Objets, qu’avez-vous à nous dire ?

Exposition
Arts plastiques
Frac Sud Marseille
La Municipalité d’Apt, la Cité scolaire, et des structures associatives de la ville présentent à nouveau une sélection d'oeuvres de la collection à l’atelier Fernand Bourgeois, au Vélo Théâtre et à l’association Plak’art. La réflexion se porte sur la notion d’objets en art. Les artistes se sont interrogés sur nos gestes et pratiques de consommateur et sur le statut envahissant de ces témoins dans notre environnement. Ils ont également intégré l’objet dans des installations, sculptures et tableaux et ont dressé des inventaires à travers notamment la vidéo ou la photographie. Objets, qu’avez-vous à nous dire ? regroupe de nombreux artistes qui par le biais de leurs travaux interprètent et questionnent leurs relations particulières aux « choses » comme les nommaient Georges Perec.

Complément d'information

Objets, qu’avez-vous à nous dire ?

Objets, qu'avez-vous à nous dire ?

OEuvres de la collection du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur







à l'Atelier d'art Fernand Bourgeois

Hélène Agofroy, Ghada Amer, Gilles Barbier, Erik Dietman, Christoph Draeger, Éric Duyckaerts David Shrigley, Tatiana Trouvé



au Vélo Théâtre

Ben, Carlos Kusnir, Sophie Ristelhueber



à l' Association Plak’Art

Claude Closky





du 15 janvier au 13 mars 2005





Pour la quatrième année consécutive, la Municipalité d’Apt, la Cité scolaire et des structures associatives de la ville se réunissent et présentent une sélection d'oeuvres de la collection à l’atelier Fernand Bourgeois, au Vélo Théâtre et à l’association Plak’art. Cette action vise à sensibiliser les jeunes publics mais aussi l'ensemble de la population d’Apt et à contribuer à une meilleure compréhension de l'art contemporain. La Cité scolaire interviendra régulièrement en organisant des visites pour les jeunes publics dans les trois lieux d’exposition.



La réflexion se porte cette année sur la notion d’objets et de leur représentation dans l'art. Depuis l’introduction d’objets du quotidien dans les oeuvres plastiques au milieu du XXème siècle, les artistes ont cherché à s’interroger sur nos gestes et pratiques de consommateur et sur le statut envahissant de ces témoins - de l'objet jetable au plus précieux - dans notre environnement. L’invasion ne s’est pas arrêtée aux portes des arts visuels et les artistes ont intégré l’objet tel quel ou déformé dans des installations, sculptures et tableaux. Ils ont aussi dressé des inventaires à travers notamment la vidéo ou la photographie.



Objets, qu’avez-vous à nous dire ? regroupe de nombreux artistes qui par le biais de leurs travaux interprètent et questionnent leurs relations particulières aux « choses » comme les nommaient Georges Perec. Certains se focalisent sur l’objet unique réceptacle d’un projet, d’autres choisissent l’accumulation et la surenchère.





Hélène Agofroy

Née en 1953 à Troyes, vit et travaille à Paris

Hélène Agofroy met souvent en déséquilibre visuel des images ou des objets issus de la culture commune, motifs textiles, formes typographiques ou simples comme celles de l'univers des enfants. Dans Arrangement, la forme se cache dans la répétition, le motif est déconstruit par sa superposition, il adresse au déchiffreur une multitude de possibilités d'interprétation vers le détail ou l'ensemble, l'élémentaire ou l'unitaire, l'apparition ou la disparition. Cette représentation du territoire français emprunte tant à la géographie physique, qu'à la délimitation politique et sert donc à évoquer une géographie nouvelle et inconnue. L'artiste n'évacue pas l'aspect décoratif de l'objet - pas de message organiciste, pas d'incarnation allégorique. La banalité de la carte géographique parle ainsi à la représentation personnelle du regardeur.



