Paysages dessinés de l’école française du XVIIIe siècle dans la donation Mathias Polakovits

Mathias Polakovits a légué en 1987 à l’École nationale supérieure des beaux-arts sa collection exceptionnelle de dessins français des XVIIe et XVIIIe siècles, l’une des plus importantes collections privées de France. Le paysage y occupe une place de choix où les grands maîtres côtoient des personnalités méconnues, le collectionneur ayant toujours eu à coeur d’explorer l’oeuvre de peintres oubliés. Deux groupes d’oeuvres se dégagent de cet ensemble et seront présentés simultanément du 1er février au 15 mars puis du 16 mars au 29 avril 2005. Une itinérance de l’exposition est prévue au Musée des Beaux-Arts de Rouen à l’automne 2005. Variations sur la ruine Il s’agit d’études exécutées au cours du rituel voyage en Italie, faisant le plus souvent référence à la grandeur des antiquités de Rome. La collection de Mathias Polakovits conserve un ensemble significatif de dessins représentant des monuments antiques de Rome, comme des vues du Colisée de Jacques-François Amand et de Louis Chaix, du cirque Massimo de Jean Honoré Fragonard ou encore du palais des empereurs de Charles-Michel-Ange Challe. Vérité et poésie Mathias Polakovits avait un goût particulier pour les dessins tirés de l’observation de motifs plus familiers et moins prestigieux, des coins de nature, comme en témoignent les feuilles de Jean-François le Gillon, Jean-Philippe Sarazin, Jean-Jacques de Boissieu, Nicolas André Courtois ou encore Jean-Antoine Constantin. Ces deux thèmes reflètent certaines tendances générales du paysage français du XVIIIe siècle, encore largement tributaire d’un modèle classique idéal qui fait largement référence à la littérature, à l’architecture, à la sculpture de l’Antiquité classique, mais qui commence à s’émanciper de ces cadres pour cultiver une vision moins apprêtée, plus accueillante, plus sentimentale aussi de la nature. La collection Mathias Polakovits est désormais mise en valeur dans un nouveau cabinet des dessins, aménagé grâce à la générosité du mécène Jean Bonna. Directeur de l’Ensba : Henry-Claude Cousseau Commissaire de l’exposition : Emmanuelle Brugerolles, conservateur en chef du patrimoine Catalogue de l’exposition : Alain Mérot, professeur à l’université de Paris IV-Sorbonne et Emmanuelle Brugerolles