Blue Bird, Bright Night, Black Bird - Gerald Petit

" Blue Bird, Bright Night, Black Bird " (le titre de l'exposition) ou " Blue Bird, Blue Night, Night Bird " (celui d'une sérigraphie exposée), ces combinaisons sont un indice (et aussi une incitation) aux déplacements et permutations, entre médiums et types d'images.

Ici les portraits sont aussi des masques, tandis que les paysages dépeignent des espaces abstraits, sur lesquels viennent accidentellement s'échouer des oiseaux morts, en un déracinement de l'iconographie classique. Tout concourt ainsi au sentiment que ce qui est donné à voir est de l'ordre du leurre -- un autre nom pour le fantasme ou l'idéal. C'est de cette réalité-là, symbolique, qu'attestent les photographies, dans leur excès d'artifice.

Les paysages, comme les photos, suggèrent qu'ils ont été réalisés sous influence -- littéralement pour les sujets de l'une des photographies, en esprit pour les paysages, qui évoquent des hallucinations visuelles et l'imagerie psychédélique, en même temps qu'une certaine peinture surréaliste, celle ayant donné naissance aux premières grandes réalisations de l'Ecole de New York.

La juxtaposition de ces images disparates peut suggérer des fragments de récits, mais contrairement à ce qui a été longtemps un des traits remarquables du travail de l'artiste, ces récits viennent après les œuvres, il sont ouverts par elles au lieu d'être ce qui les génère.