LES ARTS DÉCORATIFS JAPONAIS FACE À LA MODERNITÉ

1900 / 1930
Exposition
Arts plastiques
Maison de la culture du Japon à Paris Paris 15

Ecritoire en laque maki-e à décor de combat de coqs (détail), Kokô Sugibayashi, 1906 © Sakura City Museum of Art

À l’Exposition universelle de Paris de 1900, les arts décoratifs japonais tentent un retour en force alors que leur réputation avait décliné vers le milieu de l’ère Meiji (1868-1912). Les trente années qui suivent sont particulièrement fertiles en créations influencées par les mouvements artistiques occidentaux, tels que l’Art nouveau et l’Art déco, mais préservant néanmoins une originalité toute japonaise. La MCJP présente près de 80 pièces provenant du National Museum of Modern Art de Kyôto et d’autres grandes collections de l’Archipel. Cet ensemble, composé principalement de céramiques, de textiles teints, de laques et d’œuvres en métal, témoigne du dynamisme de cette époque de modernisation des arts décoratifs japonais. L’exposition s’organise en quatre parties : Les arts décoratifs japonais destinés à l’exportation / L’influence de l’Art nouveau sur les arts décoratifs japonais / L’influence de l’Art déco sur les arts décoratifs japonais / Le modernisme dans les arts décoratifs japonais. Ces subdivisions doivent être considérées, non pas comme des périodes nettement délimitées, mais comme des changements divers condensés sur un bref laps de temps. Dans ce contexte de bouleversements rapides, les créateurs des œuvres présentées ont su exprimer chacun une originalité propre. Sous l’ère Meiji, qui commence en 1868 avec l’effondrement du shogounat des Tokugawa, le Japon s’ouvre à l’Occident et son commerce d’exportation vers l’Europe et les Etats-Unis devient florissant. Céramiques, laques et textiles sont exportés en grandes quantités. Dans un premier temps, les arts décoratifs japonais recueillent un vif succès aux expositions universelles organisées dans le monde entier et contribuent à l’engouement pour le japonisme. Mais dès le milieu de l’ère Meiji, les formes et les motifs se sclérosent, la facture des pièces, produites en masse, se fait plus grossière, ce qui entraîne une perte d’intérêt de la part de la clientèle occidentale. Face à cette crise des exportations, le gouvernement japonais entreprend la reconquête du marché occidental. C’est dans ce contexte que le Japon participe à l’Exposition universelle de Paris de 1900, année où l’Art nouveau atteint son apogée. Ce style novateur impressionne les nombreux artisans et peintres japonais qui, dès leur retour au Japon, le diffusent dans tout le pays. Associés à des créateurs de dessin tels que Chû Asai, les céramistes du cercle Yûtô-en, et les artisans sur laque du cercle Kyôshitsu-en adaptent les motifs Art nouveau à des formes anciennes traditionnelles. Les recherches de ces groupes ont sans doute été considérées à l’époque comme le reniement d’une tradition séculaire, mais leurs œuvres novatrices occupent néanmoins une place majeure dans l’évolution menant au modernisme. En 1925, le Japon présente à nouveau de nombreuses créations lors de l’Exposition des arts décoratifs organisée à Paris ; un groupe d’artistes plus important encore qu’en 1900 se rend en France pour l’occasion. Le style Art déco qui y est à l’honneur va dès lors connaître une grande vogue au Japon. De la fin de l’ère Taishô (1912-1926) à la veille de la seconde guerre mondiale, une nouvelle génération de créateurs influencés par l’Art déco et le constructivisme réalise des œuvres marquées du sceau de leur personnalité et de leur conscience d’être des artistes et non plus de simples artisans. Déterminés à se libérer des traditions, à moins valoriser l’excessive habileté technique, ils forment une multitude de groupes et de cercles, chacun affirmant sa propre doctrine. Fondé en 1919, le mouvement avant-gardiste Sekido (« Société de la Terre rouge ») représente l’expression du combat de jeunes céramistes contre un monde de la céramique conventionnel et confit dans la tradition. Quelques années plus tard, un petit groupe d’artisans façonnant le métal constitue le groupe Mukei (« sans moule »), affirmant le respect de l’individualité de l’artiste, qui ne peut s’ajuster à aucun moule prédéfini. Leurs œuvres aux formes souvent étonnantes représentent les années de jeunesse des arts décoratifs japonais modernes.

Autres artistes présentés

Chû Asai, Sekka Kamisaka, Yûkichi Kamisaka, Senroku Kitahara, Rokubei Kiyomizu IV

Horaires

Du mardi au samedi de 12h à 19h Nocturne le jeudi jusqu’à 20h Fermé les jours fériés

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Maison de la culture du Japon à Paris 101 bis, quai Branly 75740 Paris 15 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022