Strange Fruit
Qu'il soit cinéaste, écrivain, peintre ou sculpteur, j'aime découvrir un artiste en regardant d'abord son oeuvre. Car c'est dans la solitude de la création que l'artiste se révèle.
Ce qui m'a plu chez Ndary Lo, c'est la manière dont il sait mettre dont il sait mettre son talent au service de la découverte d'autres techniques et d'autres matériaux.
Il y a quelques années, j'ai découvert son oeuvre parmi une multitude de travaux de jeunes pourtant talentueux. Lorsque plus tard, j'ai fait sa connaissance, j'ai compris qu'il savait ne pas bousculer le temps et j'apprécie aujourd'hui son détachement face au succès qu'il rencontre. Je sais par expérience que c'est au prix de ce détachement qu'un artiste peut poursuivre librement sa création.
Ndary Lo fait partie des grands sculpteurs contemporains. Il saura, j'en suis certain, maintenir, son cap.
Ousmane SOW.
Complément d'information
Etudiant à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Dakar jusqu'en 1992, très vite il expose en tant que sculpteur plasticien. Depuis 1992, Ndary Lo a engagé une recherche sculpturale autour de
l'homme avec comme matériau de base, le fer.
Initiateur du mouvement dapatiste, ou l'art de s'adapter à son environnement en vue de créer des oeuvres originales, Ndary Lo décline une myriade de silhouettes filiformes, figées dans un mouvement d'élan irrépressible. Ses "Hommes qui marchent", longues silhouettes métalliques, ses femmes élancées aux visages flous, et ses ventres en ferrailles remplis de têtes de poupées, en font le lauréat de nombreux prix parmi lesquelles les éditions 2002 et 2008 de la Biennale de Dak'art.