Post-Scriptum: Épisode deux, ESANITRULO®

Conférence
Design graphique
Le Signe - Centre national du graphisme Chaumont
Affiche par Valentin Garcia

Graphiste en résidence au Centre National du Graphisme de Chaumont – Le Signe en 2021 - 2022, Valentin Garcia développe Post-Scriptum:, un projet de recherche œuvrant à réactiver histoires, évènements et productions ayant participé de près ou de loin à l'écriture du graphisme comme lieu de l'exercice et de la médiation de la pensée. Mercredi 27 avril, il présentera Post-Scriptum: Épisode deux, ESANITRULO®, une journée d’étude qui se déploie autour de la notion de reenactment (au sens d’une reprise, d’une réactivation) et poursuit ce terme, ses implications et ses résonances selon différents biais: pratique artistique, démarche curatoriale, valorisations de fonds documentaires.

Pour son deuxième épisode, Post-Scriptum: emprunte à Claude Marsan - mystérieux personnage au passé chaumontais et dont l'extravagance quotidienne éclipsa finalement la postérité ingénieuse de ses recherches au service des métiers de retranscription – la marque déchue ESANITRULO® et propose de mettre à l'honneur, entre effacement et résurgence, les phénomènes de revenance dans la création contemporaine. 

Avec
Agence Opale Investigations,
Camille Baroux,
Lise Brosseau,
Clément Faydit,
Caroll Maréchal,
et Yann Sérandour

Cette proposition est soutenue par le dispositif Emergence de la Région Grand Est et accompagnée par le Centre national du graphisme.

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Au Signe, le mercredi 27 avril 2022, 
10:15 – 15:45

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10:15 - 10:25

Introduction de la journée
Valentin Garcia

 

10:25 - 11:15

L’atelier et le cube.
À propos des relations entre le lieu de pratique du design graphique et celui de son exposition
Lise Brosseau

Durant les années 2000 et 2010, en Europe et aux États-Unis principalement, une génération de designers graphiques s’engage dans la conception d’expositions temporaires consacrées à son domaine de productions. Les initiatives curatoriales de ces praticiens se fondent pour la plupart sur un même constat, qui suggère qu’un objet exposé se trouve nécessairement déplacé, décontextualisé, et par là même, détourné de sa destination (et généralement de sa fonction) première. Or, pour bon nombre de professionnels du design graphique, cette opération entrerait en contradiction avec la nature proprement « circonstancielle » de leurs productions — qui ne pourraient être observées, comprises et appréciées pleinement en dehors de leurs conditions initiales d’énonciation. Afin de déjouer cette problématique, certains de ces praticiens développent des stratégies qui consistent à délocaliser pour un temps leur atelier et ainsi à utiliser l’espace d’exposition non plus seulement comme un lieu de monstration, mais comme un lieu de production. Ces approches conceptuelles et réflexives, relevant souvent de l’expérimentation, donnent ainsi une place centrale à la notion de processus et révèlent des mécanismes (de conception, d’élaboration) habituellement invisibles au public. À l’appui de quelques exemples concrets, cette conférence sera l’occasion de nous interroger sur les relations entre le lieu de pratique du design graphique et celui de son exposition.

Lise Brosseau est diplômée de l’École Supérieure d’Art et Design •Valence et actuellement doctorante en esthétique et philosophie de l’art à l’Université Rennes 2. Elle a notamment publié des textes dans Graphisme en France et la Revue Faire. Son projet de recherche, mené sous la direction de Nicolas Thély et Gilles Rouffineau, porte sur les expositions de design graphique depuis le début des années 2000 et sur la façon dont elles ont réuni un réseau de designers — révélant de nouvelles attitudes, de nouvelles pratiques, et faisant émerger des discours critiques sur le design graphique.

 

11:15 - 12:05

Club Bartelby & Associé·e·s
Camille Baroux et Clément Faydit

Cette permanence fera l’objet d’une présentation du Club des Bartleby et Associé·e·s et de son bureau, nous reviendrons sur sa genèse et ses objectifs. Nous déploierons sa liste de membres en s’attardant sur quelques figures notables. 

