Sarah Jérôme, Printemps

Printemps, Sarah Jérôme

 « La forme part de l’intérieur vers l’extérieur, il faut considérer les saillies comme pointées vers nous » Rodin

Poétique et foisonnante, l’exposition Printemps au-delà de la simple notion de saison, promet « un renouveau ».

Si la facture de Sarah Jérôme est reconnaissable, elle s'avère plus minutieuse, moins jetée. Le médium est au cœur de cette transition, puisque l’artiste s'exerce pour la première fois sur des grands formats à la mine graphite. En noir et blanc, dans ces imposantes œuvres sur papier calque, on retrouve son thème de prédilection : la danse, et notamment les chorégraphies de Pina Bausch. 

Sarah interchange, brise et répare les images tirées des ballets dont elle s’inspire, pour en suggérer d’autres récits. Dans Solace c’est une myriade de pieds et de mains qui bourgeonnent. Empreint de violence, l’ensemble évoque les relations humaines, et jusqu'où la bienveillance d’une main réconfortante devient omniprésente. Le réalisme des traits montre le corps de façon frontale, les identités des protagonistes sont réduites à leurs archétypes ; fragment de robe pour cette femme, manches de chemises pour les hommes. 

On découvre également des formats, plus petits et colorés, plus proches des précédents travaux de la plasticienne comme la série Fugue, inspirée du ballet Nelken (en français les Œillets). Intimiste, l’œuvre réfère à l’action de fuir, mais, une ambiguïté en émane ; s’agit-il d’un jeu ou le danger est-il présent ?

Pour cette exposition personnelle, Sarah Jérôme, artiste complète, présente également des pièces en céramique, et interroge les possibilités plastiques et plasmiques du Trait.

Alexia Lanta Maestrati