Hubert Duprat : 40 ans d'âge

« Durant les années 1978–1979, j’ai découvert qu’il y avait de l’or dans les cours d’eau de France. J’ai même réalisé quelques essais d’orpaillage dans les environs de Montpellier, lors d’un stage que j’avais organisé dans le cadre de la formation d’instituteur que je suivais alors. J’ai peu après eu l’occasion de discuter avec des personnes vivant de cette activité en Ariège. Elles m’ont expliqué que la recherche à la batée était très souvent utilisée en fin d’opération, et non dès le début comme j’étais enclin à le croire. Le premier temps, m’ont-elles appris, consistait à faire passer de grandes quantités de matières puisées dans le fond d’une rivière sur de la moquette à poil long afin que les particules les plus lourdes s’y retrouvent retenues ; c’est sur ces dépôts pris dans les fibres – une véritable toison d’or – que le travail à la batée était effectif et efficace. Les paillettes d’un or presque natif, de 22,5 carats (l’or pur étant de 24 carats), étant assez petites, il en fallait une très grande quantité pour obtenir un gramme. On les trouvait au fond de la batée mêlées à d’autres éléments plus lourds tels que des morceaux de grenats ou des plombs de pêche... »

Extrait de Hubert Duprat, Miroir du Trichoptère - The Caddisfly’s Mirror, Fage Editions (avec le soutien de la Fondation Antoine de Galbert), 2020