Bartleby et Associé·e·s est un club rassemblant des auteur·e·s littéraires touché·e·s par le syndrome dit de «Bartleby»: le renoncement à l’écriture. Ce projet prolonge librement l’œuvre de l’argentin Vila-Matas, Bartleby & co, écrit en 2000, où l’auteur y dresse des portraits d’écrivains qui ont le mal de l'écriture. Auteur·e·s agraphiques, silencieux·ses, écrivain·e·s sans livre, écrivain·e·s du refus, personnages fictifs, copistes, passionné·e·s de la page blanche, sont les bienvenu·e·s dans le club des Bartleby et Associé·e·s. Doté d’un bureau de permanence qui s’occupe à rechercher, recenser et répertorier des auteurs malades d’écriture, le club compte à ce jour 89 membres.

 

12:05 - 12:20

Attention, l’Avenir est un sol glissant
Agence Opale Investigations

Attention, l’Avenir est un sol glissant se définit en trois parties. L’Avenir est une pochette de zouk. Il a fait zouker l’Avenir. Destiny. Ces recherches prennent l’architecture d’un récit en plusieurs chapitres, existant par la forme d’un objet éditorial, d’un podcast audio et d’une installation. Attention, l’Avenir est un sol glissant raconte l’histoire d’une pochette de zouk qui devient la preuve nébuleuse d’une appropriation esthétique d’un maître de sa discipline, liée aux origines raciales et culturelles de l’enquêtrice. Ainsi, elle explore les possibilités offertes et prises au moyen d’outils plastiques et fictionnels qui prêtent de nouveaux desseins visant à activer des pratiques de narrations intégrant les réflexions décoloniales. 

Le travail Attention, l’Avenir est un sol glissant s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche – Le geste décolonial, entre narration et émancipation. Questionner l’identité raciale en design – à l’École Normale Supérieure Paris-Saclay. Cette recherche vise à activer des pratiques de narrations intégrant les réflexions décoloniales et à interroger leurs formes de vies et leurs réceptions. La recherche explore le geste décolonial par le biais d’une narration personnelle mettant en jeu l’espace caraïbéen, qui s’articule autour des enjeux suivants, la réappropriation de la narration; la fiction, une mangrove pour le designer.  

L’Agence Opale Investigations est spécialisée dans la mise en récit d’enquêtes qui trouvent leurs racines dans la presse d’investigation, le renseignement stratégique et l’administration territoriale. Le chiffre d’affaires émanant des prestations d’activités permet à Alias Princess Charlotte de mettre en oeuvre sa pratique artistique. Celle-ci s’accroche à diverses branches, se nourrit de diverses sèves et a besoin de multiples types de vent pour avancer dans son réseau qui se veut complexe - sans complications, hormis celles qu'elle "joue" pour déjouer des mécanismes. Les systèmes qu'elle met en place fonctionnent par un jeu - un frottement - entre apparences, costumes d'emprunts et rhizomes.

 

12:20 - 14:00
Pause déjeuner

 

14:00 - 14:50

New Hoarders
Caroll Maréchal

S'appuyant sur des fonds de documents existants, les projets menés dans le cadre du programme de recherche New Hoarders réactivent des collections, des ensembles, des thématiques, des événements, des lieux, qui participent de l’histoire du design graphique. Ils se présentent comme des prétextes à l’élaboration de narrations qui viennent (re)dessiner les contours de leur propre histoire alors réinventée.

Dans ce temps fictionnel, les documents, sources historiques, deviennent ainsi tour à tour des indicateurs de réalité, des réminiscences, des témoignages, réinvestis dans des projets graphiques qui rendent compte de leur existence tout en les projetant dans une nouvelle réalité, une nouvelle actualité.

