Session 1

19 éditeurs ont bénéficié en 2023 du soutien à l'édition, imprimée et numérique, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée le 30 mars.

Édition imprimée

After 8 Books pour un ouvrage de Peter Cornell

Les Voies du paradis, essai de Peter Cornell

Conception graphique : Olivier Lebrun

Publié en Suède en 1987, Les Voies du paradis de Peter Cornell est un petit ouvrage original, entre essai littéraire et fiction théorique, exercice de style et histoire de l’art, érudition et occultisme. Il se présente comme un texte trouvé, lacunaire : les seules notes qu’il resterait du « manuscrit égaré » d’un chercheur défunt. Construit comme un montage de notes et d’images, « Les Voies du paradis » retrace la quête d’absolu commune aux mystiques et aux artistes, et les chemins imaginés – et représentés – pour parvenir à la connaissance. Allégorie d’une recherche de savoir toujours inaboutie, ce bref essai où les images jouent un rôle à part entière plonge les lecteur·trices dans un labyrinthe de symboles, où les figures de la philosophie et de la psychanalyse recoupent celles de l’art contemporain. Virtuose, le livre de Cornell propose une approche inédite des liens qui peuvent exister entre modernité et ésotérisme, au cœur même de la créativité artistique : des thématiques qui nous semblent susciter un nouvel intérêt aujourd’hui, et rendre pertinente la publication de cet ouvrage dense et stimulant.

Area Books pour un ouvrage d’Alice Pallot

Algues Maudites, ouvrage thématique d’Alice Pallot

Avec un texte de Michel Poivert et Constance Nguyen
Conception graphique : Bureau Kayser

La prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes est devenue une problématique environnementale majeure. Ces dernières années, les algues vertes, dites « algues maudites », envahissent le littoral. Ce phénomène est le résultat d’un processus appelé eutrophisation, lié à une surabondance de matière organique, elle entraîne l’asphyxie du milieu. Cela résulte du rejet d'eaux usées, des ruissellements agricoles, des déchets industriels et des rejets massifs d’engrais azotés émanant de l’élevage et de l’agriculture intensive. Ces concentrations extrêmes d'algues provoquent un appauvrissement en oxygène dans le milieu, un déséquilibre des écosystèmes et une perte de biodiversité. Alice Pallot intègre la notion d'anticipation au médium photographique en capturant un phénomène naturel : la réalité des milieux anoxiques, dans lesquels nous ne pourrions pas survivre en tant qu’êtres humains et en les imprégnant d'un imaginaire science-fictionnel. En jouant sur les éléments d'incertitude qui accompagnent l'anticipation d’un futur proche, elle donne des clefs de lecture au spectateur pour s’investir du questionnement essentiel de la préservation des écosystèmes face à son exploitation et au déclin imminent de la biodiversité.

 

Bureau Brut pour un ouvrage de Willy Fleckhaus

twen [59–71], ouvrage consacré à Willy Fleckhaus

Avec des textes de Stéphane Darricau, Hans-Michael Koetzle et Serge Ricco
Conception graphique : Bureau Brut

L’ouvrage sera consacré au travail réalisé par le directeur artistique allemand Willy Fleckhaus (1925–1983) pour le mensuel twen entre 1959 et 1971. Il s’agit là d’un repère incontournable dans l’histoire de la direction artistique de magazine, dont l’influence est, aujourd’hui encore, absolument cruciale — twen est une référence pour des dizaines de praticiens contemporains dans le monde entier, particulièrement ceux qui œuvrent pour la presse (Mark Porter, Matt Willey, Gail Bichler, Mirko Borsche, etc.), et Fleckhaus lui-même est largement considéré comme l’égal d’Alexey Brodovitch (1898–1971) dans le Panthéon très fermé des plus grands directeurs artistiques du vingtième siècle. Il s’agira là de la première monographie en français consacrée à cette collaboration majeure.

 

Captures Éditions pour une monographie de George Trakas

Building Inside Out, monographie de George Trakas

Avec des textes de Kate Kinker, Sally Yard, Chantal Pontbriand, Alexis Lowry, Catherine Grout
Conception graphique : Jocelyne Fracheboud

La publication menée avec l’artiste George Trakas s’inscrit dans la lignée d’un engagement de Captures éditions avec les artistes : faire en sorte d’accéder aux œuvres par l’entremise des auteurs.
Cette monographie n’est pas un catalogue raisonné, l’artiste a d’emblée souhaité sélectionner des œuvres qui ont marqué un passage, une position. Le parti pris a donc été de privilégier une parole d’artiste,  à l’appui de ses notes d’intentions, dessins, planches techniques, d'une iconographie suffisamment riche et de fac-similés de documents de l'histoire de l'art récente, telle que sa contribution à Avalanche ou l'entretien mené avec Chantal Pontbriand pour Parachute.

 

Créaphis pour un ouvrage de Natacha Nisic

Les Fumées, ouvrage thématique de Natacha Nisic

Avec des textes de l’artiste et une introduction d’Hélène Dumas
Conception graphique : Collectif À bientôt j'espère !

L’artiste Natacha Nisic a assisté au procès en appel, en 2018 en France, des deux responsables du génocide des Tutsi, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, dans la commune de Kabarondo, au Rwanda. Elle a dessiné et pris des notes lors des séances, saisi les échanges, les ambiances, les postures, les tensions, les émotions. Dans ce livre nous reproduisons 500 pages de carnet, avec la transcription de ses notes manuscrites. Hélène Dumas, également présente au procès et témoin en tant qu’experte, nous donne des clés de compréhension des enjeux du procès et de ce génocide qui fait partie d’une histoire globale de la nation française et du monde.
Les carnets, comme restés dans la salle d’audience, en gardent la mémoire en leur âme et conscience.
Un index, un glossaire et une chronologie sont également prévus pour guider le lecteur.
Ce livre hors collection s’inscrit donc entre le livre d’artiste et le livre d’histoire et constitue à la fois une interprétation sensible et artistique de ce procès et une approche scientifique. C’est une œuvre à part entière au plan artistique. C’est aussi un document d’histoire puissant : il s’agit d’un livre sur un génocide, sur un procès pour génocide mais il s’inscrit aussi dans une réflexion sur les procès pour génocide en général. Par le prélèvement de l’artiste, par sa subjectivité, par l’image et la représentation, ce livre atteint notre sensibilité et nous fait nous questionner.

