Cercles et Lumières

La galerie Akié Arichi présente deux artistes qui travaillent avec l'abstraction géométrique.
Vera Molnár, née en 1924 au Budapest ,vit en France depuis 1947. Ses œuvres récentes réalisées avec une précision mathématique sont néanmoins pleines de poésie. A partir de 1968, elle devient l'une des pionnières de l'utilisation de l'ordinateur dans la création artistique, un outil qui, selon ses termes, lui permet de «  se libérer d'un héritage classique sclérosé » tout en conservant la pleine maîtrise de ses compositions. Vera Molnár enrichit aujourd'hui une œuvre déjà renommée par de nouvelles constructions systématiques aux couleurs éclatantes.

Romano Zanotti est né en 1934 en Italie et vit en France depuis 1956.
"La passion du contour, le contrepoids du carré, la vivacité tranchée du chromatisme, jumelés à la perfection de la technique, confèrent à la syntaxe picturale de Romano Zanotti un caractère distinctif, mâtiné d'apollinien et de dionysiaque. Dans ce va-et-vient entre le masculin et le féminin, c'est-à-dire, entre l'arrondi et les dispositifs en damier, où s'intercalent les virtualités transformables des ressorts, se constitue une quête de la forme à la fois stricte et vibratoire, enracinée dans l'esprit de géométrie le plus surveillé. Néanmoins, ces combinatoires fallacieusement objectives, s'autorisent des agencements inespérés qui déjouent les lois de l'orthodoxie construite. 
En effet, la modulation plurielle des correspondances, le chevauchement, sinon les décalages étudiés des réseaux graphiques vrillés, enroulés ou resserrés verticalement, la percussion contrastée des harmonies colorées, l'alternance des schémas structurels, le découpage des plans en suspens, où le vide est aussi une forme, et le lyrisme implicite induit par la prégnance du cercle, de la spirale ou du fer à cheval partagé en deux formes déboitées face à face ne sont pas réfutées par l'austérité de la pensée organisatrice, garante du dosage des supports. Extrait du texte de Gérard Xuriguera.