Philippe BAZIN - Détenus 1996

Exposition
Photographie
espace 36 Saint-Omer

Le photographe Philippe Bazin nous présente une série de portraits en noir et blanc, lucide et sans compromis pour les modèles. Ces portraits de détenus, réalisés en 1996, sont montrés pour la première fois au public. Quelques soient les raisons pour lesquelles ces personnes étaient en Centre de Détention, il faut apprécier leur propre envie de vouloir montrer ce qu’est le « vrai » visage de la détention : celui d’être humain avant tout. Pour cette exposition, Philippe Bazin a choisi d’associer ces photographies à une vidéo, plan fixe d’un mur d’autoroute, dont le bruit assourdissant n’est perceptible que par casque, accentuant son inaccessibilité.

Complément d'information

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« Depuis quinze ans (en 1996), je photographie inlassablement le visage des autres en relation avec un contexte institutionnel. Je m’appuie sur l’énergie de ces institutions pour rendre à travers chaque photographie la singularité la plus extrême de chacun. Chaque face est montrée comme l’affirmation d’une présence au monde, faite d’une chair et d’un regard avec lesquels nous devons compter. Mes photographies tendent à éviter tout psychologisme, tout pathos, et ne cherche pas à dévoiler une prétendue intériorité qui ne serait que la projection de mes propres affects. Mon travail n’est pas non plus d’ordre social mais tente de faire le vide de toute présence extérieure à l’être lui-même.
Dépassant une vue à court terme, on peut considérer qu’il établit une sorte de mémoire collective tirée parfois des franges de notre société, redonnant un visage aux personnes retirées d’une visibilité ordinaire. J’en appelle à accepter les différences quelles qu’elles soient, me souciant avant tout d’une relation que nous ne devons jamais cesser d’entretenir avec tous les visages de la vie humaine.
C’est dans ce contexte et avec ces intentions que j’ai réalisé le projet Détenus 1996, projet avorté puisqu’il n’a pu être mené à terme, mais que je reprends en 2004 comme significatif du seul visage que l’institution carcérale ne peut montrer d’elle-même, le visage des hommes enfermés.
Aucune de ces cinq personnes n’est un monstre qui fait peur, toutes ont envisagé et compris les intentions qui étaient les miennes, et les ont acceptées. Montrer son visage, au risque d’être reconnu et stigmatisé comme ancien détenu, est avant tout un acte de courage et de sincérité qui s’adresse à nous tous. Il s’agit pour eux cinq, malgré les conditions de l’enfermement qui par essence nient souvent leur humanité, d’affirmer celle-ci. La présentation de ces photographies entend reconnaître tout cela.

Philippe BAZIN, 1996/2004 »

Artistes

Horaires

mardi-samedi, 15h-18h

Adresse

espace 36 36 rue Gambetta 62500 Saint-Omer France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020