ILLÉS SARKANTYU
Après une exposition inédite intitulée Less is more en 2014, en duo avec le photographe Lucien Hervé, la Galerie La Forest Divonne, Paris présente en novembre prochain l’exposition personnelle Paraphrases, La Collection d’ Illés Sarkantyu , dans le cadre du festival Photo Saint-Germain.
Dans cette exposition photographique, tous les tirages auront pour référence soit un artiste, soit une œuvre artistique précise. Passant d’un dessin de Sergueï Eisenstein à une peinture de Pierre Tal Coat ou Gerhard Richter, d’une sculpture d’Étienne-Martin à une photographie de Lucien Hervé ou Ernest J. Bellocq, Illés Sarkantyu revisite une vingtaine d’œuvres.
Il utilise multiples procédés, tout particulièrement la mise en abyme. Dans les mises en scène qu’il organise, soit il copie l’original avec minutie soit il porte son regard sur le sujet ayant inspiré l’œuvre originale. Parfois c’est grâce au contact physique avec l’œuvre elle-même que naît son image. Quelquefois, c’est en collaboration avec l’artiste dont il s’inspire ou encore par appropriation totale que l’œuvre réinventée se crée : le photographe transforme alors la reproduction d’une peinture en œuvre originale.
Ce qui est troublant et audacieux à la fois est la présence dans cette exposition d’un certain nombre des originaux (à partir desquels Sarkantyu travaille) à côté des images du photographe, sans que cet enchevêtrement ait forcément besoin d’être explicité.
Illés Sarkantyu est photographe, mais aussi cinéaste. Travaillant dans le domaine artistique, il a réalisé à ce jour plus d’une vingtaine de films sur l’art. Cette exposition est une occasion pour le « Sarkantyu collectionneur » de témoigner du paysage artistique qui nourrit son quotidien et qui fait de lui ce qu’il est.
C’est l’occasion également pour lui de poser les questions essentielles qui guident l’ensemble de son travail et reviennent comme un leitmotiv : Qu’est ce qu’une œuvre d’art ? Qu’est ce qu’une image photographique et à qui appartient-elle ?
« Tout n’est pas art, mais tout peut devenir art, où plutôt, toute chose peut devenir matériau de l’art dès lors qu’elle est inscrite dans une procédure artistique. L’art devient une question de procédure, et de croyance. »
André Rouillé
Artistes à partir desquels Illés Sarkantyu a travaillé pour cette exposition (entre autres) : Sergueï Eisenstein, Ernest J. Bellocq, Janos Ber, Pierre Buraglio,Jean-Louis Gerbaud, Lucien Hervé, Alexandre Hollan, Guy de Malherbe, Anna Mark, Patrick Modiano, Étienne-Martin, Josef Nadj, Gerhard Richter, Eric Rondepierre, Pierre Tal Coat, Joel-Peter Witkin…