jim avignon - you can't always want what you get

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L’artiste Avignon est un agitateur de formes et
d’idées dans un monde « comics » où les bons
s’abrutissent et où sévissent les méchants.
Quand Walt Disney va à la rencontre de Picasso
et tombe sur Art Spiegelman... il existe bel et
bien un univers Avignon. Faune de personnages
bigarrés - collages photos, peintures-BD - fatras
de couleurs et de media appareillés sans
vergogne... le tout assorti de messages agit prop
à la « ni, ni ». Car derrière la forme, les angles
surtout, il y a l’idée. Chez Avignon l’art n’a pas
de « valeur » (d’ailleurs il s’est fait la réputation
de détruire ses oeuvres une fois terminées ou de
les donne gratis au passant) si ce n’est de «
montrer, de donner au monde un input sous la
forme d’émotions et d’idées ». Alors il dénonce
gaiement : la globalisation paranoïaque (à moins
que ce ne soit la paranoïa globalisatrice), les
usines fantômes des systèmes déchus, et cette
poursuite effrénée de la facilité : « It’s not easy
being easy ».

Son nouvel ouvrage, au titre évocateur « On ne
peut pas vouloir tout ce qu’on a » - le troisième
d’une série-recueil de travaux égarés, donnés,
sacrifiés- est un nouveau bras d’honneur au
monde standardisé des humanoïdes et des âmes
robotisées, au règne des promoteurs, au
matérialisme outrancier: Chez Avignon, le monde
pleure et les couleurs crient gaiement ; les
formes grincent... mélodieusement. Le constat
est sévère mais l’humour salvateur. De ces jolis
maux du monde on sourit. On en redemande.

Cet autodidacte originaire du sud de l’Allemagne
est aussi un pilier de la scène Berlinoise.
Musicien, chanteur, DJ, faiseur de spectacles et
d’images, Avignon est un propagateur universel
de « sense-dessus-dessous ». On n’est pas
sérieux quand on a du talent ? Ou sérieux sans
en avoir l’air... Un bel exemple de pop art
engagé.