La maison où j’ai grandi à Plougonver
Claude Lévêque, La Maison où j’ai grandi à Plougonver, 2007 - © Marc Domage
Face à la désertification rurale, la commune de Plougonver, a souhaité valoriser son image pour attirer de nouveaux habitants et conserver les infrastructures et services existants. Parmi les actions engagées pour dynamiser la commune, une série de commandes artistique a été initiée. L'une d'entre elles concerne une petite maison qui se trouve aujourd'hui au centre d'un lotissement moderne. Cette maison des anciens fait partie de l'histoire du village ayant servi de refuge aux plus démunis en fin de vie. Les commanditaires ont souhaité la conserver et faire perdurer la mémoire qu'elle cristallise grâce à une intervention artistique.
Claude Lévêque s’est s'approprié ce lieu, intitulant son projet La maison où j'ai grandi à Plougonver. La maison devient l'endroit où chacun d'entre nous aurait pu grandir ou se réfugier, le théâtre fictif de vies passées ou à venir. Le titre ouvre à des nouvelles voies d'appropriation, mais il renverse aussi le temps : la fin cède sa place au commencement, la vieillesse à l'enfance. Dans La maison où j'ai grandi à Plougonver, on retrouve des éléments présents dans le langage artistique de Claude Lévêque, ce qu'il appelle des motifs : la transparence, le reflet, la lumière, l'ombre. Un quatuor qui permet de (re)créer l'espace. L'habitation est mise à nu. Les matériaux traditionnels du toit et des ouvertures sont remplacés par le verre. La mélancolie contenue de cet univers s'illumine la nuit : une lumière blanche balaie les formes à l'intérieur y dessinant un jeu énigmatique d'ombres tandis que la lumière irréelle du sodium transforme la maison en source lumineuse pour tous les environs.