PARKING DE SCULPTURES

Anita Molinéro, Rendez-vous n°9, 2008
La cour du Confort moderne est un espace polyvalent et ambigu, pas tout à fait public, jamais vraiment privé, considéré comme simple parking pour les uns, utilisé comme terrasse par les autres et lieu de rencontres pour tous les utilisateurs. Il sera en 2010 et 2011 envisagé comme un espace possible d'exposition, un lieu de questionnement de l'art dit “public”. Après les productions de David Evrard en 2010, il n'est pas question de perdre du terrain. L'esprit du programme “Parking de sculptures” part d'un constat : il existe pléthore d'oeuvres réalisées spécifiquement pour l'espace public dans le cadre de manifestations dans les villes ou campagnes qui, une fois ces dernières terminées, se retrouvent sans vie, sans statut, stockées ici et là. Ex situ, délocalisées, démantelées, déboulonnées, ces oeuvres sont hors d'usage. Ce programme consiste en la transformation de la cour du Confort Moderne en un “conservatoire temporaire de sculptures publiques”. Des sculptures abandonnées, en transit, seront tout au long de l'année parquées, dans la cour pour faire, peu à peu, exposition. L'expérience commence par l'accueil d'une oeuvre Rendez-vous ! N°9, 2008, appartenant à la collection du Spot centre d'art contemporain (Le Havre) : six cabines téléphoniques habitées par des formes inquiétantes. Rendez-vous n°9 “Au premier coup d’oeil” on voit une cabine téléphonique hexagonale en verre qui contient un container de 330 litres en plastique fondu, devenu informe. Le container est accroché à la cabine ; flottant, il prend appui sur les vitres ; certaines parties donnant l’impression de s’écraser contre les parois ; d’autres parties fondues, étirées comme des lamelles, branchies ou tentacules. La cabine téléphonique est essentielle à cette sculpture, elle lui donne une échelle et un scénario. Elle est un objet ordinaire placé dans la ville. Ce mobilier désormais familier a été pensé par rapport à une économie et un usage et donne à la sculpture des critères de proportions et de relation à son environnement. La transparence de la cabine et son dessin géométrique en font une forme à la fois « achevée et ouverte » ce qui est dans mon travail un enjeu fondamental. La géométrie appelle son contraire : l’organique. A la forme normalement admise de la représentation, je substitue celle du scénario. Je remplace : « qu’est-ce que cela représente ? » par « que vois-je ? et que se passe-t-il ? », comme au cinéma. Réponse : c’est une cabine téléphonique contenant un « Alien ». Je suis très intéressée par la coïncidence entre les films de science-fiction et mon projet artistique qui entre autres, consiste à donner une forme à l’irreprésentable. Anita Molinero
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