 

Éditions 205 pour un ouvrage de David Reinfurt

Un *nouveau* programme pour le design graphique, traduction d'un ouvrage de David Reinfurt

Avec des textes de David Reinfurt, Adam Michaels, Ellen Lupton et une traduction de Camille Pageard et Elsa Boyer
Conception graphique : Bureau 205

Les Éditions deux-cent-cinq souhaitent traduire et rendre accessible aux lecteurs français un ouvrage de David Reinfurt, designer, auteur et enseignant américain paru aux Éditions Inventory Press.
David Reinfurt propose au plus grand nombre une histoire du design graphique accessible et didactique à travers un ouvrage théorique, historique et pédagogique richement documentée: A * New * Program for Graphic Design.
Depuis sa parution en 2019, 8000 exemplaires de l’ouvrage ont été vendus aux États-Unis. Il a déjà été traduit en allemand, en chinois et en coréen, bientôt en italien et en japonais, mais ce jour, il n’existe aucun ouvrage de David Reinfurt en français ni de publication sur son travail de médiation et de transmission autour de la typographie et du design graphique. Cet ouvrage — pour la première fois traduit en français — participera pleinement au développement des études sur le design en France.

 

Éditions B42 pour une monographie de Jost Hochuli

Typobiographie, monographie de Jost Hochuli

Publié simultanément par VGS (version allemande) et Ronzani (version italienne)
Avec des textes de John Morgan, Jost Hochuli, Robin Kinross, Roland Früh et Susanne Uhl
Conception graphique : Jost Hochuli et Peter Renn

Ouvrage monographique consacré à Jost Hochuli, Typobiographie reviendra sur l’ensemble de la carrière du designer et de typographe suisse à l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire. Publié simultanément en anglais et en français par les Éditions B42, en allemand par VGS et en italien par Ronzani, cet ouvrage ambitieux reviendra sur la longue et prolifique carrière d’un des designers ayant le plus marqué le domaine du design de livre et du dessin de caractères. Rassemblant plusieurs textes inédits de Jost Hochuli lui-même ainsi que des contributions de personnalités reconnues (notamment une préface de John Morgan et un entretien avec Robin Kinross), cette monographie entend générer des réflexions sur la question du design de livre et en particulier sur les inspirations et les personnes qui jalonnèrent le parcours du designer. Chaque partie sera richement illustrée par les travaux du designer, spécifiquement numérisés pour l’occasion et montrés dans une mise en page conçue par Jost Hochuli lui-même.

 

Éditions Hourra pour un ouvrage de Unica Zürn

La maison des maladies, ouvrage de Unica Zürn

Avec des textes de Unica Zürn, un appareil critique de Mathilde Girard et une traduction de Ruth Henry et Robert Valençay
Conception graphique : Olga Boudin et Morgane Masse

En 1958, Unica Zürn est hospitalisée pour une jaunisse. Lors de son séjour, elle rédige et dessine un carnet qui constitue une œuvre majeure de l’artiste et qui raconte ce séjour où elle vit des expériences hallucinatoires voire délirantes. Les 17 illustrations qui accompagnent le récit sont fidèles à l’intensité émotionnelle que traverse l’artiste et témoignent d’une sensibilité hors-norme.
Les dessins sont restés méconnus dans le pays où ils ont été créés, il s’agit de la première publication de l’œuvre en France dans son intégralité. L’œuvre est commentée en fin de livre par Mathilde Girard.

 

Éditions Méridianes pour une monographie de Mehdi Moutashar

Monographie éponyme de l’artiste Mehdi Moutashar

Avec des textes de Mehdi Moutashar, Amin Alsaden, Domitille d'Orgeval, Michèle Serres-Moutashar, Mourad Montazami et Dominique Clévenot
Conception graphique : Nicolas Claveau et Georges Drumez

Une monographie sur l'ensemble de l'œuvre de Mehdi Moutashar depuis ses commencements à Bagdad au début des années 60 puis sa venue à Paris (1967), sa rencontre avec Denise René et les artistes de sa galerie; puis le Jameel Prize et l'ouverture au marché international. Une œuvre dans la double culture : celle de l'arabesque orientale et celle de la géométrie des artistes occidentaux du XXème siècle.

Grante Ègle pour un ouvrage de Marion Jdanoff

Baguenaudes, ouvrage de Marion Jdanoff

En coédition avec Super Loto Éditions
Avec des textes de Marion Jdanoff
Conception graphique : Gérald Fleury

Le nouveau projet de l’artiste Marion Jdanoff est un livre de 370 pages qui explore les limites de travaux illustrés classiques d’un point de vue graphique par la juxtaposition dans un même récit de différentes techniques comme le dessin, la gravure, la peinture, et le texte manuscrit. L'artiste y poursuit également son travail d’introspection en explorant, cette fois, un thème tout aussi complexe, celui de son rapport à l’intimité, à l’amour, qu’il soit physique ou pas. Baguenaudes est pour elle une tentative pour se sortir des fréquentes embûches qui ponctuent les relations intimes et la proximité des corps.
Marion Jdanoff l’a avant tout fait pour elle, parce que son rapport aux interactions physiques est pour elle compliqué. Elle se sert du dessin et du récit en images comme un formidable outil d’invention, de matérialisations d’imaginaires, d’émotions. Il lui a paru soudain évident que ce serait le moyen idéal pour explorer ce terrain accidenté. L’exercice est doublement passionnant : quelles images elle se fabrique et comment elle les fabrique. Baguenaudes est une boîte à outils qu’elle peut ouvrir pour raconter son rapport aux corps. Le sien, celui des autres. Un mode d’emploi et une boite de jeux.

