Résidences 2011: Thomas Lanfranchi - Antoine Ronco

Comme chaque printemps depuis 2000, le centre d’art contemporain de Pontmain accueille deux jeunes artistes en résidence, sur une période d’un mois, et leur met à disposition un lieu de vie, un lieu de travail et une bourse de production. Pour cette édition 2011, Thomas Lanfranchi et Antoine Ronco ont été accueillis tout au long du mois d’avril et présentent dans cette exposition le fruit de leur travail. Apprécié pour ses sculptures aériennes, Thomas Lanfranchi nous présente, dans cette exposition, une facette méconnue de son travail : le dessin. Sa pratique est quotidienne, spontanée, lancée sur de simples enveloppes reçues dans son courrier, à partir desquelles il créé des œuvres plus imposantes, aux dimensions de son corps. Réalisés à la mine de crayon, sur un papier peu précieux, ses dessins rejoignent la fragilité de ses sculptures aériennes. On y retrouve le goût pour les matériaux pauvres (le sac poubelle, le spi, la couverture de survie et le scotch), l’importance de l’espace et du corps, la suggestion d’un univers onirique. Tandis que ces sculptures nécessitent calculs mathématiques, rigueur de construction, parlons presque d’une aliénation ses dessins sonnent comme une libération, un souffle d’air frai permettant le lâcher prise et la spontanéité. Antoine Ronco dessine d’après nature, à la plume ou au crayon, des lieux saturés d’objets, en désordre : chambres, potagers, ferrailleur... Par l’accumulation c’est la présence de l’hôte qu’il suggère, il nous donne à voir la vie du lieu. Chaque œuvre réinterprète l’espace, fait naître la confusion, le doute, l’étrangeté. Dans l’espace d’exposition il offre à voir ses dessins encadrés, assemblés, fragmentés, agrandit et reproduit directement sur le mur ou nous laisse approcher la texture du papier, de sa plume afin d’offrir de multiples regards sur son œuvre. Ses dessins deviennent parfois des motifs, des objets sans contexte, comme flottant dans l’espace. Ils nous offrent une vision irréelle du quotidien, à la fois familier et étrange : de la banalité nait l’ambiguïté.