L’HISTOIRE EST À MOI

Tout être humain naît fondu dans une « histoire », dépendant d’elle. Nous appartenons à un moment historique, à une culture qui est un héritage avant d’être une promesse.L’édition 2012 du Printemps de Septembre, « L’Histoire est à moi !», s’attache à répondre à ces questions : comment, aujourd’hui, l’artiste plasticien traite-t-il de ’Histoire et de sa propre place dans l’Histoire ? Sur quels faits, saillants ou non, récents ou pas, son attention se fixe-t-elle ? Une fois prise en charge par l’artiste, l’Histoire est-elle une occasion de ressourcement, de mémorisation, un prétexte à l’élaboration de paraboles ?La réponse fort hétérogène que donnent les artistes plasticiens invités à Toulouse cet automne suggère toutes ces entrées à la fois. Les artistes de notre début du XXIe siècle à qui l’Histoire sert d’« objet d’art » ne sauraient être identifiés par des préoccupations communes, ou par un style commun. L’Histoire ? La voici traitée au contraire comme un immense réservoir de références, de postures, de faits. Plus que jamais, au plus loin de l’idéologie préécrite et du dogmatisme artistique, ce sont des « microrécits » esthétiques qu’il s’agit d’afficher. L’artiste parle en premier lieu de lui, de son ressenti historique. « L’Histoire est à moi ! » a cet objectif implicite, semeur de trouble : signifier combien toute conception de l’Histoire est individualisée mais aussi poreuse, sujette à mutations.
Paul Ardenne, directeur artistique 2012

- dans le cadre du Printemps de Septembre