 

Palais Books pour un ouvrage d’Adrien Bitibaly

Quatre yeux, ouvrage thématique d’Adrien Bitibaly

Avec un texte de Julie Chaizemartin
Conception graphique : Yann Linsart

Au Burkina Faso, les événements tragiques (mort soudaine, maladie, accident…) ou sortant de l’ordinaire sont forcément interprétés comme étant le résultat d’une intervention malveillante. Il faut donc un coupable à désigner. Ayant grandi dans cette culture, Adrien Bitibaly a pu observer dès son plus jeune âge l’importance des religions traditionnelles dans la société burkinabè. Adulte, Adrien Bitibaly a arpenté le pays pour rencontrer des prêtres traditionnels, individus dotés de la « capacité » de déterminer si une personne possède des pouvoirs maléfiques et doit être ainsi désignée comme sorcière.
Quel est leur rôle dans cette pratique sociale ? Possesseurs d’un pouvoir dont les conditions d’exercice restent inconnues pour la majorité, peuvent-ils pour autant se tromper ? Son travail photographique cherche à montrer ce qui peut déclencher les accusations de sorcellerie. Il s’agit pour lui d’explorer la genèse d’une croyance populaire, et non de chercher à prouver une vérité.

 

Rotolux Press pour un ouvrage collectif sous la direction de Chris Cyrille et Sarah Matia Pasqualetti

Mais le monde est une mangrovité, ouvrage collectif sous la direction de Chris Cyrille et Sarah Matia Pasqualetti

Avec des textes et participations de Estelle Coppolani, Nadia Yala Kisukidi, Olivier Marboeuf et Dénètem Touam Bona et Minia Biabiany, Julia Gault, Kokou Ferdinand Makouvia, Kelly Sinnapah Mary et Ludovic Nino     
Conception graphique : Léna Araguas et Alaric Garnier

Cet ouvrage conçu par Chris Cyrille et Sarah Matia Pasqualetti, fait suite à leur exposition «-Mais le monde est une mangrovité. », qui a eu lieu en janvier/février 2021 à la galerie Jeune Création et qui présentait les œuvres de Minia Biabiany, Julia Gault, Kokou Ferdinand Makouvia, Kelly Sinnapah Mary et Ludovic Nino. L'édition est pensée comme un catalogue qui s’émancipe de l’exposition pour prolonger les réflexions entamées lors de celle-ci. Pour cela l’invitation a été lancée à plusieurs auteur·ice·s : Estelle Coppolani, Nadia Yala Kisukidi, Olivier Marboeuf et Dénètem Touam Bona. Chacun·e prolonge la réflexion à sa manière, à travers la poésie, la science-fiction ou l’essai. Les commissaires, à travers différents textes, accompagneront le lecteur dans cet enchainement de récit.

 

RRose Éditions pour un ouvrage de Grégory Chatonsky

La Machine 100 Têtes, livre conçu par Grégory Chatonsky

Les images figurant dans le livre de Grégory Chatonsky ont été générées avec l'algorithme DALL-E 2 à partir du roman-collage La Femme 100 Têtes de Max Ernst (1929). Elles ont été retravaillées par l’artiste.

« J’avais 8 ans, on m’avait offert La Femme 100 Têtes ce livre de Max Ernst dans lequel je plongeais mes nuits. La relation entre le texte et l’image me fascinait, ne sachant celui qui était le premier. Ernst commençait-il par un texte pour continuer vers une image ou cette dernière évoquait-elle un titre ? Et quelle était la nature du texte, si celui-ci était en premier ? Était-il déjà, d’une façon ou d’une autre, une image ? Ou bien l’image, si elle était première, contenait-elle déjà sa textualité ? La frontière entre le discours et la figure se brouillait devant mes yeux d’enfant. Cette dette d’enfance, je ne m’en suis jamais acquitté. J’ai repris les titres pour générer, grâce à une intelligence artificielle, des images. Celles-ci sont d’une certaine façon un collage, mais d’un nouveau genre : collage traversant l’épiderme de nos réseaux et de leur hypermnésie, collant par induction, synthèse et statistiques. » Grégory Chatonsky

 

Siegelbaum pour une monographie de Noviadi Angkasapura

Noviadi Angkasapura - Médiations spirituelles, monographie éponyme de l’artiste

Avec des textes de Sarah-Linh Tran, Noviadi Angkasapura, Randall Morris, Barbara Safarova, Sarah Lombardi, Martine Lusardy et Emmanuel Grimaud
Conception graphique : Atelier Dyakova

Cette première monographie met en avant un homme du commun qui produit du singulier à travers une œuvre spirituelle, mystique et personnelle. Elle propose de faire découvrir un créateur dont les productions graphiques et picturales fusionnent l’Orient et l’Occident, les traditions iconographiques indonésiennes et les épopées hindoues, les styles et les registres. Noviadi Angkasapura est né en Nouvelle-Guinée occidentale, partie indonésienne de l’île de Nouvelle-Guinée. Il dessine et sculpte depuis l’enfance. À l’âge de vingt-deux ans, il est visité par un esprit qui lui enjoint de dessiner en s’appuyant sur les concepts de « patience » et de « paix », il lui donne alors le titre de « Raden Sastro Inggil ». À propos de cette apparition il raconte : « C’était comme un rêve, mais je ne dormais pas. En revenant à moi j’ai tenté de rattraper l’esprit mais il avait disparu. » À la suite de cet évènement sa volonté de produire est alors plus grande et plus intense. Il imagine un jour bâtir son propre musée, le Musée d’Art Angkasapura – Raden Sastro Inggil, qui contiendrait un million de dessins. Pour autant, aucun livre ne lui est encore dédié. Cet ouvrage ouvre sur un ailleurs géographique et mental en attirant l’attention du grand public sur cette « notion » à la fois concrète et mystérieuse, aux contours mal définis, qu’on appelle art but. L’art brut interroge le rapport de l’homme à la culture, à la société.

