EXPOSITION RAINIER LERICOLAIS
L'EMBAC présente une exposition de l'artiste plasticien et musicien Rainier Lericolais, intitulée « musique expérimentale Castelroussine ». A cette occasion, l'artiste présente un ensemble de nouvelles pièces, constitué de collages, de peintures et de sculptures.
Rainier Lericolais a placé son exposition sous le signe de la musique expérimentale. Rien d'étonnant dira t-on puisqu'il est musicien. Pourtant l'artiste distingue nettement ces deux activités l'une de l'autre, accordant un temps à la composition musicale et un autre à sa pratique plasticienne. Celle-ci est néanmoins un domaine privilégié, pour explorer les glissements possibles entre ces deux disciplines, au travers de la notion de mémoire enregistrée.
Les modes d'enregistrements intéressent l'artiste, stocker, archiver du son ou des images, étant l'un des gestes caractéristiques de notre époque. Pourtant, toutes ces traces de réel accumulées sont souvent vouées à disparaître, et cette dualité entre archive et perte est au centre de la démarche de l'artiste. Elle se retrouve au travers de ses œuvres, qui réactivent des histoires et des usages d'objets ayant marqués notre culture de la musique et de l'enregistrement.
Sur l'esplanade centrale, un ensemble de pièces crée une scénographie d'empreintes comme une archéologie de traces. Des disques vinyles et cassettes, semblent fossilisés dans la matière. Ils réveillent en nous des souvenirs autant qu'ils témoignent d'un temps révolu, puisque déjà dépassés par l'évolution de la technique. Ou plus improbable encore, une sculpture en bois qui fixe le souvenir d'une constellation.
Dans le tableau intitulé la toupie, on suit les méandres d'un tracé blanc se détachant sur fond noir.
Le dessin vibratoire provient de la trace laissée par le déplacement d'une toupie sur une plaque de verre enduite de noir de fumée. Ce procédé de dessin est pour l'artiste une manière d'enregistrer du mouvement et s'inspire de la technique des premiers enregistrements sonores qui consistait à écrire le son sur du noir de fumée. Ainsi La toupie fait résonner deux manières d'enregistrer. Jouant sur la frontière entre l'apparition et la disparition, elle interroge la nécessité à faire trace de tout.
L'invention de Morel est une sculpture en forme d'étagère. Un livre moulé en résine, un MiniDisc et un pavillon sont disposés ensemble, de façon à conserver en creux la mémoire d'un récit, que l'on peut ou non réactiver par nos propres souvenirs de lecture.
Au fil de l'exposition chaque œuvre est ainsi à découvrir en se laissant porter par les indices rencontrés. Mandoline, balalaika, partitions pour pianos mécaniques, les objets mis en situation forment de nouveaux agencements. On retrouve également ce mode de composition dans les collages, dont l'artiste revisite l'héritage culturel. Leur mode de composition basé sur l'idée de mixer des éléments plastiques évoque le processus à l'oeuvre dans la technique du sampling. Ainsi l'exposition pourrait se lire comme une musique expérimentale. Jouée à partir de fragments de mémoires enregistrés, elle met en mouvement notre mémoire.
A l’occasion de l’exposition de Rainier Lericolais à Châteauroux, nouvelle publication, « volume 7 », Fanzine digital, NAIMA édition 2016.
CD en édition limitée.
Né en 1970 à Châteauroux, Rainier Lericolais vit et travaille à Paris.
Il est représenté à Paris par la Galerie Frank Elbaz.
La galerie est ouverte du mardi au samedi de 14h à 18h – entrée libre
10 /12 place Sainte-Hélène, à Châteauroux
Cette exposition reçoit le soutien de la Ville de Châteauroux, du Ministère de la Culture et de la Communication, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Centre-Val de Loire, du Conseil Régional du Centre Val de Loire et du Conseil Départemental de l'Indre.