Décade, Le voyage en Italie

La partition est composée d’un recueil d’une dizaine de portraits réalisés tout au long de la dernière décennie. Les portraits d’un biologiste, d’un brigadier, d’un éducateur, d’un restaurateur, et
bien d’autres, sont mis bout à bout. L’assemblage de ces vies d’abord parallèles en un seul fil continu donne à suivre un parcours dès lors partagé entre une extrême banalité et de grandes aventures. L’accumulation des actions, des lieux, des événements, fondus dans l’instance d’une troisième personne du singulier, elle-même, à de multiples passages du texte, incertaine quand sa véritable identité, engendre une perturbation à partir de laquelle sont rendues possible les échappées musicales et visuelles. L’un devenu multiple se disperse à nouveau ; d’autres récits émergent, qui sont cette fois le fruit des compositions visuelles, électroniques et instrumentales.
La partition est lue de façon interrompue et monocorde pendant 25 à 40 minutes selon l’endurance de l’auteur. L’effet de quotidienneté produit par cette diction, et la nature des actions dénombrées,
s’incarne dans une diffusion stéréo frontale. Sur cette ligne continue
s’enroulent des événements visuels et sonores. Le livret peut passer au deuxième, au troisième, au dernier plan ; la voix se fait pure matière sonore déshabillée de ses scories de signification et de communication.