Florence Paradeis

Chronique
In Situ Fabienne Leclerc Romainville

Florence Paradeis

Chronique

6 mars - 17 avril 2004

 


Les photographies de Florence Paradeis sont des arrêts sur image, des “sélections” dans le réel.

A travers ses mises-en-scène très étudiées, l’artiste nous donne à réfléchir sur notre

quotidienneté. Elle ne présente pas simplement la réalité, elle l’interprète.

Elle nous place face à des scènes de la vie quotidienne desquelles se dégage cette inquiétante

étrangeté imposée par la théâtralité.

Comment un geste simple, répété quotidiennement, s’il est isolé et accentué, peut devenir

inquiétant, absurde, voire inhumain.

Dans un premier temps, on reconnaît des gestes superficiels, d’une banalité évidente mais une

observation attentive permet de découvrir un monde revisité avec ironie.

La composition de ses photographies particulièrement précise, les couleurs vives à la limite de la

saturation, la pose des acteurs... tout est exagérément travaillé alors que l’on est projeté dans le

simple rapport intime qu’entretient l’homme avec son intérieur et les objets qui l’entoure.

Le théâtre de la vie s’impose à nous et l’instant ainsi figé s’ouvre à de multiples interprétations

paradoxales.

De la même façon que les photographies, les oeuvres vidéos utilisent certaines techniques

cinématographiques - le hors-champ, l’ellipse, le contre-champ - comme autant de référence à

l’ailleurs, à un autre temps.




Le collage, technique récente utilisée par l’artiste, est un autre médium lui permettant de préciser

cette contradiction.

La théâtralité se joue sur un découpage très net d’images accumulées puis reconstruites pour en

changer le sens. Elle critique la représentation de la figure humaine que véhicule notre société

tout en valorisant l’ennui et la banalité qu’elle induit.

Ces montages de fragments mettent en évidence la manipulation visuelle dont nous sommes victimes

au quotidien.

Adresse

In Situ Fabienne Leclerc 43, rue de la Commune de Paris 93230 Romainville France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020