Fabula Graphica 1

Exposition
Arts plastiques
ESADHaR Rouen

Un cycle d’expositions autour du fabuleux. Depuis l’exposition de Richard FAUGUET et Myriam MECHITA «Formica blues & le soulagement des fils» en 2006 , le fil rouge du fabuleux court dans la programmation initiée par Stéphane Carrayrou dans les Grandes Galeries de l'Ecole des Beaux-Arts de Rouen. « Fabula Graphica 1 » initie un nouveau cycle d’expositions sur trois ans. Même si le dessin dans tous ses états en constituera le médium privilégié, le terme « Graphica » est ici à prendre au sens large de graphie, d’inscription d’un processus de pensée. C’est ainsi que chaque exposition sera différenciée, dans son esprit comme dans les significations circulant entre les œuvres. Formes brèves à l’écoute de la rumeur du monde. Dans le cadre de « Fabula Graphica 1 », un ensemble de dessins, de livres d’artistes et de petites sculptures sont confrontées dans un parcours onirique autour de la notion de forme brève. Chacune des œuvres exposées semble en effet condenser sous une forme poétique ramassée une vision du monde. Une vision du monde souvent teintée d’humour, et polysémique dans les résonances de sens qu’elle suscite Des démarches de travail différenciées. L’exposition s’est construite par un processus d’aimantation, de mise en résonance et de différentiation des œuvres entre elles ; indépendamment de toute considération d’âge et de nationalité des participants : l’aîné des artistes exposants, Mark BRUSSE, est né en 1937, la cadette, Emilie SATRE en 1979. Tout en offrant des analogies formelles avec l’univers de la bande dessinée ou d’une certaine peinture populaire, les pratiques de Glen BAXTER et du collectif canadien THE ROYAL ART LODGE questionnent aussi bien la sphère économique que celle de l’intime et des rapports familiaux, l’histoire de l’art au même titre que l’univers des médias audio-visuels. Leur forme d’humour est volontiers grinçante mais ne verse jamais dans le sensationnel. Le syncrétisme qu'opère pour sa part Nicola DURVASULA, entre tradition indienne de l'enluminure et héritage artistique et scientifique occidental procède d'une approche spéculative empirique. Le dessin, une traversée plutôt qu’un achèvement. Les dessins d’Aurélie SALAVERT déjouent toute classification stylistique ou conceptuelle. Ils se nourrissent de multiples références, tant picturales que littéraires, tant savantes que populaires. Pour la présente exposition, Aurélie SALAVERT a réalisé un mur de dessins qui intègre une broderie de sa grand-mère, Marie Reine RIQUEAU. C’est par la notion de secret que l’on peut apprivoiser l’énigme à laquelle nous confronte cette œuvre. Tout en ayant un ancrage physique et matériel, le dessin est d’abord pour Emilie SATRE « un véhicule pour l’esprit ». Il opère dans l’immédiateté du geste, et de plus en plus par dissémination du sens. Cela passe par la mise en relation ou en tension entre les dessins, certains jouant le rôle de catalyseurs d’image, d’autres de facteurs de distanciation. Dans ce jeu d’apparitions et de métamorphoses des formes, on ne s’étonnera pas que s’opère sous nos yeux des mues, et que la figure de l’homme apparaisse souvent masquée, voilée ou cachée. La dimension onirique qui se dégage des dessins et des sculptures de Mark BRUSSE, d'Olivier LEROI et de Marcel MIRACLE repose à la fois sur des expériences existentielles et sur des bribes de narration à portée métaphysique. Les dessins, peintures et sculptures de Mark BRUSSE se donnent à voir comme autant d’énigmes visuelles. Hors de toute visée illustrative, ses œuvres ont un singulier pouvoir d’évocation. C’est que, comme l’écrivait en 1988 son ami Pierre RESTANY, « Mark Brusse voit le monde du dehors avec le regard du dedans ». La série toute récente de ses sculptures en bois blanc, réalisées durant l’hiver 2008, au retour d’un séjour prolongé à Venise en offre une nouvelle illustration. Olivier LEROI partage avec Glen BAXTER un goût immodéré pour les glissements sémantiques. Sans en avoir l’air, il joue avec le sens et le second degré des mots comme des images. Les dessins et sculptures ici réunis se présentent plutôt comme des sortes de haïkus. Elles en ont la concision, la subtilité et le parfum. Les hybridations auxquelles se livre Marcel MIRACLE, entre héritage chamanique africain et approche plastique ou philosophique occidentale relève d'un acte d'énonciation poétique. C’est que chez Marcel Miracle les mots et le dessin sont mis au service d’un état d’être au monde. Chez chacun des artistes de l’exposition l’aventure des formes et des mots y est vécue comme une traversée plus que comme un achèvement. Dans la fragilité assumée de leurs œuvres, ce qui advient n’est pas prémédité. Rien ne s’impose, tout se donne comme dans un rêve. Stéphane CARRAYROU

Autres artistes présentés

Nicola DURVASULA
THE ROYAL ART LODGE (Michael DUMONTIER, Marcel DZAMA, Neil FARBER)
Aurélie SALAVERT
Emilie SATRE

Partenaires

FRAC Haute-Normandie (Sotteville-lès-Rouen), galeries Rachmaninoff's (Londres), alicante (Bruxelles), martineetthibaultdelachâtre (Paris) Jérôme Ladiray (Rouen) L'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rouen est un Etablissement d'enseignement artistique supérieur géré par la Ville de Rouen et placé sous la tutelle pédagogique du ministère de la Culture et de la Communication. Exposition réalisée avec le concours de la Direction régionale des affaires culturelles de Haute-Normandie

Horaires

du mardi au samedi 9h-12h / 14h-18h fermé le 1er mai

Adresse

ESADHaR 2 rue Giuseppe Verdi 76000 Rouen France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020