DAVID ALTMEJD
Vue de l'exposition DAVID ALTMEJD . FLUX, 07.03.2015 - 31.05.2015, Mudam Luxembourg
© Rémi Villaggi / Mudam Luxembourg
DAVID ALTMEJD . FLUX
Exposition du 7 mars au 31 mai 2015
Commissaire Marie-Noëlle Farcy
« De la science-fiction à la réalité, d'une zoologie du fantastique à une créativité du scientifique, David
Altmejd réussit le tour de force de mélanger dans le même creuset la magie colorée des matières, la
fantaisie infinie des formes et la poésie millénaire des gestes de l'artiste. » (Louise Déry)
Au fil d’un parcours d'une vingtaine d'années déjà, le sculpteur canadien David Altmejd a créé
des oeuvres d'une grande diversité. À l'extraordinaire variété et à l'originalité surprenante
caractérisant la combinaison des matériaux répond une complexité tant formelle que thématique,
qui puise également dans les mondes oniriques et cauchemardesques du cinéma fantastique de
David Cronenberg et David Lynch, ou encore dans les récits labyrinthiques de Jorge Luis Borges.
Fruits d'un intérêt pour la biologie et l'architecture, conjugué à une fascination pour la
métamorphose, ses sculptures offrent des images saisissantes incarnant l'étrange. La profusion
de détails particulièrement frappante permet à l'artiste d'insuffler une dynamique formelle aux
différents éléments qui, dans certaines oeuvres, paraissent s'autogénérer.
Parcourus de forces intrinsèques et d'une énergie tout en tension, les travaux de David Altmejd
évoquent un instantané pris sur le vif au cours d'un processus de transformation permanent,
tandis que les sculptures sont animées par des forces naturelles polymorphes, matérialisant les
flux d'énergie représentés, par exemple dans The Index, par des chaînettes en or et des faisceaux
de fils. La narration sous-jacente de ses oeuvres confronte l'observateur à d'innombrables
questions sans réponse, mais le conforte également dans la subjectivité de ses propres
sensations et interprétations.
Dès ses premiers travaux, David Altmejd exploite les formes et matières les plus variées. La
figure du loup-garou, motif emblématique de son oeuvre, ne tarde pas à apparaître ; il la décline
en créant des têtes sans corps ou en l'intégrant dans des dispositifs de socles complexes. Avec
la pâte à modeler, les cristaux, le plexiglas et le miroir, l'artiste a déjà recours à des matériaux
que l'on retrouvera régulièrement dans ses productions ultérieures. Les têtes présentées dans
l'exposition, réalisées entre 2006 et 2015, illustrent la tension intrinsèque du travail de l'artiste,
l’énergie potentielle qu’il génère et la possible libération de cette énergie.
The Builders (2005), The Outside, The Inside and The Praying Mantis (2005) et The Trail (2006)
s'inscrivent dans la continuité d'une démarche artistique initiée quelques années auparavant
avec les compositions sur table. Pensées telles des maquettes d'architecture, elles évoquent
tout autant un microcosme autonome qu'un dispositif de présentation scientifique. Derrière
l'architectonie et la rationalité apparentes de ces oeuvres, le regard attentif a tôt fait de reconnaître
des excroissances géométriques et des labyrinthes surréels aux éléments organiques instillant l’étrangeté.
Prenant le contrepied de l'horizontalité inhérente à ces formes de présentation, l'artiste a choisi
de s'exprimer à la verticale à travers une série de statues géantes. Bien que gigantesques,
les figures ont été travaillées section par section, élément par élément, chaque détail
minutieusement réalisé. Ces colosses, présentés dans le Grand Hall du musée, sont conçus tels
des « paysages » peuplés de vie ou sont intégralement recouverts de miroirs. Leur hermétisme
massif, leur stature d'inspiration classique ou leur structure béante et déconstruite rappellent
les figures du Golem et du cyborg. Exposés à leurs côtés, les corps de plâtre issus de la série des
Bodybuilders semblent incarner leur propre engendrement.
Réalisées plus récemment, les structures en plexiglas offrent un véritable écrin aux compositions
sculpturales de David Altmejd. Délimitées dans l'espace par une enveloppe transparente,
elles permettent une observation unique des corrélations qui existent au sein même d'une
sculpture. Les vitrines Le Guide (2010) ou Le Souffle et la Voie (2010) sont encore dominées par
la représentation symétrique des flux d'énergie internes. Dans d'autres travaux en revanche,
comme par exemple dans The Orbit (2012), la complexité est renforcée par l'introduction
d'éléments architectoniques, de miroirs, de fruits et de fragments anatomiques. L'élan qui
parcourt ces oeuvres en franchit régulièrement les frontières de plexiglas – tant intérieures
qu'extérieures. Cette progression dynamique illustre, pour David Altmejd, une puissante énergie
de vie.
David Altmejd est né en 1974, à Montréal. Il vit et travaille à New York.
Exposition organisée en collaboration avec
Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, Musée d'art contemporain de Montréal
En partenariat avec
Ambassade du Canada au Luxembourg
Tarifs :
Adultes 7 € / Jeunes < 26, groupes 5 €