Des monstres parcourant la bibliothèque de Roman Cieslewicz aux différents sujets défendus par le Centre de création industrielle (CCI) en passant par les périodiques de Mai 68, New Hoarders redonne la parole, par le graphisme, à des objets devenus, semble-t-il, muets au fil du temps. La conférence sera l’occasion de revenir sur certains d’entre eux en éclairant leur jeu et leurs enjeux.

Caroll Maréchal est graphiste, enseignante, et chercheuse en sciences sociales. Elle est diplômée de la Haute école des arts du Rhin (HEAR) de Strasbourg et de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Entre janvier 2018 et novembre 2019, elle a été chargée de recherche, au Centre national des arts plastiques (Cnap), dans le cadre du doctorat qu’elle mène sur les collections de design graphique dans les institutions publiques en France, sous la direction de Valérie Tesnière au Centre Maurice Halbwachs (EHESS, ENS, CNRS). À la croisée de plusieurs disciplines (Histoire, Anthropologie, Sociologie), ses recherches s’intéressent à la façon dont les collections sont constituées et les objets de design graphique catégorisés et décrits. En étudiant les pratiques d’acquisition et de traitement, elle analyse les critères de choix et de sélection, les manières de légitimer et les transformations de ces objets, et propose d’examiner les relations entre une pratique professionnelle – celle du design graphique – et les pratiques institutionnelles par lesquelles ce domaine est appréhendé. En parallèle, elle enseigne et encadre des projets de recherche depuis 2016.

14:50 - 15:40

Chien fantôme
Yann Sérandour

De L’Enseigne de Gersaint d’Antoine Watteau à Feux Pâles de Philippe Thomas en passant par les petits feux d’Ed Ruscha ou la Gradiva de Raymond Hains, le travail de Yann Sérandour est régulièrement traversé par des sources imprimées dont il interroge et prolonge la trajectoire. De la trouvaille à l’enquête, ses œuvres et publications réactivent des formes passées dans de nouvelles boucles de lecture ouvertes aux contingences du réel. Sa conférence illustrée sera l’occasion de faire revenir quelques-uns de ces fantômes.

Placé depuis ses débuts sous le signe du livre et de la lecture, le travail artistique de Yann Sérandour (1974, Vannes) prend la forme d’une série d’investigations aussi précises qu’hasardeuses sur des sujets aussi variés que la fétichisation de l’art conceptuel, le commerce des miroirs anciens, la culture des cactus, la domestication des chiens ou la renaissance sonore du clavecin dont il relit et interconnecte librement les histoires. Prenant le plus souvent sa source dans des trouvailles fortuites, il interroge les phénomènes de traduction et de reproduction en jeu dans toute transmission historique.

Exposé en France et à l’étranger, son travail prend également la forme de publications conçues en collaboration avec des graphistes et éditeurs. Son catalogue Inside The White Cube : édition palimpseste publié chez JRP|Ringier a été primé parmi Les plus beaux-livres suisse de l’année 2009. Il a coédité l’ouvrage collectif Une traduction d’une langue en une autre paru aux Presses du réel en 2014 ou plus récemment Délire et rêves dans La Gradiva de Hains (Frac Bretagne, 2020). Son travail est représenté par les galeries gb agency, Paris et Luis Adelantado, Valencia. Il est également enseignant-chercheur dans le département arts plastiques de l’université Rennes 2.

 

Valentin Garcia, né en 1996, est graphiste indépendant. Il vit et travaille en France. Formé à l’École Supérieure d’Arts Appliqués de Bourgogne de Nevers puis à l’École Nationale Supérieure d’Art et Design de Nancy, sa pratique conjugue production graphique, éditoriale et démarche curatoriale. Il considère, questionne et étudie le graphisme en sa qualité de trace à la fois mémorielle et discursive. 

Artistes

Autres artistes présentés

Agence Opale Investigations
Camille Baroux
Lise Brosseau
Clément Faydit
Caroll Maréchal
Yann Sérandour

Horaires

10h - 15h45

Tarifs

Entrée libre

Adresse

Le Signe - Centre national du graphisme 1 place Emile Goguenheim 52000 Chaumont France
Dernière mise à jour le 1 avril 2022