De printemps en printemps

« J’ai utilisé ces semaines à “inverser les valeurs“. Comprenez-vous cette tournure ? L’alchimiste est au fond l’espèce d’homme la plus méritante qui soit :je veux dire, celui qui transforme la scorie, le déchet, en chose précieuse, en or même. Celui-là seul enrichit : les autres se contentent de faire du change.» Friedrich Nietzsche, « Lettre à George Brandes »,Turin,     le 23 mai 1888

« Lors d'une résidence d'un an et demi à Belsunce j’ai glané des objets, des végétaux, des photographies et documents. Belsunce est pour moi un quartier qui lie d’une façon toujours inattendue, éminemment féconde et sans cesse mouvante, la question d‘un “vivre ensemble“ à partir d’une autre question : de quoi est composé le monde ? L’installation De printemps en printemps réinterprète l'atmosphère d'une réserve muséale, d’une sorte d’entrepôt. Les objets et les images ne sont pas seulement la trace des dialogues avec les habitant.e.s, humain.e.s et non-humain.es, ils entretissent les époques, laissent imaginer un lien entre un tesson du 1er siècle et un gant d’enfant trouvé dans la rue. Avec la création de cette réserve j’ai en quelque sorte suivi l’idée d’un processus de transformation cher à Frédéric Nietzsche :faire passer de l’ombre au devant de la scène, de l’histoire lointaine à l’aujourd’hui, du rejeté au désirable. » S.H.