Stéphanie HOAREAU

Sur un fond rose fuschia vif, 3 portraits en buste d'un homme noir, torse nu, assis, une couronne de galette des rois sur sa tête. Le rendu réaliste capture 3 attitudes successives. Le premier, sérieux, très digne, il regarde devant lui. Le deuxième, il est en train de parler, il explique quelque chose. Le troisième, bouche grande ouverte, yeux fermés, plissés, on ne sait pas s'il rit ou s'il crie.

Jack Le Fou, triptyque, 2015.

Acrylique sur toile, (1,20 x 1,70m ) x 3.

Biographie

Stéphanie Hoareau considère que l’art peut créer un espace de guérison spirituelle. Ainsi, elle prend comme sujet des proches ou des paysages dont l’histoire croise la sienne. Pluridisciplinaire, son travail est souvent beau et dérangeant : comme Khaïs (2021), un buste hyperréaliste en plasticrète d’un môme en colère, ou encore Dessins de famille (2018), une série minutieuse composée de dessins, sur de petites tablettes en céramique, de saynètes familiales équivoques. Elle se penche souvent sur l’enfance, qu’elle considère comme une période aussi vulnérable que créative. Néanmoins, son travail porte aussi sur une histoire régionale où colonisation, migration et solipsisme constituent une forme d’identité. En témoignent ses deux premières œuvres majeures, Bélouve et Welcome Salazie (2010), des peintures modulaires portant sur le paysage montagnard de l’île de La Réunion, aussi graves et grouillantes l’une que l’autre, comme si la terre elle-même, objet de rêve pour certain·es, contenait des cauchemars transgénérationnels pour d’autres.

Joana P. R. NEVES, 2023

/// Le dossier de l'artiste sur le site ddalareunion.org

Site internet et réseaux sociaux

Source

Documents d'artistes La Réunion

Dernière mise à jour le 14 février 2024