Ghada Amer

Née en 1963 au Caire (Égypte), vit et travaille à New-York

Les premiers travaux de Ghada Amer ont été consacrés au "choc" qu'elle a ressenti en quittant l'Égypte, adolescente, pour venir vivre en France, au décalage entre l'image d'un bonheur occidental et la réalité du quotidien ici. Au centre de son univers artistique se trouvait déjà comme question centrale celle de l'amour et de la place de la femme. C'est ce dont il est question dans Mâjnun, poème d'amour qu'un homme (le fou) a écrit pour une femme (Leila). Cette histoire est très connue dans le monde arabe et Ghada Amer a choisi de broder le texte de ce poème sur toutes les faces de sept penderies dont trois appartiennent au Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur. On ressent ici l'issue obligatoire que suppose ce processus particulier."Me mettant à la place de Leila, j'ai choisi de recopier, ensuite de broder, les paroles d'amour(...), montrant ainsi que le langage d'ardeur est à jamais délimité par les mots de l'homme."



Gilles Barbier

Né en 1965 à Port Vila (Nouvelles Hébrides), vit et travaille à Marseille

Extrêmement complexe et diversifiée, l'oeuvre de Gilles Barbier s'articule autour des principes de doute, de polysémie et d'ambivalence. Gilles Barbier se nourrit de Science-Fiction, de physique quantique, mais aussi de Bandes Dessinées, de génétique, comme de cinéma ou de jeux télévisés. Ses oeuvres en sont le reflet, ainsi Hum ! Présente le mobilier et les objets d'un salon dialoguant entre eux. Cette conservation est matérialisée par des bulles de Bande Dessinée émergeant des différents objets en une véritable frénésie verbale. L'artiste explore les effets suggestifs produits par divers chevauchements, interactions et disfonctionnements des systèmes que nous avons érigés pour expliquer le monde, de la biologie humaine à la psychologie ou la linguistique, en passant par l'histoire naturelle, la physique, la généalogie ou l'astronomie.



Ben

Né en 1935 à Naples, vit et travaille à Nice

Au début des années 60 Ben est lié aux activités du groupe Fluxus. Souscrivant à cet art d'attitude, ses propositions se concrétisent en actions, concerts, publications, inscriptions, appropriations, journaux intimes... C'est l'écriture, qui, comme un commentaire sans fin, relie ses faits et gestes, produisant un discours toujours actualisé sur l'art, la vie, le monde. L'infantilisme stylistique de l'écriture ainsi que le contenu apparemment naïf permettant à Ben de dire la vérité est un principe fondateur de sa démarche. J'ai rêvé est une pièce avec laquelle Ben entend régler ses comptes avec le marché de l'art. Avec une certaine dérision et autodérision habituelle, Ben y retranscrit rêves et émotions réelles, absurdes, ironiques, fantasques.



Claude Closky

Né en 1963 à Paris où il vit et travaille

L'univers de Claude Closky est celui du quotidien - mots, chiffres, figures géométriques, images - traité le plus souvent sur un mode ludique et léger. La vidéo Double six montre une main qui lance et relance une paire de dés faisant invariablement apparaître un double six. Le double six symbolise la chance mais cette logique est déjouée car la combinaison répétée n'ouvre pas sur la promesse habituelle d'un gain. Si le joueur ne gagne pas, que gagne le regardeur à regarder ?

La vidéo Dix ongles à couper va dans le même sens. Ici l'acte de se couper les ongles est également répété à l'infini. Claude Closky s'aventure donc à nous montrer des gestes sans valeur. Faire et refaire ces mêmes rituels et le temps est comme suspendu. À l'image du mythe de Sisyphe, ce retour permanent maintient tout dans un silence mobile qui n'amène nulle part et qui fait surgir une interrogation sur le sens de la vie.



