GYNÉCÉE

Au Moyen Âge, le mot gynécée servait à designer l’atelier où travaillaient les vassales ou les serves, généralement sous la direction de la « dame ». Avec ironie, on pourrait alors imaginer que cette « dame » soit l’artiste, Paola Ciarska, qui avec son pinceau, crée des espaces clos dans lesquels un fourmillement de petites femmes, souvent en bikini ou nues et dans leur intimité, occupent leur temps dans une grande variété d’activités de récréation, de plaisir ou de distraction.

Dans une fausse perspective, par le biais de la vue axonométrique typique des jeux vidéo des années 90, le spectateur a une vue privilégiée qui permet d’observer tout ce qui se passe dans chaque pièce de ces curieuses maisons de poupées. Pour chaque salle, il s’agit d’une scène différente, parfois en référence à la vie réelle de l’artiste, parfois à la vie réelle d’autres personnes de son entourage, auxquelles elle demande de lui envoyer des photos de leurs intérieurs afin de les reproduire à échelle réduite. D’autres scènes sont entièrement imaginaires, ou encore assemblées à partir de propositions que l’artiste reçoit par le biais des réseaux sociaux. Ainsi les différentes esthétiques et désirs de toutes ces personnes cohabitent et se superposent.