Soleil Levant

Exposition
Arts plastiques
Le Creux de l'Enfer Thiers

« Soleil Levant » intitule les trois expositions d’été au Centre d’art contemporain de Thiers avec Géréon Lepper « L’appel des montagnes », Stéphane Pencréac’h « Le jugement dernier » et Olivier Leroi « (P)résident ». « Soleil Levant » est un clin d’oeil au Lucifer du Creux de l’enfer, qui signifie en latin « porte-lumière », et se voit appelé dans la Vulgate « l’astre du matin ». Ce titre renvoie à d’autres astres en Auvergne qui construisent un itinéraire autour de l’art contemporain, avec « Soleil rouge » au Centre Pomel à Issoire, « Soleil vert »au Musée d’Art Roger Quilliot à Clermont-Ferrand, et « Soleil noir » au Frac Auvergne qui présentera également une exposition de Gereon Lepper.

Complément d'information

Soleil Levant

Soleil Levant

Gereon Lepper, L’appel des montagnes
Zencréac’h, Le jugement dernier
Olivier Leroi, (P)résident


4 juillet > 26 septembre 2004

Vernissage le samedi 3 juillet - Ouvert tous les jours de 14h à 19h
Entrée gratuite
Commissariat : Frédéric Bouglé, directeur du Creux de l’enfer
Contact presse : Matt Hill (visuels sur demande)


le Creux de l’enfer, Vallée des Usines, 63300 Thiers.
04 73 80 26 56 - www.creuxdelenfer.net



« Soleil Levant » intitule les trois expositions d’été au Centre d’art contemporain de Thiers avec Géréon Lepper « L’appel des montagnes », Stéphane Pencréac’h « Le jugement dernier » et Olivier Leroi « (P)résident ». « Soleil Levant » est un clin d’oeil au Lucifer du Creux de l’enfer, qui signifie en latin « porte-lumière », et se voit appelé dans la Vulgate « l’astre du matin ». Ce titre renvoie à d’autres astres en Auvergne qui construisent un itinéraire autour de l’art contemporain, avec « Soleil rouge » au Centre Pomel à Issoire, « Soleil vert »au Musée d’Art Roger Quilliot à Clermont-Ferrand, et « Soleil noir » au Frac Auvergne qui présentera également une exposition de Gereon Lepper. Si les trois expositions de Thiers ont une dimension tellurique et une relation au passage de l’obscurité à la lumière, elles n’en demeurent pas moins chacune autonome, ne répondant en aucun cas à une thématique commune, mais uniquement aux problématiques individuelles soulevées par chacun des artistes à chaque niveau du bâtiment. Ce programme d’été implique sculpture et peinture, installation muséographique et animation interactive. Il a permis aux artistes de produire de nouvelles oeuvres dont une nouvelle génération de sculptures animées pour le sculpteur Gereon Lepper. De même, l’artiste Olivier Leroi, a innové les conditions d’accès à la lisibilité de son oeuvre, et conçu une installation sur la terrasse du bâtiment. Le peintre Zencréac’h, quant à lui, a réalisé une fresque spécifique sur le thème du « jugement dernier » constituée d’une centaine de peintures sur papier d’Ambert du Moulin Richard-de-Bas.
Gereon Lepper (Allemagne)
Né en 1956 en Allemagne
Vit et travaille à Düsseldorf
Espace au rez-de-chaussée du bâtiment (sculptures)

Les oeuvres de Gereon Lepper tiennent à la fois de l’innovation technique et plastique. Les lois naturelles, la réalité et le rêve y entretiennent des relations symbiotiques soumises en dernière instance à la force visionnaire du créateur. N’appartenant pas à la sculpture traditionnelle, ses oeuvres sont déterminées en revanche par des actions mécaniques et une forme de construction mobile. Les lois de la physique et les techniques permettent à Gereon Lepper, en utilisant des éléments provenant de l’aéronautique et des bateaux, tels qu’hélices, moteurs, membranes de caoutchouc, compresseurs, d’atteindre à un monde d’images où la machine prend des dimensions métaphysiques (Claudia Posca).

