Q.A.D. - Parcours du Quartier Art Drouot
Depuis 2018, Soly Cissé travaille à des oeuvres à caractère mémoriel qui traduisent son regard sur la société et l’histoire. Une histoire, éprouvée de l’intérieur, liée à des lieux de mémoire hantés par des siècles de trafics esclavagistes.
L’installation présentée à l’occasion du Parcours Quartier Art Drouot : « Champ de coton » est un puissant hommage aux millions d’hommes et de femmes arrachés à leur liberté et à leur terre. Elle nous transporte vers la Caraïbe, la Louisiane, l’Alabama, la Géorgie.… Dans ce théâtre de la Mémoire, nulle présence humaine, nul arrangement sonore, comme initialement prévu par l’artiste. Seule prédomine la force évocatrice et symbolique. Au-delà d’une composition picturale par laquelle deviendrait belle la souffrance humaine, elle dit le poids des sacs, les mains écorchées, le bruit des chaînes aux pieds d’où le jazz tient son rythme. Pourtant, de ces champs de souffrance, chargés de symbolisme historique, sont nés une culture, des chants, un peuple, une victoire, celle de l’abolition… Un monde a été créé. La mémoire peut advenir si l’histoire est transmise sans rien en exclure.
Complément d'information
Soly Cissé a réalisé une première installation sur ce thème composée de 170 sculptures. Exposée en 2018 dans le cadre de la Biennale OFF par la Fondation Dapper sur l’île de Gorée, elle est aujourd’hui en vue au Musée des Civilisations Noires (M.C.N.) de Dakar et n’a pas franchi les mers, contrairement aux populations..concernées.
Le champ de coton installé à l’île de Gorée comptait près de deux-cents tiges de fer soudé, de deux mètres de hauteur avec leurs fleurs en fibres de coton. Dans ce lieu hanté par cette sombre histoire, un passé enfoui, soudain reprenait forme avec une puissance visuelle décuplée. Á une indiscutable qualité paysagère, s’ajoutait une prise en compte environnementale opportune. Invité à pénétrer dans les allées sablées, le public subissait une sorte de mise à l’épreuve augmentée pour certains, d’un puissant sentiment d’appartenance avec ceux qui les avaient précédés dans ces lieux.
Métaphore du travail forcé et d’un esclavage contemporain déguisé – la simplicité d’un champ de coton, reconnaissable par tous, dans le monde entier, induit, au même titre que la capacité de résilience de son cycle végétal, la reconnaissance des formes de déni du passé. L’installation permet de questionner les rapports de pouvoir et d’identité tout en jouant, à la fois avec le présent et une histoire universelle.
Artistes
Partenaires
Association Quartier Art Drouot - Le Journal des Arts - L'Oeil - Fine Art Paris - Musée Grévin - La Gazette Drouot - IESA - Mairie du 9.
Horaires
Lundi - vendredi : 11h - 19h
Samedi : 14h - 18h
Accès mobilité réduite
Adresse
Comment s'y rendre
Métro Richelieu-Drouot et Le Peletier