DAVID B.

Exposition
Bande dessinée, illustation
Galerie Anne Barrault Paris 03
David B., Mathématiques supérieures, encre de Chine sur papier, 18 x 25 cm, 2018  (extrait du livre Le mort détective publié à L'Association)

David B., Mathématiques supérieures, encre de Chine sur papier, 18 x 25 cm, 2018

(extrait du livre Le mort détective publié à L'Association)

La galerie anne barrault est heureuse de présenter la troisième exposition personnelle de David B.
L’artiste présentera deux ensembles de dessins : « Le mort détective »  et « Nick Carter & André Breton : une enquête surréaliste « , qui ont fait l’objet de deux livres, respectivement publiés à l’Association et Delcourt-Soleil.

 

Une enquête surréaliste

Au départ, nous dit David B, il y avait deux personnages : le Petit Détective et le Mort Détective dont la création coïncida avec l’après de De l’Ascension du Haut Mal qui plongea l’auteur dans un état de désoeuvrement aussi déstabilisant que morbide. « Quelque chose était mort en moi ».
Le Mort Détective témoignait enfin de la difficulté qui fut à l’époque (autour de 2004) la sienne de trouver une apparence à ses personnages de fiction. « J’ai commencé à ce moment-là à me tourner vers des personnages-signes, des personnages-objets, des symboles ». A ce personnage désincarné répond la fille aux mille poignards. Coiffée d’une chevelure ensorcelante – « ce que les femmes ont de plus cher » aurait affirmé Eudes de Châteauroux – et évoquant ces dames du XIIème siècle décrites par Georges Duby, elle incarne au contraire un principe vital.
Ensemble ou séparés, ils animent des saynètes truffées de références littéraires où images et textes se conjuguent à la manière de la mort et la vie réunissant le détective et la fille. C’est à une autre imbrication entre texte et image, mais aussi fiction et réalité, que nous invite l’« enquête surréaliste » Nick Carter et André Breton. Inspiré du personnage d’un roman-feuilleton créé en 1866 par J.R. Corvell, adapté en français à partir de 1907 et porté aux nues par les futurs surréalistes, l’enquête en question nous narre la vertigineuse plongée du détective américain dans la vie de André Breton. La rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie selon David B.

Erik Verhagen

 

 

Préface de David B.
Nick Carter & André Breton

Nick Carter, le grand détective américain, est un personnage de roman-feuilleton créé en 1886 par l’écrivain J. R. Coryell et publié dans le New York Weekly. Jusque dans les années 1960, plusieurs auteurs se succéderont pour écrire ses aventures, celles-ci seront adaptées au théâtre, au cinéma, en bande dessinée et traduites dans de nombreux pays.

Dans les divers épisodes, Nick Carter affronte des criminels tels que Dazaar aux cent formes et aux mille visages, véritable hydre du mal, le docteur Quartz, le médecin diabolique assisté de la vénéneuse Zanoni, sa fidèle disciple, le maître espion japonais Moutoushimi, agent secret et magicien expert en illusions et en apparitions. C’est dans son adaptation française, à partir de 1907, que les futurs membres du groupe surréaliste, André Breton, Louis Aragon, Robert Desnos ou encore Philippe Soupault, découvrent Nick Carter qui sera, avec Fantômas et Judex, l’une de leurs grandes références au sein de la littérature feuilletonesque. Soupault écrira même, en 1983, un épisode intitulé La Mort de Nick Carter.

Aragon et Breton tenteront, eux, de monter en 1928 une pièce écrite à deux mains, Le Trésor des Jésuites, inspirée des films à épisodes de la série Les Vampires, réalisée par Louis Feuillade en 1915, et dans laquelle triomphait l’actrice Musidora qui y incarnait le personnage d’Irma Vep.
Ils engageront l’actrice pour jouer l’héroïne de leur pièce, mais le temps ayant passé, Musidora n’entrait plus dans son costume de rat d’hôtel d’antan. L’hommage des deux surréalistes, jugé trop daté, fut annulé et Le Trésor des Jésuites ne sera joué qu’une seule fois… à Prague, en 1935. De son côté, Robert Desnos écrira en 1933 le long poème La Complainte de Fantômas qui sera adapté à la radio : Écoutez… Faites silence… La triste énumération… ; et le peintre Magritte représentera Fantômas dominant les toits de Paris, une rose à la main, et dans l’attitude du Penseur de Rodin.

On n’en finirait pas d’énumérer les hommages rendus par les sur-réalistes à la littérature feuilletonesque de leur jeunesse. Cette littérature, vite écrite, laissant place à l’improvisation et à l’imagination la plus débridée, faisant se rencontrer le lieu commun et l’invention la plus folle, avait tout pour séduire les membres du groupe surréaliste. Ils y retrouvaient l’écriture automatique, quelque chose du cadavre exquis, de la traversée des rêves, des péripéties ressemblant à des images poétiques et des éclats du Merveilleux, chers à André Breton.

Ainsi m’est-il venu l’idée d’associer le personnage de fiction qu’est Nick Carter au véridique André Breton au coeur d’une enquête surréalistico-feuilletonesque où s’entremêlent leurs deux univers à la recherche de ce que le chef du mouvement surréaliste appelait l’or du temps.

David B.

 

Horaires

du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous

Tarifs

entrée libre

Adresse

Galerie Anne Barrault 51, rue des archives 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022