Le Génie des Lieux #1

Exposition collective

Céline Clanet, Ne Rougissez Pas !, TK-21, les étudiants du Master Projets culturels dans l’espace public de Paris 1.

Avec Hans Op de Beeck, Mass (& ses invités).

Dans l’histoire de l’art, le lieu a servi de motif, de sujet, de mise en scène. Il est aujourd’hui, pour certains artistes, une matière à prélever, à ressentir ou à vivre.
Sous les projecteurs de la rénovation urbaine, dans la requalification de zones exténuées par les tensions économiques et sociales, de nouvelles formes d’engagement ont émergées. Les habitants, usagers, relais associatifs interviennent désormais aux côtés des aménageurs.
L’expertise n’a pas changé de camp. Elle s’est multipliée au contact de nouveaux acteurs de la fabrique urbaine pour que tout un écosystème interagisse, ajoutant à la maîtrise d’ouvrage, une maîtrise d’usage.

Au cœur de ces bouleversements, l’artiste comme tiers-acteur.

Sa valeur ajoutée ? Une lecture située du territoire, une observation sensible, c’est-à-dire de tous les sens, au carrefour de la mémoire des lieux, du désir de faire ou de défaire des habitants.
En grattant la surface et l’épaisseur de ces lieux en transformation, l’artiste a fini par révéler ce qu’ils contenaient : un peu de leur permanence et de leur fugacité. Vécus, traversés, rêvés, imprégnés, les lieux sont des réceptacles qui collectent nos histoires, heureuses ou douloureuses. Mais mesurés, nommés, usés, ils sont voués également à disparaître.

C’est sur ce paradoxe que s’enrichit la création, celle de l’artiste et celle des usagers invités à marcher sur la même ligne de crête.

Le Génie des lieux est fait de ces aspérités. L’exposition réunit des artistes, graphistes, étudiants partis explorer ces lieux intercalaires à Nanterre au-dessus desquels planent des récits intimes et collectifs, ou même pourrait-on dire, des bons et des mauvais génies. L’exposition montre des paysages urbains modifiés, affectés ou en passe de l’être, non pas pour faire le procès de la densification de nos villes mais plutôt pour resituer l’humain, et son expérience des lieux comme point de départ de la transformation et du « faire ensemble ».

Comment les lieux transcendent l’art, comment l’art s’inspire des lieux ? Cet aller-retour constitue la trame de cette exposition.

Le Génie des Lieux se propose de faire état de situations récentes ou en cours sur le territoire durant lesquelles artistes, architectes, graphistes, étudiants ont accompagné la transformation urbaine au contact des habitants et des usagers. Le Génie des Lieux est une agora (rencontres, ateliers participatifs, balades urbaines), qui agrège un ensemble d’expériences inédites, chacune sera développée dans le cadre de la programmation culturelle de l’exposition.

Le Génie des Lieux est le premier épisode d’une série qui rythmera la programmation annuelle de la Terrasse, à la faveur d’opérations sur le territoire plaçant l’art au cœur de la fabrique urbaine.

La photographe Céline Clanet, les collectifs Ne Rougissez Pas ! et TK-21, les étudiants du Master Projets culturels dans l’espace public de Paris 1 sont les protagonistes de ce premier épisode. A leurs côtés et comme pour prendre distance par rapport au terrain qu’ils arpentent, La Terrasse invite deux artistes aux esthétiques différentes : le rappeur et slameur Mass, initiateur des Hip hop Freestyle de Nanterre interroge le titre de l’exposition dans des phrases uppercuts ; et l’artiste pluridisciplinaire Hans Op de Beeck qui, avec sa vidéo Staging Silence 3, se joue des lieux comme des archétypes de notre mémoire collective.