 

The(M) éditions pour un ouvrage de Chloé Jafé

Sakasa (Trilogie) livre conçu par Chloé Jafé

En coédition avec IBASHO
Conception graphique : Teun Van Der Heijden

Au fil des années, Chloé Jafé développe une écriture à la fois plasticienne et documentaire, viscéralement personnelle. De ses 7 ans d’immersion au Japon (2013-2019), Chloé Jafé rapporte des images au noir et blanc d’acier, moites et rudes, tendres et féroces, qui révèlent une vision inédite d’un pays opaque. Sa trilogie, composée des chapitres I give you my life, Okinawa mon amour et How I met Jiro, met en lumière les pans méconnus et subversifs d’un archipel où la pudeur est de rigueur. Lorsqu’elle part en 2013, Chloé Jafé a pour projet de réaliser un œuvre multimédia sur les femmes dans la mafia japonaise. Ce n’est qu’après avoir appris le japonais, et s’être immergée complètement dans la culture japonaise, et plus particulièrement celle des « Yakuzas » qu’elle peut mener à bien ce projet, 6 ans après. Pendant cette période de latence, elle découvre l’île d’Okinawa. Son errance sentimentale prend la forme d’un journal intime, qui devient 4 ans plus tard “Okinawa mon amour”, le deuxième tome de sa trilogie au Japon. Puis, en 2018, elle se trouve confrontée, à Osaka, dans le quartier de Nishinari, à un autre Japon. C’est alors qu’elle projette le troisième volet de cette trilogie.

 

Édition numérique/hors livre

Club Collecte pour un projet en ligne intitulé Chroniques Club

Chroniques Club, projet de revue en ligne conçu par Pedro Cardoso et Damien Bauza     

Avec des textes d’Alexandru Balgiu, Thierry Chancogne, Jérôme Dupeyrat, Damien Gautier, Catherine Guiral, Thomas Huot-Marchand, Marion L’Helguen, Zoé Lecossois, Damien Bauza et Pedro Cardoso, etc.
Conception graphique : Pedro Cardoso et Damien Bauza     

Chroniques Club est un projet éditorial d'articles pensé en prolongement de Club Collecte. Nous le voulons comme un terrain d’expérimentations critiques qui viendra enrichir, au travers de contributions théoriques, historiques et critiques, les connaissances liées au phénomène éditorial des clubs du livre. Ceux-ci viendront activer et mobiliser l’archive par une mise en perspective des articles et des éléments constitutifs du fonds documentaire. Cette porosité entre les deux projets permettra de développer une historiographie riche et hétéroclite de ce phénomène aux problématiques encore contemporaines.

 

Objet Papier pour un projet en ligne intitulé Generative Artzines

Generative Artzines, projet de revue en ligne conçu par Antoine Lefebvre et Objet Papier

Avec des textes d’Antoine Lefebvre
Conception graphique : Morgane Bartoli et Corentin Moussard

Depuis 2015, le projet de recherche création Artzines s’attache à explorer le réseau des fanzines d’artistes, afin d’étudier ce qui rassemble ces acteurs au niveau international et ce qui fait la spécificité de différentes scènes au niveau local. Prenant la suite des réflexions autour du fanzine d’artiste initiée dans son livre Artiste éditeur (Strandflat, 2015), Antoine Lefebvre tente à travers cette recherche de faire le lien entre l’histoire bien établie des livres d’artiste (Moeglin-Delcroix 1997, Drucker, 1994, Phillpot, 2013) et les pratiques d’édition Do It Yourself dont nous pouvons constater un dynamisme renouvelé.

Prenant appui sur les recherches d’Antoine Lefebvre, Generative Artzines se présentera sous la forme d’une plateforme Web to Print (html, css et js) qui proposera de produire un objet éditorial et graphique hors du commun : un récit unique à chaque lecture, car généré à partir d’un fonds de 72 entretiens et personnalisé à chaque téléchargement.
Le projet sera présenté et diffusé lors d’évènements proposant un stand d’impression et/ou une conférence, dans un format similaire à ceux des publications Print-it du label Objet Papier. L’interaction sur le stand se présente en deux temps :
1. la participation du lecteur via un site internet, sous forme de chatbot, le lecteur pourra discuter avec l’auteur qui lui proposera une série de choix
2. la fabrication de l’édition au contenu généré, avec le matériel d’impression et de reliure présent sur le stand.

 

Petites bandes pour un projet en ligne intitulé Audioskop - Archives Pierre-Damien Huyghe

Audioskop - Archives Pierre-Damien Huyghe, site internet d’après une idée originale d’Antoine Delinotte

Conception graphique et développement : Laura Savignac & Lucas Sifoni

Depuis 2011 sont collectés les enregistrements audios des conférences, cours, séminaires et entretiens de Pierre-Damien Huyghe, philosophe des arts et de l'industrie. Le désir de partager ces ressources avec le plus grand nombre est apparu, avec la volonté de concevoir une interface originale, en écho avec les propos philosophiques de l’auteur. Les enregistrements ont été progressivement nettoyés, redécoupés, séquencés, nommés et indexés, dans le but de pouvoir s’orienter au sein d’un ensemble important d’enregistrements audio et de retrouver des passages précis comme on peut le faire dans un livre avec un sommaire qui renvoie vers des pages précises.
L’objectif est ainsi de faire connaître le travail philosophique de Pierre-Damien Huyghe tout en donnant accès à un outil, un « appareil » pour reprendre le langage du philosophe, mis sous licence libre et utilisable pour valoriser et éditorialiser n’importe quel corpus audio. Il sera prévu une documentation pour l’utilisation par des tiers et l’association Petites bandes prévoit différentes modalités d’accompagnement pour les entités en exprimant le souhait.
Une interface de saisie permettra de charger de nouveaux enregistrements, de les organiser en différents types d’ensembles, de choisir des catégories de mots-clefs, d’apposer ces mots clefs sur les enregistrements et de les enrichir d’autres types de contenus (transcriptions, images, liens).

