L'entre temps
« Ce travail sur le temps atteste chez moi d’une envie profonde d’être en harmonie avec le monde. C’est quelque chose que j’ai vraiment en moi. » Christine Lefebvre
Entre 2010 et 2015, la photographe belge Christine Lefebvre a parcouru les terres fascinantes de l’Islande. Elle y a trouvé des paysages qui portent en eux la marque du temps. Le temps géologique qui pose son empreinte sur chaque parcelle de roche de cette île volcanique et qui voit la nature végétale s’ancrer dans une terre que l’on pourrait s’imaginer inféconde.
Pour son livre L’entre temps, elle a associé ces paysages naturels à des paysages humains qui portent en eux les stigmates du temps qui passe. Elle se glisse ainsi dans entre les différentes strates du temps, pour nous livrer les voies d’un voyage intérieur.
Christine Lefebvre aborde la photographie comme une médiation. Très sensible au concept du « wabisabi », une expression japonaise qui évoque la beauté imparfaite, impermanente, incomplète, modeste, par opposition à la beauté moderne occidentale, imprégnée de perfection, elle expose les corps tels qu’ils sont, sans subterfuge.
Conjointement, le photographe français Bernard Descamps, son compagnon et ancien conseiller artistique de la Galerie du théâtre La passerelle, a poursuivi dans la même île sa quête d’images où l’humain se mêle à une nature beaucoup plus grande que lui, source d’un dialogue poétique avec l’espace et la lumière. Il tente de dévoiler de minuscules fragments du temps et, par ses images, voudrait montrer l’esprit qui se cacherait derrière l’aspect visible des choses. Suffirait-il d’arrêter le temps pour voir au-delà des apparences ?
Ces deux démarches photographiques, bien que proches par leur facture, sont différentes dans leur finalité. Appliquées aux mêmes lieux, aux mêmes moments, elles montrent à quel point la photographie est subjective et combien le photographe fait partie de ses images.
Autres artistes présentés
Christine LEFEBVRE, Bernard DESCAMPS