Amanohashidate

Exposition
Arts plastiques
Galerie Françoise Besson Lyon

 

Amanohashidate est l’énigmatique titre de la prochaine exposition qui se tiendra à la galerie Françoise Besson du 15 octobre au 8 décembre 2015.
Christine Crozat nous a déj{ dévoilé une facette de son oeuvre en 2014 dans « identité de genre ». Pour sa première exposition personnelle à la galerie, accompagnée de Pascale Triol, commissaire de l’exposition, elle nous propose un parcours sensible à travers des dessins et des vidéos réalisées avec Pierre Thomé.


Extrait de ses notes :

2013 : Résidence d’un mois dans un Centre de réadaptation fonctionnelle de la Croix Rouge Française.
Me mettre au pas.
Pour pouvoir commencer à travailler je souhaite une fois de plus me mettre dans les pas de cette grande maison.
Je passe du temps avec le prothésiste : Prothèse ? Orthèse ?...Ses armoires sont pleines de jambes. Je l’aide à faire des moulages.
Marche avec les Kinésithérapeutes et leurs patients.
Comprendre comment les ergothérapeutes interviennent dans la rééducation.
Dans les ateliers hebdomadaires je propose un matériau souple qui nécessite peu de force: une seule main peut suffire. Il s’agit de la plastiline. « Lâcher » et laisser faire, comme je tente moi-même d’être quand je commence une résidence. Mon atelier est au coeur du centre. Quand je circule je suis prête à l‘échange.
Pour un temps perdre pied…
Se mêlent dans ma tête, de folles superpositions, motifs simplifiés de pieds, jambes, prothèse, collant, chaussette
Réapprendre à marcher
Tirer sur sa jambe prothèse pour avancer, être en équilibre sur le sol vacillant
Le sol est là comme repère stable ou instable
Retrouver son souffle …un souffle…
Les pieds – jambes - prothèses flottent dans l’espace nouveau
Comment reprendre racines
France Culture, les chemins de la connaissance, 1984, Henri Maldiney « Les pieds sur terre, la tête dans le ciel »


2014 : 2ème voyage au Japon
Le shinkansen, Narita express, le JR ou le train nous font circuler à travers le Japon.
Nous frôlons les villages ou filons à travers la plaine qui nous fait aller de Tokyo à Kyoto, Uno, Naoshima,
Matsue…
Grande où moyenne vitesse, défilement de fragments de paysages ou de villes s’impriment dans ma tête.
Kyoto
Jusqu'à la tombée de la nuit à 17h, nous circulons en vélo ou à pied pour visiter les temples et les jardins.
Je regarde avec attention ces minuscules mousses, je commence à pouvoir en identifier certaines.
« …les lignes de fuite avaient changé, l’horizon s’était abaissé. Chacun se tenait là, dans le commerce ordinaire des êtres, depuis une position moins dominante sur les choses… »
Louange des mousses, Véronique Brindeau.


2014.2015 : dessin sur calques
Il se construit comme un habit. Je crée un motif en grossissant le dessin des mousses que j'ai photographié
durant le dernier voyage, puis sur une deuxième feuille et parfois troisième, je découpe et ajuste des formes simples de jambes et de pieds. Comme la couturière je précise et reprends mes découpes pour laisser apparaître certains tons de gris ou de noir sur les feuilles antérieures. Je cherche l'harmonie de "ces jambes de mousses", hommage à ceux qui ont perdu leurs jambes.

Livres de chevet :
L’homme qui marche Jiro taniguchi
Les années douces, Hiromi Kawakami
Monsieur Hyppopotame de Tanikawa Shuntarô
Louange des mousses, Véronique Brindeau
Henri Maldiney (entretien France culture)
L'usage du monde, Nicolas Bouvier
S’arracher, S’attacher, Nicolas Bouvier

Vidéos
Les matins étaient calmes. Les eaux, les arbres, les insectes se prenaient de lenteur. Le ciel était complice.
L'air était plus transparent que jamais. Pour ne pas être en reste les couleurs redoublaient de patience.
Chausses et chaussés avaient adopté le mouvement désinvolte des méduses. Un plaisir merveilleux d'astronaute jouissant de l'apesanteur avait gagné les acteurs.
Tout était en ordre pour rendre un éloge à la lenteur.
Mais les pestes rouges ont surgi.
Amanohashidate (Vidéo muette en boucle)
Une digue naturelle très étroite traverse une baie.
C'est un des paysages les plus populaires du Japon.
Quand on regarde la baie depuis la colline, la tête en bas, on a l'impression de voir un pont suspendu dans le ciel.
So slow sou sou (Vidéo muette en boucle)
Trop rondes pour les mâchoires d'une pince, deux formes presque noires s'ouvrent et se ferment dans un espace presque blanc.
A l'aube de la vingt et unième heure (vidéo 1'15'')
Les nénuphars sont plantés dans le lierre.
Ils se laissent bercer par les frémissements de la brise.
Deux chaussures rouges courent sur un rail.
Fuite ou poursuite d'un fuyard ?
L'ambiance est au western.
Pierre Thomé

Artistes

Adresse

Galerie Françoise Besson 10, rue de Crimée 69001 Lyon France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020