Matt Bollinger

Humeurs noires
Exposition
Arts plastiques
Le Creux de l'Enfer - Centre d'art contemporain d'intérêt national Thiers

Matt Bollinger
The Lot
2013
encre, acrylique et collage sur toile libre
Courtesy Galerie Zürcher, Paris-New York

 

Humeurs noires

 

17 juin – 13 septembre 2015 vernissage le mardi 16 juin 2015

 

par Frédéric Bouglé, janvier 2015 Commissaire de l’exposition extrait du texte : Matt Bollinger, les rescapés du destin. Catalogue à paraître suite à l’exposition collection Mes pas à faire au Creux de l’enfer.

 

Si Paris est la seule ville du monde où le fleuve coule entre deux bibliothèques (1), pour Matt Bollinger la bibliothèque et le bouquin sont les figures emblématiques de sa peinture en cours. C’est dans une périphérie urbaine américaine que l’artiste plasticien plante son chevalet, le Livre en support d’investigation. Plus qu’un tunnel d’évasion pour l’imaginaire, l’objet livresque, médium salvateur, valide un pont tendu entre le peint et l’écrit. Ce peintre new-yorkais né en 1980 auréole son œuvre d’une étrange beauté romantique, sorte d’enchantement spleenétique, fleurs du mal effeuillées à effet de camouflage énigmatique. Son travail renvoie pourtant l’état d’être d’une jeunesse qui éprouve – dans un grand vide culturel et en constat de société – les effets d’un marasme économique remontant à plus d’une décennie.

 

La touche du pinceau de Matt Bollinger – dans une sorte de squamule indéfinissable – accuse sa vision du monde, l’habillant de lamelles peintes déchirées. Sa technique en parqueterie de papiers collés répond à la vie de ses modèles et reprend leur théâtre de vie, formulation lacérée comme la crise qui les frappe. Ces portraits d’ados et jeunes adultes sont collés à jamais au support gouaché où ils sont nés. À l’âge fébrile où l’avenir devrait les appeler, ici rien à offrir pour décoller. Teenagers américains défavorisés, classe moyenne précarisée ou petit-bourgeois, tous sont immergés en apnée dans un univers grillagé, univers Claude Lévêque ou Cildo Meireles. Le soleil dévore ou commémore la peinture – scènes extérieures déjà écrites scènes intérieures à peine proscrites – décrivant un même monde au trait noir le plus fin. Sa lumière pâle fait corps avec l’ombre (halo jaunâtre d’une réalité surnaturelle), quand sa toute-puissance prédatrice efface l’image d’un phare blanc cruel.

 

Cette exposition a reçu le soutien de la galerie Zürcher qui représente l’artiste à Paris et New York. né en 1980 à Kansas city Matt Bollinger vit et travaille à Peekskill, New York.

 

Vidéo entretien de l’artiste réalisée avec le commissaire de l’exposition par Claire Berbey

 

1) Jean Dutourd, en référence aux bouquinistes parisiens des bords de la seine. In Les bouquinistes sont à Paris ce que les gondoliers sont à Venise, par Jérôme Callais, président de l’ACBP. Le mot bouquin, remonterait à la fin du XVIIe siècle pour nommer les ouvrages de peu de valeur financière. La Corne de brume, Revue du C.R.A.M. Centre de recherche sur les auteurs méconnus : Direction Bernard Baritaud.

 

 

Tarifs :

Entrée libre

Commissaires d'exposition

Artistes

Partenaires

le CREUX DE L'ENFER reçoit les soutiens > Le Ministère de la Culture et de la Communication, la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Auvergne, la Ville de Thiers, le Conseil Général du Puy-de-Dôme, Clermont Communauté, le Conseil Régional d'Auvergne, le Rectorat de l'Académie de Clermont-Ferrand, le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez.

Horaires

Tous les jours sauf le mardi de 13h à 18h

Adresse

Le Creux de l'Enfer - Centre d'art contemporain d'intérêt national 83-85, avenue Joseph Claussat 63300 Thiers France

Comment s'y rendre

Avion:Clermont Ferrand Auvergne Aéroport. Train: Gare SNCF de Thiers. Voiture: Accès par A89, sortie numéro 2 Thiers Ouest; suivre D906, direction Thiers; puis D2089 > avenue Léo Lagrange, direction «Thiers; jusqu'au rond point où est indiqué le centre d'art contemporain du CREUX DE L'ENFER, avenue Joseph Claussat; remonter la Vallée des Usines jusqu'au numéro 85. Parking le long de l'avenue, face au centre d'art contemporain (gratuit).
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022