Être la ville

Il s’agit là de penser la ville organisée autour d'un autre type de rapports à l'espace et un autre type de relations aux autres. Énoncé comme ça la tâche semble délicate mais c’est très simplement au travers de dessins et d’une mise en espace de ces derniers que l’artiste a la volonté de nous donner à vivre une réorganisation des expériences humaines. Finit le morcellement établi par une division de l’espace ordonné en zones commerciale, de travail et d’habitation. Nous voilà plongé dans un espace défini par notre subjectivité : aller et venir parmi les pages suspendues dans la galerie au gré de ce qui nous interpelle. D’une certaine façon l’artiste « suggère l’esprit de la vie » et pose la question de ce que serait la ville si on partait de besoins fondamentaux (parler, créer …) et de concepts (l’espace, le temps, ce qui est politique …). Il n’y a pas de fins, d’oppositions ni de hiérarchie mais des possibilités infinies d’échanges et de rapports : regards, paroles, corps, connaissances… nos rencontres avec cette installation font de nous la ville. Cette invitation à prendre le temps de regarder autrement ce que signifie la ville et notre rapport à elle nous ramène aux fondements de la cité : comment ces réseaux de rapport doivent être à la base de toute construction. Marie Dany