Manuel Mérida

Rétroviseur
Exposition
Arts plastiques
Espace Meyer Zafra Paris 04
Manuel Mérida, Peinture cinétique, 1999, Painted wood, pigments, sawdust, glass, rotary mechanism, diameter of 69 cm. Courtesy Espace Meyer Zafra & Artist. Photo : Louis Matray

Manuel Mérida, Peinture cinétique, 1999, Painted wood, pigments, sawdust, glass, rotary mechanism, diameter of 69 cm. Courtesy Espace Meyer Zafra & Artist. Photo : Louis Matray

Depuis près de 50 ans, Manuel Mérida a développé un travail unique sur les possibilités qu’offre la matière. Du 6 Février au 27 Mars 2021, l’exposition Rétroviseur sera organisée sous forme de rétrospective. À cette occasion, le premier catalogue raisonné de l’artiste sera publié par Espace Meyer Zafra avec des textes de Matthieu Poirier, historien de l’art et commissaire d’exposition spécialisé dans l’art cinétique, et de Valentina Locatelli, historienne de l’art et spécialiste de l’art d’Amérique du Sud.

Peintre, décorateur, designer publicitaire et scénographe, Manuel Mérida, né le 25 novembre 1939 à Valencia au Venezuela est formé à l’Ecole des Arts Plastiques Arturo Michelena dans sa ville natale sous l’égide du professeur de peinture Braulio Salazar, personnage incontournable dans la carrière de Mérida.

Peintre informaliste à ses débuts dans les années 1960, son travail est reconnu dans son pays d’origine mais l’envie d’expérimenter le pousse à quitter Caracas pour Paris en 1968. C’est de ce voyage que l’ensemble de son travail naît. Dès son arrivée à Paris, Manuel Mérida rejoint l’atelier de Carlos Cruz-Diez. Tout en travaillant pour le maître vénézuélien, Mérida est dans une expérimentation totale, sans savoir ce qu’il cherche. De multiples discussions avec Cruz-Diez et le regard sur l’art cinétique lui permettent d’appréhender les principes fondateurs du cinétisme et notamment de percevoir l’importance que pourrait avoir le mouvement dans son travail. Mais comme le souligne Valentina Locatelli : « Contrairement à Soto ou Cruz-Diez, Mérida ne s’intéresse ni au processus de dématérialisation ni aux illusions d’optique basées sur l’interactiton de la lumière et des vibrations ; il tenait plutôt à travailler avec des éléments concrets et tangibles et souhaitait avant tout souligner leur matérialité. Dans ce contexte, ses travaux dans la publicité ainsi qu’en tant que scénographe se sont révélés être un investissement important dans sa carrière car ils ont fourni à l’artiste un nouvel ensemble complet de compétences techniques et pratiques, une connaissance approfondie des matériaux, de la mécanique et, surtout, un sens bien enraciné de l’espace et de l’architecture, qui deviendront jusqu’à ce jour la clé des installations à grande échelle de Mérida ». À l’occasion de cette exposition, Manuel Mérida proposera une nouvelle installation monumentale afin de démontrer l’importance du décor dans son travail.

À Paris, Manuel Mérida rencontre de nombreux artistes avec qui il nouera de forts liens amicaux tels que Sergio Camargo, Carlos Cruz-Diez ou encore Lygia Clark (pour qui il réalisera deux Bichos). En échangeant notamment avec Clark, il perçoit une expérimentation qui lui semble nécessaire dans l’art, celle de la perception sensorielle du spectateur, élément central de son travail. Au sein de l’exposition, le spectateur pourra participer au processus créatif de l’artiste en manipulant manuellement des boites circulaires datant des années 1980-1990, remplis de matières (pigments, papiers colorés coupés, bois, sable, métal rouillé, confetti, débris de construction, etc.).

À partir des années 1970, Mérida utilise divers matériaux non traditionnels, mais au contraire des matiéristes, il tend à s’émanciper de la toile et insère ces matériaux dans des boîtes de plexiglass. Mérida développe tout d’abord son travail avec la forme carrée constituant ses séries Crashel et Cajas Manipulables, exposées en 1973 à la Sala Mendoza Foundation de Caracas. A partir de ce moment, Mérida se rapproche des cinétiques en utilisant le mouvement comme élément décisif dans son travail. À travers son oeuvre, il souhaite éviter de proposer une vision fixe et unique, jouant avec les variations de la matière. Au sein de la rétrospective Rétroviseur le spectateur pourra apprécier cette forme carrée avec l’oeuvre Carré Écolier.

Comme le disait Pontus Hulten dans son texte Mouvement-Temps ou les quatre dimensions de la plastique cinétique : « Le mouvement est une étincelle de vie qui rend l’art humain et véritablement réaliste. Une oeuvre d’art douée d’un rythme cinétique qui ne se répète jamais est un des êtres les plus libres que l’on puisse imaginer. ». À ses débuts, Mérida se rend compte que le rythme cinétique de la forme carrée n’est pas optimal. Selon lui, cette forme s’impose trop et met au second plan l’élément central de son travail qu’est la matière. De là, la forme circulaire va s’imposer petit à petit afin de placer au premier plan la matière. Au sein de l’exposition, le spectateur pourra voir cette confrontation qui existe entre les oeuvres carrées et circulaires de Manuel Mérida.

De formes, tailles et contenus variés, les oeuvres qui sont présentées lors de l’exposition Rétroviseur, sont animées de la main du spectateur comme dans l’oeuvre Peinture Cinétique. Les autres activés par un moteur, se déplacent lentement (ex : Cercle Orange Signalisation). Manuel Mérida utilise les potentialités du hasard pour créer une oeuvre en perpétuelle transformation

L’expérience du spectateur prend ainsi une place majeure dans cette exposition. Que cela soit par l’activation manuelle ou par l’action d’un moteur, le spectateur est invité à participer pleinement au vécu de l’oeuvre.

 

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

Du mardi au samedi de 11h00 à 19h00

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Espace Meyer Zafra 4 rue Malher 75004 Paris 04 France

Comment s'y rendre

Métro : Saint Paul. Ligne 1

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022