Peter Doig

Exposition
Arts plastiques
Carré d'Art-Musée d'art contemporain Nîmes
Le travail de Peter Doig, né en 1959, s’inscrit dans l’émergence depuis une dizaine d’années d’une nouvelle peinture figurative, en résistance mais aussi en connaissance du flot des images qui nous entourent. Son travail s’inspire des paysages du Canada ou de Trinidad où il a longuement séjourné mais aussi de l’Unité d’Habitation de Le Corbusier à Firminy ou des étendues urbaines ou autoroutières contemporaines. Bien que réaliste, cette peinture n’en apparaît pas moins comme une image mentale qui transmet un sentiment de suspense et d’anticipation aussi concentré que certains tableaux de Gaspard David Friedrich ou Edward Munch. L’exposition, une première en France, regroupera vingt-trois peintures et dessins datés de 1990 à 2002 provenant de collections publiques ou privées.

Complément d'information

Peter Doig

Carré d’Art - Musée d’art contemporain de Nîmes organise une exposition de l’artiste britannique Peter Doig du 3 octobre 2003 au 4 janvier 2004. Elle réunira un ensemble de 8 dessins et de 15 toiles datés de 1989 à 2002. Cette exposition, présentée durant l’été au Bonnefantenmuseum de Maastricht, est la première exposition monographique de Peter Doig en France.

Peter Doig est né en Ecosse en 1959 ; sa jeunesse se partage entre Trinidad et le Canada. Il ne retourne en Grande-Bretagne qu’à l’âge de vingt ans et suit des études artistiques dans un premier temps à Wimbledon School of Art, puis à Saint Martin’s School of Art entre 80 et 83. En 89-90, il reprend des études à Chelsea School of Art, après un séjour de trois ans au Canada. Aux antipodes d’une artiste comme Fiona Rae exposée récemment à Carré d’art, son parcours singulier l’isole de sa génération. Son travail émerge à partir du début des années 90, notamment grâce à une exposition personnelle à la Whitechapel Art Gallery en 1991. Peter Doig est représenté par la Galerie Victoria Miro, Londres.

Cinq peintures ont été exposées au Centre Pompidou dans le cadre de l’exposition Cher Peintre en 2002. Une seule oeuvre est conservée dans les collections publiques françaises : 100 Years ago (Carrera) achetée récemment par le Centre Georges Pompidou. L’oeuvre de Peter Doig s’impose au niveau international en concordance avec l’attention portée depuis quelque temps à une peinture figurative, qui, dans le portrait et le paysage, semble retrouver avec bonheur une figuration classique.
Dès ses premières réalisations, la peinture de Peter Doig s’impose comme une peinture de grand format, en dehors de toute référence conceptuelle. Nombreuses sont les toiles qui proposent une gamme de couleurs, rose, orange, vert, bleu sombre, peu commune. Les personnages, souvent isolés, sont perdus au sein d’une nature qui les domine. Les Romantiques allemands, le Symbolisme, Munch, mais aussi Edward Hopper, sont les références qui viennent à l’esprit devant ces paysages de neige et de forêt, ces effets de reflets dans l’eau, ces nuits étoilées. Outre qu’elles ne font pas directement place à un réalisme atmosphérique hérité de la peinture de plein air, ces références anachroniques - une notion avec laquelle Peter Doig joue puisque le titre générique donné à sa dernière exposition en 2002 à la Galerie Victoria Miro était 100 Years Ago [Il y a cent ans] - se trouvent immédiatement réfutées par certains des sites évoqués : terrains de sport, bordures d’autoroute, immeubles, aux connotations plus contemporaines. Le simple fait que Peter Doig ait peint avec régularité l’Unité d’habitation de Briey-en-Forêt, ensemble célèbre de Le Corbusier, où il est tenté d’acquérir un appartement tant son intérêt est grand, montre que ces paysages - il n’y a aucun véritable rendu descriptif dans ces vues, les paysages sont souvent noyés dans la nuit ou dans des halos de lumière et de brume - sont surtout un contexte, une sorte de marqueur du malaise vécu par l’homme réduit à l’étonnement et le trouble devant son inadéquation face à une nature idyllique où sa place ne va plus complètement de soi.

Dans l’oeuvre de Peter Doig, on n’a que rarement un accès direct au paysage. Le papillonnement des flocons ou des étoiles, le labyrinthe des branches contiennent fréquemment une maison, qui évoque l’homme dans un effet métonymique où le contenant est pris pour le contenu. Toutes les habitations dépeintes par Doig, de la maison « naïve » bâtie en pleine nature par celui qui l’habite à l’habitat normé de Le Corbusier, expriment une sorte d’économie des besoins, déterminée intuitivement dans le premier cas ou doctement analysée dans le second. S’il y a du romantisme, il n’y a pas d’épanchement dans l’atmosphère contenue de ces oeuvres. Cette distance, particulièrement sensible dans certaines des dernières toiles composées par bandes horizontales superposées, où règne le silence et le calme, ne diminue en rien l’engagement et l’authenticité d’une peinture qui n’a rien de critique.

Le parcours de l’exposition est chronologique. L’oeuvre de Peter Doig s’organise autour de plusieurs grands thèmes qu’il développe de façon autonome et régulière souvent sur plusieurs années : la maison dans les branchages, le reflet dans l’eau, et surtout celui du canoë, symbole de mort.
Si la plupart de ces oeuvres ont une référence autobiographique, leur composition exploite des sources photographiques variées : photos de famille, films d’horreur, journaux, cartes postales, dépliants touristiques, pochettes de disques... Plusieurs d’entre elles peuvent être combinées au sein de la même oeuvre.

Un catalogue bilingue avec les textes de Paula van den Bosch et Catherine Grenier est édité pour cette exposition. Il présente l’iconographie complète des expositions de Maastricht et Nîmes.

Horaires

10h-18h tous les jours sauf le lundi

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Carré d'Art-Musée d'art contemporain Place de la Maison Carrée 30000 Nîmes France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020