont menées par appel et messagerie avec pédagogie et dans le dialogue.

Le bilan de ces missions s’est avéré fructueux. En 2020, comme illustration, deux œuvres ont pu être récupérées et restituées au Cnap : la peinture de Léone Stouvenel-Goalabré, Paysage (FNAC 19684), et celle de Gérard Schlosser, Celle qui avait la robe bleue (FNAC 34565).

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Dernière mise à jour le 24 février 2022