Salon du Salon pour un projet en ligne intitulé Archive Banana Split

Archive Banana Split, plateforme d’archive de la revue Banana Split

Avec des textes de Liliane Giraudon
Conception graphique et développement : Aurélien Potier     
    
Le projet Archive Banana Split porte son attention à la relation entre travail du langage et art visuels. Ce travail de valorisation et diffusion s’axe autour d’un corpus d'œuvres de 30 plasticiens internationaux produites pour Banana Split dans 27 numéros d’une revue éditée par Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton de 1980 à 1990. Liliane Giraudon est une autrice et figure majeure de la littérature et de la poésie contemporaine vivant à Marseille. En parallèle de son travail d'écriture Liliane Giraudon a développé une pratique collective de “revuiste” à travers des projets éditoriaux comme Banana Split, Action Poétique ou If, revue des arts et écritures contemporaines.
Le projet de plateforme que nous vous soumettons sera développé par l’artiste, web développeur Aurélien Pottier. Notre volonté est de mettre en place un outil qui parle de circulation et de développement des savoirs.
Loin d’être uniquement une exposition des œuvres produites pour Banana Split, le site que nous développerons mettra en perspective le contexte dans lequel elles ont été produites par l’utilisation des archives de la revue conservées à l'Institut Mémoires de l’Édition Contemporaine (IMEC). Il nous est apparu la nécessité d'interroger ce que serait aujourd’hui la filiation Banana Split et qui en seraient les artistes héritiers, invités - selon la même méthodologie que BS - à intervenir sur la plateforme, afin d’étendre le projet dans une histoire contemporaine.

 

Session 2

18 éditeurs ont bénéficié en 2023 du soutien à l'édition, imprimée et numérique, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée les 24 et 25 octobre.

Édition imprimée

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ pour un ouvrage de Charles Mazé et Coline Sunier

L'ABCC du CACB

En coédition avec Rollo Press     
Avec des textes de Céline Poulin, Béatrice Fraenkel et Elena Lespes Muñoz
Conception graphique : Charles Mazé & Coline Sunier

La lettre A de l’enseigne du magasin Retouche Les 3 “A” à Brétigny-sur-Orge, la lettre B sur une peinture murale de Lucien Bertin à Juvisy-sur-Orge, la lettre S en forme de Cool S graffitée dans le quartier de Grigny 2, le chiffre neuf de la pagination du Journal des Yerrois de 2020, le soleil souriant d’une illustration du magazine Brétigny Notre Ville de 1982, le phallus graffité à l’Espace Jules Verne de Brétigny-sur-Orge, le chat dessiné par Valentine Schlegel sur une carte postale en 1981, la story Instagram de Sara Sadik partageant des paroles de PNL en 2021, le pétroglyphe dans les abris ornés de Boigneville datant du Mésolithique…
Ces signes, en apparence disparates, font pourtant partie d’un ensemble: un abécédaire de signes collectés par les designers graphiques Charles Mazé & Coline Sunier, dessinant le paysage du CAC Brétigny, centre d’art situé dans l’Essonne.
L’édition L’ABCC du CACB rassemble les 800 signes collectés lors de leur résidence de création graphique entre 2016 et 2024, sur un commissariat de Céline Poulin. Ce corpus a d’abord pris la forme d’une typographie dont les glyphes ont été activés, un par un, sur les supports de communication du centre d’art, considérés comme des espaces de diffusion de la recherche. Dans sa forme éditoriale finale, cet abécédaire est un témoignage épigraphique contemporain, associant des voix et des écritures multiples. Comment éditer et lire un contexte géographique, politique et visuel par les signes qui le composent ?

 

Atelier EXB pour un ouvrage de Richard Pak

La Firme

Avec des textes de Michel Poivert et Marie Redon
Conception graphique : François Dézafit

Cet ouvrage rassemble la série La Firme conçue par Richard Pak. Elle raconte l’histoire singulière de l’île habitée la plus isolée de la planète, Tristan da Cunha, et celle de cette communauté britannique de près de 250 habitants vivant sur les principes fondateurs idéalistes tels que l’égalité, le partage et le refus de la propriété privée. L’ouvrage constitue l’aboutissement de ce travail documentaire associant la photographie à ses recherches historiques et littéraires. Richard Pak utilise différents modes de représentation photographique entre des images fortes, méticuleusement composées, réalisées au moyen-format alternant entre topographie de l’île et portraits de ses habitants. Il y a une matière, une tonalité particulière dans ses images faisant écho à la géologie de l’île volcanique et à son environnement à la fois dur, poétique et mouvementé qui marque ses habitants. Richard Pak réalise également des photographies en noir et blanc, plus instantanées, témoignant du quotidien de l’île. Il complète ce corpus visuel par des extraits de ses recherches et de son journal de bord. Un essai de Michel Poivert contextualise ce travail dans l’histoire des photographes voyageurs. Tandis que la géographe Marie Redon apporte un éclairage plus scientifique sur le contexte géologique et géopolitique de cet archipel volcanique. Richard Pak interroge ainsi le sens et les limites de ce régime utopique basé sur l’entraide et le partage dans le contexte de notre époque actuelle.

 

Brook pour un ouvrage de Jill Johnston

J. J.

Avec des textes de Jill Johnston et la participation de Pauline L. Boulba, Aminata Labor, Nina Kennel, Rosanna Puyol Boralevi et Clare Croft
Conception graphique : In the shade of a tree

Première traduction en français des écrits de l’écrivaine-critique d’art-performeuse-zbeuleuse féministe-lesbienne Jill Johnston (1929-2010), J. J. réunit une vingtaine de textes publiés entre 1962 et 1993.

Le livre est augmenté d’œuvres créées en dialogue avec celle de Jill Johnston : une introduction des éditeur*ices et traducteur*ices, images et transcriptions extraites du film d’artistes et de la pièce J. J. par Pauline L. Boulba et Aminata Labor, une série de dessins d’Aminata Labor, un article de l’historienne de l’art Clare Croft.

 

Building Books pour un ouvrage d’Evan Renaudie et Maxime Verret

Les Étoiles d’Ivry, une utopie familiale

Avec des textes de Jeanne Gailhoustet, Vanessa Grossman, Andrea Mueller, Evan Renaudie, Jean Renaudie, Serge Renaudie et les témoignages de Elisabeth Huttier, Renée Rameau, Carmen Charpin, Jaqueline Cardona,Jean-Pierre Merlot, Antoine Spire
Conception graphique : Evan Renaudie
    
Un livre photographique envisagé comme une promenade sensible dans un projet architectural iconique, agrémenté de témoignages de différentes générations. Un «album de famille», qui alterne entre documents d’archives et photographies d’auteur, à la découverte de la vie quotidienne dans ces logements sociaux atypiques qui font la spécificité du cœur d’Ivry-sur-Seine. Une vision incarnée et intimiste qui montre comment l’utopie des années 1970 est appréhendée 50 ans plus tard. Le regard d’une fille, d’un fils et d’un petit-fils sur la production de leur père, mère et grand-père, confronté à celui d’habitants et d’un photographe auteur. Une déambulation photographique à travers les lieux et les époques grâce à deux corpus iconographiques qui dialoguent, s’alternent et se répondent, tandis qu’un ensemble de textes manifestes et de témoignages viennent émailler la promenade de point de vues de membres de la famille, d’habitants et d’invités.

