Rencontre avec Isabelle Arthuis

Entrée libre
Conférence
Arts plastiques
Galerie du Dourven Trédrez-Locquémeau

Les Naufrageurs, 2011 © Isabelle Arthuis

Dans le cadre de l’exposition Les Naufrageurs, présentée jusqu’au 3 novembre, La galerie du Dourven propose au public une rencontre avec l’artiste Isabelle Arthuis. Elle reviendra sur la genèse de cette exposition au regard de références à l’histoire de l’art et à son propre travail. La présentation s’appuiera notamment sur le contexte de sa résidence d’artiste à Trédrez-Locquémeau et sur la conception de son exposition comme vecteurs de production d’œuvres.

Complément d'information

Pendant deux séjours de résidence (printemps 2009 et 2010), Isabelle Arthuis a filmé et photographié la nuit, l’environnement maritime de Trédrez-Locquémeau.

Le projet né de cette résidence aboutit à une proposition artistique qui joue sur plusieurs niveaux de la perception du paysage et à différents moments de la représentation :

- Le temps des images (capture, fabrication, réception)
- Le montage au sens construction d’une exposition
- Le montage au sens cinématographique


Trois modes de présentations aux statuts spécifiques

1- La galerie du Dourven située dans le domaine départemental du Dourven

La baie vitrée de la galerie est occultée sur toute sa longueur et au deux tiers de sa hauteur Sur chaque fenêtre ainsi réduite sont placés des filtres colorés. En entrant dans cet espace assombri le spectateur se trouve comme dans un appareil photographique. Il découvre à travers chaque cadrage une image. En continuant sa progression à l’intérieur du lieu, les espaces s’assombrissent de plus en plus jusqu’à atteindre dans la dernière salle le noir total. En pénétrant dans cette pièce le spectateur découvre un film en noir et blanc vidéo projeté, synchronisé sur trois grands écrans comme un rappel de la baie vitrée traversée au début de sa visite.

Les Naufrageurs, film au cœur du dispositif de l’exposition est un travail d’exploration nocturne du littoral qui, commencé au Brésil, se poursuit sur l’estran des côtes bretonnes. Les images du film se construisent dans l’espace délimité par les faisceaux de projecteurs.
Le paysage émergeant de l’obscurité prend l’allure d’un décor de studio.

« Il s’agissait d’éclairer le paysage de nuit et d’aller dans le détail afin de prendre tout ce que je pouvais. En ce sens, je souhaitais en faire un objet abstrait, ce qui d’une certaine manière me permettait à la fois d’envisager la mythologie tout en ajustant les images et le sens qui participent de l’imaginaire collectif : une manière de bouleverser notre construction des images de la mer. » 1




Les plans des films diffusés sur trois écrans se croisent, s’entrecroisent.
Ce montage se jouant dans l’espace et dans le temps, donne au spectateur la possibilité de construire un récit ou/et de se laisser porter par les rythmes et les rimes2 des images.

2 - Le 9 bis rue Saint-Kémo au bourg de Locquémeau

Trois grandes photographies affiches sont placées dans la vitrine d’une ancienne épicerie, située dans une maison du bourg de Locquémeau. Ces images représentent l’amoncellement de pierres du petit chaos de la pointe du Dourven. Le doute s’installe. La maison semble contenir ces rochers et avoir été construite sur cet énorme amas granitique. Le cadre blanc de la vitrine replace cette série d’image dans sa dimension photographique.

3 – Deux publications en noir et blanc coéditées avec le Fonds Régional d’Art Contemporain.

Durant l’été 2011, l’artiste bénéficie d’une double actualité en Bretagne, puisqu’elle présente, dans le cadre du Festival d’art de Saint-Briac, un tableau photographique de grande dimension.
L’édition de Saint-Briac propose une série images captées durant le temps de la réalisation de cette grande photographie.
Celle du Trédrez-Locquémeau fonctionne sur le principe de la double page qui alterne une image du port ou de ses environs immédiats avec l’image du regard des pêcheurs.

L’observation méticuleuse du paysage, l’appréhension des espaces, l’insistance des regards de l’artiste, du pêcheur et du spectateur définissent les territoires de l’image. Ces territoires prennent corps dans l’expérience de la résidence et de l’exposition.



1 - Isabelle Arthuis, 2010

2 – Au cinéma, le terme rime désigne les échos entre plans : répétition de loin en loin, similitudes approximatives, sensation qui ouvrent pour la mémoire un espace différent et projettent en d’autres lieux des sentiments qui palpitent à nouveau.

Artistes

Horaires

20h30

Adresse

Galerie du Dourven Allée du Dourven 22300 Trédrez-Locquémeau France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022