Érik Dietman

Né en 1937 à Jönköping (Suède), décédé en 2002 à Paris

L'oeuvre d'Érik Dietman est pleine d'humour décadent. Traitant les thèmes de la mort et de la putréfaction, l'artiste applique volontiers à la sculpture la métaphore de la digestion. Dans les années 1960 et 1970, ses oeuvres étaient faites de sparadrap, de cendre de cigarette et d'objets de récupération. Si, à la fin des années 1980, il emploie le bronze, c'est pourtant sans se démarquer du thème du détritus. Avec Le Révolutionnaire Blagoy Füssad Moz, élève et ami de Blake, Goya, Füssli, Sade et Mozart (1989), l'hommage rendu à ces quatre génies prend parti pour la matière et le monstrueux qui tous deux dépassent la sagesse et s'imposent à notre imagination. La figure de bronze qui encombre la table d'écolier se dresse comme un obstacle au travail sage et régulier de l'esprit.



Éric Duykaerts

Né en 1953 à Liège, vit et travaille à Nice et Paris

One forearm hypothesis (1994), est constituée de trois séquences vidéo et de la mise en scène d'un squelette humain complet, mais corrigé. Elle appartient à un groupe d'oeuvres qui tourne autour de l'hypothèse d'une main à six doigts munie de deux pouces. Dans son entreprise de reconstitution d'une "archéologie de l'art de peindre", l'artiste n'a pu écarter l'histoire de la main. Ainsi l'archéologie nous enseigne que la capacité d'opposer le pouce aux autres doigts de la main est l'une des caractéristiques distinctives de l'espèce humaine et que cette compétence fonctionnelle est à l'origine d'aptitudes qui lui sont spécifiques, dont l'art de peindre. Les différentes séquences vidéo envisagent des arguments paléontologiques, neurologiques plus ou moins absurdes. Le principe général du travail d'Eric Duykaerts est de mettre l'imagination et les connaissances au service de la dénonciation des pseudo-évidences, celle du système de perception dans le monde de l'art comme des discours de légitimation philosophiques, politiques ou de compréhension. Dans ce travail, l'humour est un des plus puissants leviers pour atteindre cet objectif.







Carlos Kusnir

Né en 1947 à Buenos-Aires (Argentine), vit et travaille à Marseille

Puisant aussi bien dans le surréalisme que dans le Fluxus, dans le néo-expressionnisme que dans le dadaïsme, le travail de Carlos Kusnir reste un travail au plus près de ses impressions et émotions personnelles. Superman (1987) est ainsi la représentation de deux souvenirs de l'enfance de l'artiste. D'une part il y a son père qui chantait, en se rasant les chants du choeur héroïque de l'armée soviétique d'autre part, il y a ses bagarres d'enfant dont il a un souvenir de lâcheté et honte. L'artiste explique alors que ces deux sensations et ses souvenirs l'ont envahi pour réaliser cette oeuvre. Superman est une oeuvre intime - bien que Carlos Kusnir approuve la possibilité de pouvoir la ressentir en tant que référence à un pouvoir politique ou autre. Son oeuvre procure ainsi au spectateur la possibilité d'y projeter ses propres impressions.



Sophie Ristelhueber

Née en 1949 à Paris où elle vit et travaille

Depuis ses travaux à Beyrouth puis dans le désert du Koweit, Sophie Ristelhueber est volontiers perçue comme une photographe narrative, qui rapporterait des événements précis. Il n'en est rien. Elle explore la relation de l'image et du sens, de l'image et du verbe, à travers un travail sur la trace, le temps, l'implicite. Ainsi, ses oeuvres Fait (1992) et Résolutions (1995), sont rassemblées en installation. Consistant d'une photographie et d'une tente, elles suggèrent la guerre. Les verbes qui font partie intégrante des oeuvres, renforcent aussi cet aspect. La photographie est donc munie du mot "fait" qui désigne le résultat d'un acharnement destructeur. À propos de la tente, l'artiste explique que "ces tentes n'abritent rien, on ne peut pas pénétrer dedans. Elles portent simplement dans le corps de la toile, en impression sérigraphique, des mots, des morceaux de phrases venus tout droit des salles de conférence. Les images que ces mots recouvrent sont bien connues de tous."