 

Building Fictions pour une monographie de Kévin Bray

Onion Skin and Crocodile Tears

Avec un texte de Catherine Guiral et la participation d’Alexandra Martens Serrano
Conception graphique : Virginie Gauthier et Rudy Guedj

Onion Skin and Crocodile Tears est un livre d’artiste, première publication traitant du travail de l’artiste visuel Kévin Bray. L’onion skinning est une technique utilisée dans la création d'animations et le montage de films. Par la combinaison de plusieurs images fixes destinées à reproduire une séquence en mouvement, ce processus engendre une représentation fictive de la réalité, une illusion cinétique. Crocodile tears, c’est le jeu d’acteur, le factice et la mise en scène.

La pratique de Bray se focalise sur la politique de l’image, ses modes de fabrication, d’utilisation, de diffusion. Par le biais de visuels complexes et stratifiés ainsi que d’une constante redéfinition de la palette d’outils technologiques à sa disposition, l’artiste propose une adaptation de multiples fictions qui construisent nos réalités au quotidien. Jouant de diverses stratégies et dispositifs issus des champs du cinéma, du design graphique, de la peinture et sculpture ou encore de la musique, Bray explore les notions d’artifice, de pastiche, de factice, dans la construction de narrations visuelles qui s'étendent de l’anecdote personnelle aux scénarios catastrophes universels qui définissent peu à peu nos mythes contemporains. Par le biais d’un travail d’annotation visuelle et la convocation de la réalité augmentée, Onion Skin and Crocodile Tears propose une lecture amplifiée du travail de l’artiste cherchant à redéfinir les conventions et normes du catalogue.

 

Éditions FP&CF pour une monographie d’Héloïse Bariol

Panama - Héloïse Bariol

Avec un texte de Tony Côme
Conception graphique : Helmo

En 2024, nous lancerons une série d'ouvrages à caractère monographique dans un nouvel espace éditorial : la collection Panama. À travers ce nouveau format, nous souhaitons proposer au plus grand nombre un panorama choisi d’artistes contemporains qui, à leur manière, marquent leur médium et leur époque. Il s’agira aussi de donner à voir le travail de jeunes artistes, d’artistes peu connus ou pas encore reconnus, et ainsi d’accompagner leur professionnalisation et de contribuer à leur renommée dans leur espace professionnel tout autant que vers le grand public. Le premier ouvrage de cette nouvelle collection proposera de découvrir le travail de l’artiste céramiste Héloïse Bariol.

 

Éditions Macula pour un essai de Giuseppe Penone

Sculpter

Texte de Giuseppe Penone
Conception graphique : Schaffter Sahli

L’origine de ce texte se trouve dans les petites conférences « Lumières pour enfants » organisées par Gilberte Tsaï à l’adresse du jeune public depuis 2000. Ces conférences s’inspirent de l’émission radiophonique que Walter Benjamin destinait à la jeunesse entre 1929 et 1932. Les éditions Bayard ont publié la plupart de ces petites conférences portant sur les sciences et les sciences humaines tout en laissant de côté les beaux-arts. Giuseppe Penone a donné en 2019 cette conférence sur sa pratique artistique de la sculpture que nous publions aujourd’hui. En prenant connaissance du texte et des images accompagnant cette intervention, il nous a semblé vraiment intéressant d’ouvrir le catalogue de Macula à un public plus jeune avec ce texte didactique et illustré.

Fly Me To Oulan-Bator pour une monographie de Benoît Piéron

Benoît Piéron, une monographie

Avec des textes de Marc Donnadieu, Léon Kruijswijk et Rose Vidal
Conception graphique : Affaire à suivre

La monographie que nous souhaitons publier sur Benoît Piéron sera la première publication de ce type sur son travail. L’objectif poursuivi est de dresser un bilan de son activité des dix dernières années, de la fin des années 2000 (à sa sortie de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris) jusqu’à nos jours, avec ses expositions et ses projets les plus récents. Construite en collaboration avec l’artiste, la monographie s’appuie sur une iconographie largement inédite, censée traduire l’élaboration intellectuelle et affective de sa pratique communautaire.

 

JBE Books pour une monographie d’Elsa Sahal

Les vases sont debout, les potiches ont attrapé des jambes

Avec un texte d'Alexandra Midal
Conception graphique : Emma Zampieri

« J’ai adopté la terre tout de suite parce que c’est un matériau domestique, non autoritaire et anti-monumental. Je n’aime pas la virtuosité technique ni la séduction qu’elle exerce. Je cherche à éviter la maîtrise qui pourrait freiner la liberté et détourner de ce qui me motive, enquêter sur l’imaginaire de nos corps.
Ce thème est inséparable de ce matériau. Comme si la terre était déjà du corps.
La terre est le matériau récurrent de mes réalisations dans le champ de la sculpture et de l’installation. J’interroge ce matériau traditionnel et j’y insuffle une énergie et des préoccupations contemporaines.
Tout mon parcours en tant qu’artiste a toujours tendu à mettre en valeur la contemporanéité de la céramique pour la placer au cœur de l’art d’aujourd’hui. Je cherche à exploiter ses possibilités et ses limites. C’est un matériau sensible, lié à la sensualité, au toucher. »

Une première monographie serait le moyen de revenir sur 25 ans de travail, une famille de formes comme autant de personnages, d’en développer une généalogie et de tisser des liens entre elles. Montrer aussi la fabrique de l’œuvre et de ses lieux pour faire comprendre par l’image comment ce monde de céramique s’est développé.

