Takako SAITO Les jeux de 2004-2009 + You and Me

Pour le second volet de sa troisième exposition personnelle à la galerie Lara Vincy (1989 et 2003), Takako Saito présente un ensemble de travaux interactifs sous forme de jeux : si le premier volet, exposé en décembre, concentrait les jeux de 1988 à 1994 et invitait le spectateur à intervenir directement sur la composition des œuvres par la manipulation de formes cubiques, le second volet, du 22 janvier au 27 février 2010, regroupe des jeux de 2004 à 2009. Enjeux d’un échange épistolaire, la série « Joined work You and Me » (2004) nous invite à réaliser un portrait ou une composition à l’aide d’objets métalliques et à prendre une photo Polaroid de cette réalisation en inscrivant son nom et à l’accrocher au mur avec une pince à linge. Egalement présentées dans l’exposition des nouvelles pièces magnétiques telles que « Pawn’s march » (au centre sur la photo) ou encore une série de jeux constitués de morceaux de bois peints (triangles, rectangles…) que l’on peut disposer à sa guise sur des plaques en acier; des assemblages de branches qui forment des échelles (« Steps of a life ») dont elle prolonge les barreaux au crayon directement sur le mur; des jeux d’échecs et des livres entièrement fait main avec des matériaux divers : feuilles, métal, gants en plastique… Née au Japon, elle vit de 1963 à 1968 à New York, où elle rencontre Fluxus par l’intermédiaire de Ay-O. Elle collabore à l’entreprise Fluxus de George Maciunas, notamment avec des jeux de boules et surtout des jeux d’échecs. Elle vit et travaille depuis 1979 à Düsseldorf. “Le plus important dans Fluxus est que personne ne puisse le définir par avance. Il faut qu’il y ait au moins quelque chose qui échappe aux spécialistes. Où que ce soit, je vois Fluxus”. Ces paroles de Bob Watts prennent toute leur signification dans l’œuvre insolite, poétique et déroutante de Takako. Fantaisie, charme et humour animent ses œuvres. Ses créations minutieuses et fragiles font appel au bois, au papier sulfurisé, aux bâtonnets, aux billes, aux cailloux, aux bouteilles à épices, aux dés, au carton, au fil... Ses objets nous délivrent des messages mystérieux; ils nous racontent des histoires sans commencement ni fin, mais disposés à la manière d’un labyrinthe avec des interprétations différentes prêtes à recevoir la force imaginative du “regardeur”. Obliger l’autre, ici le spectateur, à ressentir, penser différemment le réel. Elle est actuellement présentée dans le cadre du nouvel accrochage des collections permanentes du Musée National d’Art Moderne : elles@centrepompidou