David Shrigley

Né en 1968 à Cheshire,vit et travaille à Glasgow

Dessins, photos, sculptures alliés à un humour noir font de David Shrigley un chroniqueur incisif de la vie moderne, qui incorpore l'allégorie religieuse à la critique du monde social sur le monde de médiations espiègles. L'oeuvre What Decay looks like (2001) suggère une thématique du travail de David Shirley - la carie. L’immense molaire cariée qui se regarde dans le miroir, reflète l’angoisse d’une rage de dents qui peut devenir, chez le sujet souffrant, une monomanie égocentrique obsédante: "J’ai mal aux dents, donc, je suis une dent". Cette sculpture de dent trouée est emblématique du pathos qui figure constamment dans l'oeuvre de cet artiste. Rien n'est anodin, tout mérite de la réflexion. Le monde de Shrigley est ainsi un monde où l’absurdité règne en grande prêtresse, où les complexes et névroses de chacun d’entre nous, prennent des proportions grandiloquentes, donc grotesques.



Tatiana Trouvé

Née en 1968 à Cosenza (Italie), vit et travaille à Paris.

Depuis 1997 Tatiana Trouvé réalise un ensemble modulaire qu'elle a nommé B.A.I. / Bureau d'activités implicites. Cet ensemble, qui ne cesse de se modifier, compte aujourd'hui sept éléments : un module à réminiscence, ainsi que des archives. Les Fantômes (1996) "sont des sacs réalisés en applications de scotch transparent, gravés de projets d'idées et de stratégies amoureuses jamais activées. Ils sont le lieu de stockage inerte et mou.". Affublés d'anses trop longues, comme si nous devions les traîner derrière nous, ils sont l'image de la mémoire elle-même, ce dont nous ne pouvons pas nous arracher, nous libérer. Collections de riens obsédants qui nous troublent et nous épouvantent, assurément, puisque le scotch dont sont faits ces Fantômes est voué à jaunir et à se décoller. Ces objets gardent donc un aspect fragile et éphémère.





















Atelier d'art Fernand Bourgeois Place du Postel 84400 Apt / tél. 04 90 04 37 11

Ouvert du lundi au samedi de 14h à 17h30 (sauf mardi) / Contact : service culturel de la Ville d'Apt



Vélo Théâtre Pépinière d'entreprise route de Buoux 84400 Apt / tél. 04 90 04 85 25

Ouvert tous les jours de 10h à 18h30, les week-end sur rendez-vous / Contacts : Charlot Lemoine et Tania Castaing



Association Plak’Art 45, Place Carnot 84400 Apt / tél. 04 90 04 65 10 / Contact : Jocelyne Vezinet



Fonds régional d'art contemporain Provence-Alpes-Côte d'Azur 1, place Francis Chirat 13002 Marseille

tél.: 04 91 91 27 55 / fax: 04 91 90 28 50 / courriel : info@fracpaca.org / Contact : France Paringaux

Autres artistes présentés

Hélène Agofroy, Ghada Amer, Gilles Barbier, Erik Dietman, Christoph Draeger, Éric Duyckaerts, Tatiana Trouvé

Ben, Carlos Kusnir, Sophie Ristelhueber

Claude Closky

Horaires

Atelier d'art Fernand Bourgeois Ouvert du lundi au samedi de 14h à 17h30 (sauf mardi)Vélo Théâtre Pépinière d'entrepriseOuvert tous les jours de 10h à 18h30, les week-end sur rendez-vous

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Frac Sud 20 boulevard de Dunkerque 13002 Marseille France

Comment s'y rendre

Métro : ligne 2, arrêt Joliette
Tramway : lignes 2 et 3, arrêt Joliette
Bus : lignes 35, 55 et 82, arrêt Joliette ; ligne 49, arrêt Frac
Accès : autoroute A55. Parkings : Espercieux et Arvieux – Les Terrasses du port

Dernière mise à jour le 2 mars 2020