 

JRP|Éditions pour une anthologie d’Yvonne Rainer

Yvonne Rainer, en lisant en écrivant

Sous la direction d’Arlène Berceliot Courtin avec des contributions d'Ulrike Ottinger, Ruby Rich, Gregg Bordowitz, Pauline Boudry/Renate Lorenz, Nick Mauss et Yvonne Rainer
Conception graphique : Nicolas Leuba

Conçue par la chercheuse et curatrice Arlène Berceliot Courtin, en collaboration avec Yvonne Rainer (*1934), cette publication rend compte du parcours de vie et de création d’une artiste incontournable – danseuse, chorégraphe, cinéaste, essayiste et poétesse –, figure de proue du postmodernisme et de l’art minimal, à travers sa position de lectrice et d’autrice à part entière. Elle permet d’en offrir une biographie intellectuelle, un portrait en théoricienne. Publiée en deux éditions distinctes (française/anglaise), l’anthologie réunit un ensemble de plus de 35 textes, essais et statements d’Yvonne Rainer (inédits en français et jamais réunis en anglais), un essai de B. Ruby Rich, une contribution d’Ulrike Ottinger et une série d’entretiens par Arlène Berceliot Courtin avec les artistes Gregg Bordowitz, Pauline Boudry/Renate Lorenz et Nick Mauss ainsi qu’avec Yvonne Rainer.

 

La Revue documentaires pour son 33ème numéro : Programmer

N°33 : Programmer

Érik Bullot et Monique Peyrrière (dir.) avec des contributions d’Erika Balsom, Filipa Cesar, Gregory Chatonsky, Jean Breschand, Carlos Muquiro, Natacha Seweryn, Élodie Tamayo, Pascale Cassagnau, Boris Monneau, Monique Peyriere, Federico Rossini, Christophe Postic, Jacopo Rasmi, Pascaline Morincôme, A bientôt j’espère, Hélène Raymond, Jean-Luc Cesco, Jose Val Del Omar, Yves de Peretti, Jonathan Pouthier
Conception graphique : Ferenc Gróf et Atelier Fluo

À l’heure où la fréquentation des salles de cinéma est au centre des réflexions des exploitants, des distributeurs de films et de l’ensemble des professionnels de l’industrie cinématographique, quand s’observe une demande accrue de démocratie participative dont font état les mouvements d’auto-organisation qui traversent l’espace social, la ligne de partage entre présentiel et distanciel témoigne d’une profonde transformation de la notion même de public.

La programmation est devenue à cet égard un geste politique décisif pour renouveler nos modes d’adresse et de partage. Si elle relève d’un art du montage, dont la modernité, du surréalisme à Jean-Luc Godard, a souligné la vertu critique, elle permet aussi un renouvellement de l’écriture de l’Histoire. Programmer signifie découvrir des objets oubliés ou invisibles, inventer de nouveaux récits et rompre les règles de domination canonique.
Qu’il s’agisse de la salle de cinéma, de l’appartement privé transformé en lieu de projection, de la cinémathèque, du musée ou de la plateforme numérique, le cinéma connaît des modes de diffusion sans cesse renouvelés qu’il nous plait d’instruire pour dessiner une manière de cartographie.

Outre des entretiens et des témoignages d’expériences, ce numéro s’appuie sur le travail prospectif mené à l’École nationale supérieure d’art de Bourges autour d’un Master Programmer, Pratiques curatoriales de l’image en mouvement, sous la direction d’Érik Bullot.

 

Même pas l'hiver pour un ouvrage d’Anne Bourse

Anne Bourse, H-Clubbing with Jean-Luc

Avec un texte de Pascaline Morincôme
Conception graphique : Olivier Lebrun

H-Clubbing with Jean-Luc est livre de reproductions de dessins d’Anne Bourse, sélectionnés et séquencés par l’artiste pour composer, au cours de 160 pages, une déambulation dans son univers graphique. On y découvre des listes, des notes ou encore des idées de titres comme autant de mots inscrits sur des carnets. Ils cohabitent avec des représentations sommaires d’outils, ceux utilisés par l’artiste, de scènes d’activités banales mais chargées d’amitiés, telles que des gens buvant, dansant, chantant ou fumant. D’autres, plus oniriques, figurent des pères Noëls déprimés, des animaux fantastiques ou évoquent des formes d’enfermement. Entre ces notes et les dessins plus ouvragés, l’ensemble parait motivé par des réflexions sur la vie quotidienne et les désirs, idéaux, frustrations et émerveillements qu’elle produit. Ainsi, ce livre se présente-t-il moins comme un catalogue raisonné, pensé rationnellement, que comme un journal intime plus ou moins proche de la vie de l’artiste. Il condense des éléments de son œuvre, où la pratique est liée au quotidien de l’artiste, comme en atteste ce titre H Clubbing with Jean-Luc, évocation énigmatique d’une activité nocturne et d’un ami.

Ce volume de dessins est accompagné d’un livret contenant un entretien entre l’artiste et la chercheuse Pascaline Morincôme, transcription d’une discussion au long cours qui permet de préciser comment Anne Bourse travaille, ce qui l’anime et de suivre le développement de son œuvre.

Naima pour une monographie de Cécile Hartmann

Landform

Avec un texte de Caroline Cournède, Michel Poivert et Olivier Schefer, Michel Poivert
Conception graphique : Thomas Bizzarri et Alain Rodriguez

Le projet éditorial Landform dessine un parcours terrestre entre les États-Unis, le Japon et les Émirats à partir de 3 films emblématiques de l’artiste, Le serpent noir, Achrone, et The One Who Repeats, ainsi que d’un choix d’œuvres sculpturales et photographiques. Le livre inaugure un voyage à travers différentes investigations : la construction du pipeline géant Keystone au milieu de la forêt boréale, L’île des enfants perdus dans la baie d’Hiroshima, les chantiers de la ville de Dubaï. L’ossature du livre fait surgir une porosité entre les différentes géographies et les récits qui s'entrelacent jusqu’à faire apparaître des lignes de partage rythmées par les éléments — la terre, l’eau, le vent, le sable.  Tels des tableaux, les images ouvriront des passages allant du documentaire vers la fiction, de l’obscurité vers la lumière, de l’inanimé vers l’animé. Ils guideront la narration du monde contemporain vers un temps indéterminé, une grisaille anachronique hantée par les ruines du capitalisme et traversée par les puissances du monde naturel. L’agencement entre textes et images viendra matérialiser une cartographie conceptuelle mais aussi géographique des porosités et des enjeux esthétiques et philosophiques de l’oeuvre jusqu’à produire une transcription graphique des films qui permettra d’en saisir la structure, le rythme et la durée, une façon de revenir (ou de révéler) sur ce qui constitue la porte d’entrée du cœur poétique de la pratique de Cécile Hartmann.

