Bertrand Gadenne | Étienne Pressager

Vidéos, photographies/Dessins
Exposition
Arts plastiques
Galerie Martagon Malaucène

Bertrand Gadenne a débuté son travail d’artiste à la fin des années 70 par son engagement dans le domaine du cinéma expérimental avec la présentation d’installations de films Super-8 montés en boucle qui questionnaient la spécificité du médium cinématographique, l’espace de monstration et notre rapport au monde. À partir de 1983 il a développé un travail de création de dispositifs de projection de diapositive tout en explorant les grandes catégories de la représentation du monde naturel (l’humain, l’animal, le végétal, le minéral) en retenant des exemples emblématiques, fragments prélevés dans le continuum du réel. Ses dispositifs qui donnent naissance à des images immatérielles prennent en compte les éléments constituants la projection jusqu’à la matérialité du projecteur (poids, chaleur, lumière, ventilation). La liberté que l’artiste a su donner à l’écran qui recueille l’image projetée peut être matérialisé par la main du visiteur, un papier de soie vibratile, la découpe en suspension d’un écran, la rotation d’un fil, la surface d’une architecture. L’art de Bertrand Gadenne crée par ces moyens insolites un émerveillement qui engage le regardeur dans une réflexion sur l’expérience du temps : l’impermanence de l’être, la caducité des choses, l’apparition et l’évanouissement de l’image. Il a également apporté sa contribution à l’analyse des modalités de cette représentation où chaque élément est pris en compte et où le regardeur-spectateur qui visite ses expositions assume pleinement son rôle de faiseur de tableau. Depuis 1999, il utilise le principe de la projection vidéo afin d’affirmer la prise en compte de l’apparition fictionnelle de l’image en fonction des lieux d’expositions et l’investissement de l’espace public qui devient le théâtre d’étranges apparitions nocturnes. Ainsi plus d’un passant déambulant dans les rues a dû sursauter d’effroi ou de fascination à la vue d’un rat blanc venant du fond d’une vitrine et s’agrandissant démesurément pour atteindre l’écran de la vitre, y appuyer les pattes de devant et s’en retourner d’où il était venu. Mais aussi pour le visiteur qui visite les sous-sols obscurcis d’une vénérable institution et qui se trouve plongé dans une soute à fiction. On est ici proche des dérives surréalistes, dans l’errance urbaine et architecturale où l’apparition devient une construction mentale, une matière à réflexion. Cette déambulation dans et hors les murs, ces amorces de récits impliquent des pensées ambivalentes entre humour et répulsion, fascination et horreur, révélation et désastre. C’est aussi une réflexion sur les modes et les moyens de la représentation, sur l’insondable complexité des êtres. Aucune rupture fondamentale avec l’utilisation de la vidéo, mais le choix d’affirmer certaines directions entrevues dans les projections photographiques. Bertrand Gadenne travaille sur la notion d’éphémère, de passage et d’effondrement. Car les œuvres n’échappent pas au processus d’altération et d’effacement. L’histoire de l’art serait la culture et le maintien en équilibre de ces vanités. Jean Marc Huitorel Comme des titres le laissent deviner (passepartout, fidèle au poste, divagations, je ne sais pas où je vais, …) dans la plupart de mes dessins récents, il s’agit avant tout d’occuper le terrain : l’occuper physiquement en couvrant la feuille de traits de crayon et, à l’exemple d’On Kawara envoyant ses cartes postales, montrer que je suis encore là, ou bien dessiner sans y penser, comme un loup urinant pour marquer son territoire. Étienne Pressager

Horaires

MICHEL BARJOL son directeur, vous reçoit du mercredi au dimanche de 11h à 12h et de 16h à 19h

Adresse

Galerie Martagon 47 Grand’Rue 84340 Malaucène France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022