Autoportrait
Atelier de l'artiste, Eygalières
ca 1950 ©Fondation Alfred Latour

Biographie

Alfred Latour observe avec un intérêt distancié non dénué d’amusement l’affrontement des divers mouvements artistiques : l’art abstrait et ses multiples diversifications, l’art figuratif, le surréalisme… Mais il perd son calme quand il découvre le rôle prédominant du marché de l’art et son échelle de valeurs spécifique. Sur les conseils et avec la recommandation de son ami Léon Gischia, il s’apprête à exposer plusieurs toiles à la prestigieuse Galerie de France, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris.
Considérant que ses tableaux, produits de mois de travail et de réflexion, sont entreposés sans trop d’égards « comme des marchandises », il décide de les reprendre. Gildo Caputo, alors propriétaire de la galerie, peu habitué à une telle liberté, de conclure : « Latour a vraiment un sale caractère ! »
En 1948, Latour a soixante ans. Avec son perfectionnisme habituel, il ne se consacre plus qu’à peindre et poursuivre ses recherches picturales. Sur l’insistance et avec l’appui de ses amis, il accepte une exposition personnelle à la galerie Carmine à Paris en 1953, et participe à quelques expositions collectives : à la galerie Durand-Ruel à Paris – où figure aussi Miró – en 1954, au 9e Premio Lissone en Italie – avec une pléiade d’artistes comme Sonia Delaunay, Paul Delvaux, René Magritte, Serge Poliakoff, Victor Vasarely – en 1955, ou à la galerie Hautefeuille à Paris en 1958, intitulée “Retour à la peinture”. Malgré cette incursion réussie dans le marché de l’art, Latour persiste dans la voie qu’il a choisie dans le calme et la solitude. Il poursuit sa quête de saisir l’insaisissable dans son atelier d’Eygalières, entouré d’une garrigue baignée de soleil.
En 1962, deux expositions personnelles lui sont consacrées à la galerie La Calade à Avignon et à la galerie Garibaldi à Marseille. Les critiques élogieuses et les encouragements de ses amis ne changeront rien à sa détermination de se tenir à l’écart des grand-messes. Il sera constamment sollicité par les acteurs du monde culturel qui viennent à Eygalières tenter de l’associer à
des projets divers.
Souffrant de malaises cardiaques, il entend concilier sa vie à la fois indépendante et disciplinée à Eygalières, la peinture, ses recherches picturales et ses travaux pour Nicolas, sans négliger les amis et les visiteurs de passage. Il termine le “Tarif de Luxe Nicolas” pour Noël
1963 et fait même des projets qui seront utilisés pour les noëls 1964 et 1965. Il crée des affiches murales – “Nicolas Fines Bouteilles” et “Nectar Fines Bouteilles” – qui seront visibles dans le métro jusqu’en 1966.
Un matin, dans son atelier, Alfred Latour veut fermer la fenêtre pour éviter l’orage. Mais il s’écroule, frappé d’une rupture d’anévrisme. Il s’éteint le 4 mars 1964, à l’âge de 76 ans. Il repose au cimetière d’Eygalières.

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Source

Musée Réattu

Dernière mise à jour le 2 mars 2020