habiter

De la simple cabane d’enfants aux étendues d’une agglomération, du jardin public aux monuments, l’Homme répond au besoin premier d’occuper et d’aménager un territoire, d’habiter et de s’abriter. Les moyens mis en œuvre à cette fin sont multiples. Leur diversité conduit à autant de réalisations qui se distinguent les unes des autres de par le contexte naturel, culturel, social, environnemental où elles apparaissent. De nombreux artistes contemporains témoignent d’un intérêt pour ces enjeux essentiels à nos sociétés, à leur histoire et à leur évolution. Certains explorent le paysage : Dennis Oppenheim y intervient directement en reportant le contour au sol d’un garage dans la neige ; David Tremlett représente sur de grands papiers trois formes géométriques rappelant des constructions mais sans référence explicite à la réalité. Yvan Salomone travaille, lui, à partir de photographies ou de vidéogrammes pris lors de visites de zones portuaires ou industrielles. D’autres repensent la ville et ses habitats : Matt Mullican esquisse le projet d’une cité idéale, découpée en cinq niveaux de conscience de l’individu, allant du monde matérialiste au monde spirituel. Dans le labyrinthe de Robert Morris, l’agencement et le cloisonnement de l’espace conditionnent les déplacements jusqu’à l’enfermement, jusqu’à une probable perte de soi, alors que Dennis Oppenheim à nouveau propose des maisons susceptibles de nous protéger, de veiller à notre survie. Dans l’œuvre d’Edward Ruscha, l’image floue, quasi photographique, d’une maison s’efface derrière des lettres blanches dont le sens évoque un slogan publicitaire. Enfin, en trois temps, travaillés et dessinés avec l’outil informatique, Alain Bublex restitue les étapes et les visions distinctes de la construction d’une banque d’accueil. Variant les points de vue, chaque étape génère un paysage différent, en interroge le statut et la valeur. Gérard Titus-Carmel, quant à lui, imaginent des monuments funéraires en l’honneur de rencontres éphémères avec six chauffeurs de taxi New Yorkais. Entre grande et petite échelle d’investigation ou de représentation, chaque œuvre oscille entre rêve et réalité, privé et collectif.