Mathieu Abonnenc - Rémi Bragard - Marion Mahu

Pour cette exposition, Mathieu Kléyébé Abonnenc monte une installation vidéo où seront diffusés deux de ses films en « found footage », déambulation de plans à partir de films « grand public » accessibles dans les bibliothèques et les vidéoclubs. La galerie disposera ainsi d’une nouvelle cimaise, à la fois mur-frontière qui coupe la circulation, écran de vidéoprojection sur une face dans une chambre noire, sur son autre face, des « états de la dette », entre dessin et tableau, qui décryptent et « démontent » les films de façon statistique et anthropologique.
Pour cette exposition, outre quelques dessins, Marion Mahu propose une installation consistant en la fabrication d’un nouveau sol pour le « salon de coiffure » de la galerie. Ce parquet est fabriqué de carreaux en ciment, mais un ciment à cette occasion fin, d’une fragilité de coquille d’oeuf indécelable à première vue et qui cède sous nos pas lors de sa traversée.
Les sculptures et les installations de Rémi Bragard sont des mises en scène qui rendent apparentes toutes les histoires qui se mélangent au sein de l’oeuvre. Quelque chose a eu lieu : la pièce ne cache rien du processus de sa construction, elle en est le documentaire. Mais quelque chose a eu lieu : l’expérience de l’objet que l’on a sous-tend une interprétation qui prend en compte les spécificités de chacun des « acteurs » de la sculpture pour que l’on se fabrique dans sa tête un scénario. Quelque chose est en train de se passer. Et quelque chose va arriver. L’installation prévue pour cette exposition met en place une série d’éléments, de matériaux acteurs d’une mise en scène qui inscrit le spectateur au coeur d’un dispositif. On est projeté entre deux actions. Quelque chose a eu lieu. Pour l’instant, tout est calme, peut-être un léger ronronnement, mais cela peut reprendre à tout moment.