Paraguay Press pour un essai de Sophie Orlando

La Part affective

Avec un texte de Sophie Orlando
Conception graphique : Laure Giletti

L’historienne de l’art Sophie Orlando écrit d’une part une chronique de son expérience d’enseignante (à la Villa Arson, école des beaux-arts de Nice) qui traverse les « années Covid » et leurs conséquences sur les manières de vivre et de partager des expériences et des connaissances ; d’autre part, sa prise de conscience de la nécessité impérieuse de transformer les manières d’enseigner et les contenus des enseignements dans le contexte des écoles d’art, et de consigner par écrit les traces de cette pratique orale, relationnelle et circonstancielle.

L’écriture de ce livre est hybride, alternant des notes de cours, des transcriptions de conversations avec les étudiant·es, des réflexions  personnelles, des analyses détaillées d’œuvres et de pratiques artistiques, ainsi que des entretiens avec des artistes, théoriciennes et collègues enseignantes pour constituer un portrait des préoccupations artistiques d'aujourd'hui, de leurs forces et de leurs vulnérabilités.

Rue du bouquet pour un ouvrage d’Aurélie Scouarnec

Revêtir

Avec un texte de Jane Sautière
Conception graphique : Odilon Coutarel

Foisonnants, les costumes de Bretagne portent avec eux une somme d’évolutions variées et d’influences diverses. Ils se déclinent au gré d’une mosaïque de zones géographiques internes à la Bretagne, aux contours souvent rythmées par ses reliefs ou ses cours d’eau. Depuis l’enfance, la photographe garde en elle l’éblouissement des matières et la fascination du détail pour ces costumes portés par des membres de sa famille, à travers différentes générations. Elle a en mémoire les cheveux tirés pour pouvoir positionner la coiffe, la chaleur des couches de velours superposées, l’incandescence des couleurs.

Ce projet photographique s’est tourné vers ceux pour qui le port de ces vêtements s’incarne encore de nos jours. Les gestes d’habillage des générations passées se rejouent ici pour se réinventer dans des lieux contemporains, créant ainsi de nouveaux rituels. Une certaine tenue du corps s’installe, au fur et à mesure que les tissus s’ajustent sous les différentes mains qui s’entraident et se relient entre elles. Cette série s’attache tout particulièrement au temps en dehors de la représentation publique. Dans ce cérémonial où se chuchote la méticulosité du geste, ces images tentent de s’approcher de la vie intime du costume et de son porteur, des liens qui s’activent entre les étoffes et les corps. Participant à la gestuelle des danses et aux interactions entre les individus, les costumes viennent enfin laisser deviner la vie de mouvement qu’est celle du groupe et de ses membres.

Tombolo presses pour une monographie d’Eva Taulois

Paravents

Avec des textes d’Yvan Poulain, Valérie Mazouin, Liza Maignan et Clara Schulmann
Conception graphique : Jean-Philippe Bretin

Cette monographie d'Eva Taulois sera construite comme un paysage avec une méthodologie similaire à celle qui se met en place pour la préparation d’une exposition : des discussions, des rencontres, un travail collaboratif à plusieurs voix. Notamment celle de Clara Schulmann en entretien avec l’artiste, celle du texte critique de Liza Maignan, enfin celle d’une préface des directeurs.trices des institutions partenaires, Yvan Poulain et Valérie Mazouin.

Arc narratif, graphique et plastique seront travaillés pour créer un rythme spécifique de déambulation et d’architecture du livre. L’ouvrage richement illustré de vues d’expositions et d’œuvres variera dans différentes séquences les papiers, les spécificités d’impression et les échelles de reproduction photographique.

United Dead Artists pour une monographie de Jérôme Zonder

Dessins 2013-2023

Avec un texte de Catherine Francblin
Conception graphique : Stéphane Blanquet et Céline Steinmetz

Monographie rétrospective de l'oeuvre de Jérôme Zonder présentant son travail pictural sur ces 10 dernières années (2013-2023), publiée à l'occasion de l'exposition monographique qui sera consacrée à l'artiste au Musée d'art et d'histoire du judaïsme du 1er juin au 27 octobre 2024.

Ouvrage-somme de 600 pages réunissant une introduction analytique complète de l'historienne de l'art Catherine Francblin et les oeuvres de l'artiste Jérôme Zonder présentées par ordre chronologique, montrant une vision globale et complète de son travail pictural, aussi bien dans le dessin que dans la scénographie avec des images des œuvres mais aussi d'atelier et de scénographie.

Édition numérique/hors livre

Ruser l'image pour le projet en ligne Troubles dans la collection

Refonte du site à l’occasion du numéro 9 de la revue Troubles dans la collection

Sous la direction de Catarina Simão (dir.) et la participation d’Eduardo Quive, Oficina de Historia,, Marilio Wane, Titos Pelembe , Maimuna Adam, Eduardo Quive, Jessemusse Cacinda
Conception graphique : Cédric Rossignol-Brunet

Le numéro 9 de la revue, Poursuivre le trouble : les luttes autour du patrimoine au Mozambique, est placé sous la responsabilité de l’artiste portugaise Catarina Simão. Plus de 40 ans après l’indépendance du Mozambique et la fin de la colonisation portugaise, se pose de façon accrue la question des vestiges de la colonisation et des guerres qui ont suivi, mais aussi de la constitution de la mémoire, d’archives, de la restitution et de réparations permettant une consolidation des récits et une reprise de contrôle pour les populations qui ont été destituées de leur héritage et de leur place dans le monde.

La publication de ce numéro sera également l'occasion de la refonte du site de notre revue en ligne par le designer graphique Cédric Rossignol-Brunet.

 

 

Dernière mise à jour le 23 novembre 2023