Jean-Baptiste Bernadet

Fortune
Exposition
Arts plastiques
Galerie TORRI Paris 03
Jean-Baptiste Bernadet peint des tableaux abstraits, dans des formats très différents, le plus souvent à l’huile, mais il recourt parfois à la laque, au spray, aux paillettes ou à des collages. Il commence à travailler avec une vague idée de sujet – disons, le paysage –, mais sans jamais viser la représentation ou l’illustration. Il veut éviter les marqueurs picturaux qui trahiraient une identification à de la peinture abstraite : grands coups de pinceaux expressifs, présence du geste, virtuosité, lyrisme, etc… À l’écoute de la plasticité du matériau et des gestes qu’il lui imprime, il s’efforce de laisser faire les choses, de laisser la peinture elle-même diriger le processus par lequel elle est produite : chaque marque, trace, couleur est une étape transitoire, qui mène à la suivante, puis à la suivante, encore. L’artiste travaille par report, empreinte, effacement, accumulation, et épuisement, plutôt que par inscription, écriture ou composition. Ainsi, loin d’affirmer la toute-puissance d’une démiurgie plastique, il instille le doute au coeur du système de production : instillant le doute, une certaine forme d'ironie et de remise en question. Les peintures de Bernadet peuvent être faites avec des mots, ou à propos des mots, ou de mots. Ses textes, souvent en anglais, empruntent la forme de slogans, d’injonctions, ou de confessions plus ou moins désespérées : Halo, Vicious, Hola Conquistador, I Will Run After You, Back To Reality, I Want Muscles. Il arrive que ces fragments de textes soient les bribes dérisoires de chansons pop un peu vaines, et c'est peut-être dans leur vacuité même que réside leur intérêt. Les tableaux exhortent, roucoulent, se lamentent, murmurent… le traitement pictural même, à l’instar de la musique pop, se partage entre précision millimétrée et torrent d’émotions sirupeuses.1 L'objet principal de ce travail est l’impossibilité de la peinture, conjuguée à la nécessité de la faire quand même2. Cette vive tension entre désillusion et espoir, pessimisme et croyance, goût pour l’inachevé et désir d’accomplissement, volonté de clarté et attirance pour l’opacité, construction et destruction, est à l’oeuvre dans chacun de ses gestes, et visible dans chacun de ses tableaux, chacune de ses expositions. Ces contradictions à l’oeuvre dans sa peinture évoquent les paradoxes auxquels sont confrontés les êtres face à l’amour, la mort, l’accomplissement. Le résultat est une oeuvre polymorphe et instable, en perpétuelle réinvention, à la poursuite, par tous les moyens possibles, d'une extrême intensité. Jean-Baptiste Bernadet décrit ses peintures comme des dépouilles, qui survivent à la certitude qu’il ne réalisera pas de chef d’œuvre. Leur surface riche, précieuse et complexe devrait définitivement suffire.3 Jean-Baptiste Bernadet est né à paris en 1978 et a étudié à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Rennes, France, et à l'École Nationale Supérieure des Arts Visuels - La Cambre à Bruxelles. Il vit à Bruxelles depuis 2000. 
Il a participé depuis à de nombreuses expositions collectives, dans des lieux tels que le WIELS à Bruxelles (2009 et 2010), la Galerie Crèvecoeur à Paris (2009), le Musée des Beaux-Arts de Tourcoing (2005), la Galerie Catherine Bastide à Bruxelles (2004), et a bénéficié de nombreuses expositions personnelles, entres autres chez Maes & Matthys, Anvers, Galerie Baronian_Francey, Bruxelles (2010), Galerie les Filles du Calvaire, Bruxelles, Chapelle des Calvairiennes, Mayenne, France, et Galerie Xprssns, Hambourg (2008), Konsortium, Dusseldorf (2007). 

En novembre et décembre 2010 il était artiste en résidence à la Fondation Chinati, à Marfa, Texas, et il sera en résidence à Brooklyn au printemps 2011. 
Il est représenté par les galeries Torri à Paris, Maes & Matthys à Anvers et Saks à Genève. 1. David Tompkins, Jean-Baptiste Bernadet, Chinati Foundation, 2010 2. Voir Provisionnal Painting, Raphael Rubinstein in Art in America, April 2009 : "Faced with painting’s imposing history and the diminishment of the medium by newer art forms, recent painters may have found themselves in similarly “minor” situations; the provisionality of their work is an index of the impossibility of painting and the equally persistent impossibility of not painting." 3. Jill Gasparina, Jean-Baptiste Bernadet, Catalogue du 55ème Salon de Montrouge, 2010

Horaires

11 am-7 pm

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie TORRI 7 rue Saint Claude 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022