Intitulée « L’appel des montagnes » L’exposition de Gereon Lepper proposera une nouvelle génération de machines cinétiques conçues par l’artiste en Allemagne. Le Creux de l’enfer présentera trois sculptures dont deux jamais présentées en France, et une création récente produite par le centre d’art de Thiers. Le Centre d’art représente une architecture semi troglodytique, et l’exposition vient se référer à cet esprit rocailleux et légendaire du lieu. Les oeuvres répondront à tout le site, fabriquées en métal et plastique, les matériaux de l’industrie thiernoise, elles possèdent une dimension rustique et une âme romantique. L’une est statique, mais n’en valide pas moins le mouvement, les deux autres sont animées d’une gestuelle mécanique. La première évoque un lourd tender sur rail qui se dirige sur l’extérieur, en direction de la passerelle, et lesté d’un chargement liquide sous une gangue de matière caoutchouteuse noire. La seconde, Black widow, se meut avec grâce dans l’espace. Elle évoque les mouvements les plus délicats d’un insecte, mais d’un insecte géant, futuriste, articulé, robotisé. Cette construction ergonomique, animée par air comprimé, de dimension plus qu’humaine, fait appel autant à la mécanique qu’à l’électronique, et suscite par sa présence marquante une inquiétude vague et déconcertante. La dernière oeuvre, véritable machine célibataire fixée au sol, de nature autiste, puissante, archaïque, emporte de la roche dans sa cage en mouvement. Elle demeure soit en repos, soit tourne brutalement dans un petit chaos. Inspirant crainte et attente, la machine impose la distance, de la roche lourde par instants s’échappant de ses tourments. Les trois oeuvres forment dans leur ensemble une véritable chorégraphie vivante, et qui rythme son souffle et sa gestuelle dans les profondeurs rocailleuses d’un temps industriel. Pour Jean Tinguely, la machine sert à produire avec dérision et humour du mouvement. Il invite parfois le visiteur à circuler dedans ; il s’agit pour lui d’humaniser la machine, et de « conjurer l’angoisse du monde industriel ». Avec Gereon Lepper, une angoisse persiste. Ses machines ne cherchent pas à familiariser, au contraire. Elles forcent au respect, à la distance, engageant le cycle de son évolution par une vie organique en gestation. Les oeuvres s’articulent dans une gestuelle simple, primaire, mais sont douées d’une vie interne qui ne répond pas à la seule fonction. Les sculptures ne reposent pas sur le sol du bâtiment, elles se bâtissent sans repos dans un rapport au sol. Elles n’habitent pas l’espace, elles le font travailler.

Frédéric Bouglé, 2004
Gereon Lepper est représenté par la Galerie Philippe Casini à Paris
Il exposera au FRAC auvergne du 1er juillet au 25 septembre 2004, et à l’école supérieure de Beaux-arts de Marseille l’hiver 2004-2005.

Zencréac’h
Né en 1970 à Paris
Vite et travaille entre Paris et Sète.
Salles de l’étage du bâtiment (peinture/sculpture)
« Le jugement dernier »

