Les années 70 : une décennie artistique hors d'elle-même.

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Arts plastiques
Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux Bordeaux
Le capcMusée d'art contemporain de Bordeaux organise un colloque international, réunissant des spécialistes et des acteurs du monde de l'art contemporain (critiques, curators, historiens de l’art, philosophes...), consacré aux "scènes artistiques des années 70", en Europe occidentale, Amérique du Nord, Afrique, Amérique latine, Asie, Europe orientale et ex-URSS.

Complément d'information

Communiqué de presse

La notion d'"art des années 70", comprise comme postulant une base commune à des événements ou des manifestations artistiques liés entre eux dans la continuité ou la totalité de la décennie, est évidemment dépourvue de sens et sans pertinence comme mode de périodisation historique. Il existe, par contre, des conjonctures qui s'inscrivent partiellement dans la chronologie proprement dite des années 70. Ces conjonctures ont une consistance historique, dans la mesure où elles sont délimitées par des événements qui en assurent la continuité temporelle et la cohérence spatiale interne. C'est le cas de celles que nous proposons comme articulation de la problématique de ce colloque : 1966/67-1974/75 et 1976/77-1983/84. Ce découpage décalé correspond à des inflexions, des tournants et des ruptures repérables aussi bien dans l'histoire économique, les formes de vie sociales, politiques et culturelles, que dans le champ proprement dit des arts plastiques. Il permet de définir des périodes (des conjonctures artistiques au sens fort) relativement homogènes, mais qui ne sont que partiellement immergées dans les années 70 - qui sont, autrement dit, «hors» et «dans» les années 70, sans que ces dernières constituent une unité de périodisation quelconque. C'est en ce sens que, comme le suggère le titre du colloque, les "années 70" nous apparaissent, du point de vue artistique, comme "une décennie hors d'elle-même".

Nous sommes toutefois conscients du caractère inévitablement arbitraire de cette articulation historique qui ne permet pas, loin s'en faut, de rendre compte d'une manière satisfaisante de la complexité de certains processus artistiques majeurs, qui interfèrent à la fois sur les deux conjonctures. C'est le cas notamment, de la scène artistique féministe qui s'affirme pleinement aux Etats Unis dès 1971-72 et obéit à une dynamique historique qui ne tient pas compte de la périodisation proposée ici.

C'est aussi le cas des scènes artistiques "non-occidentales", c'est à dire extérieures à l'aire de circulation de l'art euro-américaine : l’Afrique, l'Amérique latine, l'Asie (Japon et Corée), le bloc socialiste composé par l'Europe de l'est, l’Europe centrale et l'ex-URSS. Comme l'attestent de nombreuses publications et expositions depuis la seconde moitié des années 80 et le début des années 90, l'histoire et la géographie artistiques, comprises dans la périodisation proposée par le colloque, se sont profondément transformées. Elles sont devenues globales, c'est à dire mondiales et interdépendantes, et ont cessé de refléter le seul point de vue euro-américain.

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Depuis 1989, une nouvelle représentation de la géographie artistique de la période comprise entre la fin des années 60 et le début des années 80, s'est ainsi affirmée, incluant le continent latino-américain, une partie de l'Asie et l'"autre Europe". La dynamique historique de ces scènes artistiques n'est, toutefois, que très partiellement (ou pas du tout) concernée par le découpage imposé par la délimitation des deux conjonctures proposées ici, et qui reste encore
prisonnier d'une perspective trop strictement occidentale. C'est pourquoi les deux premières parties organisant le déroulement du programme de ce colloque, plus particulièrement consacrées aux transformations de la scène artistique occidentale, entre 1966/67-1974/75 et 1976/77-1983/84, sont suivies d'une troisième, plus ouverte dans son articulation historique interne, consacrée aux scènes artistiques non-occidentales entre la fin des années 60 et le début des années 80, et à leur réception critique depuis une dizaine d'années.

Le colloque s'organise ainsi autour de trois chapitres :
1. Les années 70 vues des années 60 : 1966/67-1974/75.
Cette première partie s'inscrit dans le développement de la scène artistique occidentale, de l'après-68 au début de la crise économique issue de l'embargo pétrolier, en privilégiant d'une part, les étapes de la crise et du déclin du modernisme, du formalisme et des valeurs progressistes qui leur étaient attachées et, d'autre part, l'affirmation de la revendication de nouvelles formes d'identités et d'expressivité.

2. Les années 70 vues des années 80 : 1976/77-1983/84.
Le cadre de la deuxième partie est délimité par le tournant postmoderne et la recomposition de la scène artistique internationale occidentale, entre la seconde moitié des années 70 et le début des années 80 : les discours sur la fin des avant-gardes, le paradigme national et territorial dans les stratégies des néo-avant-gardes européennes et américaines et l'affirmation d'une nouvelle pensée politique de l'art dans l'émergence des débats sur le multiculturalisme.

3. Les années 70 vues hors du monde occidental : 1966/67-2002.
La troisième partie propose une géographie artistique radicalement différente de la scène artistique internationale, formée traditionnellement par l'aire américano-européenne, de la fin des années 60 aux années 80, et sa réception jusqu'à aujourd'hui. Cet espace complexe, multiple, situé selon les cas aux marges, à la périphérie, ou carrément, en dehors du monde de l'art occidental qui lui est contemporain, concerne ici les scènes artistiques de l’Afrique, de l'Amérique Latine, de l'Asie, de l'Europe orientale et centrale et de l'ex-Union soviétique.

A partir de ces trois grands chapitres, le colloque propose, dans le contexte d'une histoire et d'une géographie artistique globales, l'examen et l'investigation des problèmes liés aux débats sur la crise du modernisme et du formalisme, sur le rôle des avant-gardes et les stratégies postmodernes et multiculturelles de subversion des formes d'institutionnalisation de l'art dans le musée et l'économie moderne, ainsi que les confrontations autour du nouveau statut de l'artiste dans la société, inscrivant l'art dans la dissidence, la résistance et la protestation politique et sociale.


Intervenants : Achille Bonito Oliva (Rome), Laura Cottingham (New York), Catherine David (Witte de With, Rotterdam), Ekaterina Degot (Moscou), Gen Doy (De Montfort University, Leicester), Patricia Falguières (EHESS, Paris, EBAB), Jane Farver (MIT List Visual Arts Center, Cambridge MA), Hal Foster (Princeton University), Tony Godfrey (Sotheby’s Institute of Art, Londres), Salah Hassan (Cornell University, Ithaca N.Y.), Lorand Hegyi (Milan), Amelia Jones (University of California, Los Angeles), Stephen Melville (Ohio State University, Colombus), Yves Michaud (Université Paris I), Catherine Millet (Art Press, Paris), Jean-Marc Poinsot (INHA, Paris), Mari Carmen Ramirez (Museum of Fine Arts, Houston)...

Responsable du colloque: Virginia Garreta
Informations : Tel : +33 (0)5 56 00 81 94
Adresse e-mail : capcMusee@mairie-bordeaux.fr

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Adresse

Capc Musée d'art contemporain de Bordeaux 7 rue Ferrère 33000 Bordeaux France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020