L'Été photographique

Manifestation/Festival
Photographie
Centre d'art et photographie de Lectoure Lectoure

La programmation de l'Été photographique 2008 s'articule en trois pôles : un tableau en sept expositions de l'univers urbain contemporain, le parcours artistique de Paul Pouvreau et l'évolution d'un projet de Stanislas Amand entrepris à Lectoure pour Cheminements 2006. Pour la première fois, Paul Pouvreau offre une vue d'ensemble sur une oeuvre qu'il développe depuis le milieu des années 80. “Ce qu'on voit, c'est ce qu'on cherche à voir. Ou bien ce que l'on cherche à voir est caché par ce que l'on voit ? […] Mes photographies ne vérifient que des doutes et des incertitudes”. “Paul Pouvreau propose une nouvelle lecture de la banalité, teintée de dérision et de surréel. Est-ce que l'image, et surtout la photographie, peut nous mentir ? Ou plutôt, quelle marge de certitude nous laisse-t-elle ?” (Hic et Nunc). Dans une série inédite de portraits de sans-abri, Christophe Beauregard s'attaque aussi aux évidences en remettant en cause l'a priori d'une photographie simple enregistrement du réel. Par un recours à la mise en scène qui, sur un tel sujet, nous déstabilise, le photographe veut raviver nos regards anesthésiés par le flot des images. Donner une visibilité aux exclus qui hantent la rue, c'est également la démarche de Zoe Strauss qui photographie l'envers du décor de sa ville de Philadelphie “Je ne montre pas la belle Amérique” écrit l'artiste. Dans une sorte de champ-contrechamp, l'un par le portrait en couleur d'une jeune femme seule dans l'intimité de son studio à Tokyo, l'autre par la géométrie implacable de vues anguleuses en noir et blanc de l'espace public marseillais, Guillaume Beinat et Stephanie Kiwitt font ressentir la dureté blessante de la ville moderne. Serge Clément, Cédrick Eymenier et Mark Lewis, auteurs à la fois de films et de photos, partagent une même fascination pour le théâtre d'ombres et de reflets que devient la rue lorsqu'on l'observe dans les vitrines, sur l'asphalte ou les carrosseries automobiles. Leurs images déréalisent l'univers quotidien pour en donner une vision vertigineuse, quasi métaphysique chez Clément et Lewis. Stanislas Amand associe une collection de photos de famille des années 70 à des observations sur l'art, l'urbanisme, le monde actuel, etc., réunies dans une correspondance avec une galeriste (peut-être) imaginaire. La Halle aux grains est transformée par la scénographie de Guy Hayon. Créer des espaces autonomes et adéquats pour chaque exposition, dessiner un parcours fluide de l'une à l'autre tout en valorisant l'architecture de l'édifice, c'est le défi qu'il a relevé. Autour des expositions, des rendez-vous sont donnés tout au long du festival : projections, rencontres avec les artistes, parcours de lectures, visites commentées, ateliers pour enfants. Pour la première fois, l'Été photographique accueille deux “masterclasses” dirigés par des artistes de cette édition. Désormais, toute la ville se met au diapason du festival : des photos de Zoe Strauss s'installent dans les vitrines, des cafés accueillent projections et rencontres, des expositions de qualité sont organisées en parallèle à l'Été photographique. François Saint Pierre

Adresse

Centre d'art et photographie de Lectoure 8 cours Gambetta 32700 Lectoure France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020