Autodidacte, au début des années 90, Stéphane Pencréac’h entreprend un travail de peinture, de sculpture, de dessin, en organisant lui-même des expositions. L’artiste se nourrit d’une culture artistique puissante, mais dans une palette temporelle assez large, de Caravage à Matthias Grünewald, de Picasso à Twombly, et de Basquiat à Fabrice Hybert. Le sujet des tentations de Saint-Antoine, dont Jérôme Bosch en a fait un tableau célèbre, figure le noeud gordien de son travail. La monstruosité, un réalisme haché, la métamorphose, un érotisme sauvage, caractérisent dès le départ une peinture prise dans les fragments d’une perspective kaléidoscopique, et qui ne connaît de points de fuite ni divin ni cartésien. En 2003 l’artiste prend le nom de Zencréac’h et met en place un nouveau travail qu’il intitule « Voyages », le critique Richard Leydier se fera le commentateur des quatre épisodes dans le catalogue « La révolution sera peinte ». La série comportera autant d’étapes, avec chacune son lot d’aventures, de toiles, de dessins, de sculptures. Les travaux récents qui seront présentés au centre d’art de Thiers témoigneront de ces dernières fictions spatiales. Aux pays des chimères, du fantastique, de l’imaginaire fécond d’un Lovecraft, l’artiste convoque ses dieux païens, ses témoins du quotidien. Il nous entraîne dans un récit que raconte si bien le vertige acharné de ses traitements peints. Le tableau concrétise, par ses opacités et transparence, la cabine secouée du cockpit d’un aéronef. Véritables bulles de vortex, l’oeuvre pénètre dans un espace futuriste tourmenté par la spirale d’un trou noir. Zencréac’h accroche peinture et sculpture dans le voile de l’espace de celui qui regarde, ses dessins en témoignent, et son logo pirate en forme de coeur crocheté aussi. C’est avec une liberté infinie, une énergie brutale et vivifiante qu’il harponne et déchire les sujets de son art. Le peintre appose des objets et du grillage sur ses tableaux, y accole des photos de sa famille ou d’amis. Il perce la toile à coup de cutter, creuse l’espace, désarçonne la lumière. C’est moins dans la peinture que dans l’action de peindre que l’oeuvre ici se construit, nous renvoyant, comme Orlan le note justement, à l’avenir de « corps mutants ». Une démarche picturale avide de s’exprimer, iconoclaste, projetée sur le futur, et qui s’oxygène par des expériences risquées. Rien dans cette oeuvre ne se veut figé. C’est un maelström de couleurs rouge, vert, violet qui prennent les relais du noir, où chacun tourbillonne derrière un hublot ouvert comme un oeil étonné. Cerise sur le gâteau du diable, Zencréac’h présente une série sur papier fabriqué au Moulin Richard-de-Bas près de Thiers. Cette fresque unique, étonnante, composée d’une centaine de feuilles d’un magnifique papier, s’intitule « Le jugement dernier ».

Frédéric Bouglé, 2004



Olivier Leroi
Né en 1962, à Romorantin
Vit et travaille à Nançay (Cher)
« (P)résidence »


Olvier Leroi est un original. Par ses thèmes de prédilection, volontiers contextuels, liés à son expérience immédiate et instinctive du territoire ; par sa manière de faire, aussi, pince-sans-rire ; par la singularité absolue de ses oeuvres, enfin. Faire tomber la première neige au Mali, en pays Dogon, au coeur d’une zone tropicale africaine ; organiser une manifestation avec des arbres ; se servir de la maquette d’une niche à chien pour illustrer le principe de la perspective... Avec Olivier Leroi, l’art, à l’évidence, fait des miracles.
Imprégnée d’une magie bonhomme mais aussi de malice, l’oeuvre d’Olivier Leroi résiste à toute classification. Se développant en atelier comme dans le pré du coin, dans les déserts comme au château de Chambord ou le long de quelque rivière du centre de la France, elle privilégie la vie et la fantaisie, sans nul désenchantement. Au bilan, une création loin de la morosité où s’exprime un rapport enchanté et euphorique au monde.

Paul Ardenne, 2003

(P)résidence (en terrasse)
L'artiste pose ici une question liée à la hiérarchie que caractérise la notion de territoire national. Imbriquant le titre et sa construction plastique au lieu (la terrasse), un sentiment d'évidence étrange nous saisit avant que ne vienne le sens, l'essence de la réflexion.

Pièce à conviction (en sous-sol)

Jouant sur une nouvelle perception de l'espace, Olivier Leroi nous propose ici une redécouverte du lieu d'exposition (sous-sol du Creux de l'Enfer). Dans un parcours qui amène le visiteur à appréhender son travail de manière autonome, il nous invite à rencontrer notre propre regard, notre curiosité.

Autres artistes présentés

Gereon Lepper

Partenaires

le Ministère de la Culture et de la Communication, le conseil Général du Puy-de-Dôme

Horaires

14h à 19h tlj

Adresse

Le Creux de l'Enfer 85 avenue Joseph Claussat 63300 Thiers France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022