Samson et Dalila
Corentin Canesson, vue de l'atelier, 2014
Référence biblique par excellence, "Samson et Dalila" évoque autant une histoire de la peinture classique que le thème éculé de l’aventure amoureuse qui finit mal, en général. Corentin Canesson avait choisi le titre en amont comme hypothèse qui irrigue l’exposition. L’artiste poursuit la même idée en choisissant de réaliser une série de peintures déployées dans les panneaux publicitaires. Affiches de promotion autant qu’œuvres uniques, elles revendiquent les éléments de communication pour explorer les canons de l’abstraction. Comme Monet maltraitait volontiers ses bottes de foin par tous les temps, Canesson arrange son « Samson et Dalila à Passerelle » à toutes les sauces, picturales cette fois. On reconnaît ici un peu de Morris Louis, là un zest de De Kooning, plus loin un soupçon de Rebeyrolle, etc. Son exploration érudite génère les autres œuvres en alimentant un plaisir de peindre entre les traits de ses héros.
Corentin Canesson a grandi dans des années 2000 bâties sur l’après-abstraction, reléguant cette dernière au siècle révolu. Force est de constater qu’il prend cette doxa à rebours en revendiquant au contraire la poursuite de l’aventure, sans passéisme aucun mais avec le recul critique nécessaire. Et la peinture de Corentin Canesson de se construire de situations données, en atelier, avec un modèle vivant, dans l’appropriation comme dans le geste résolument painterly pour investir d’autres formats comme la vidéo ou la performance.
Tarifs :
3€