Bellec / Moreul

Le tableau n’est pas seulement une surface où s’ordonnancent des éléments combinatoires, mais le lieu où la peinture se livre comme piège à regard. Différemment, ces deux oeuvres travaillent à une quête commune : l’apparition de l’image par sa cristallisation sur la toile ou le papier. Les supports délimitent des seuils de visibilité où s’exercent, s’appliquent, se suspendent des gestes contenus. Des gestes prémédités avant un rapt. Que cette apparition soit celle d’une image flottante arrachée au réel - un réel en lambeaux ou troué de myriade d’ocelles- dans les travaux récents de Bellec, ou celle d’une image mentale dans les vues paysagères que Moreul déconstruit, elle naît d’une ambiguïté entretenue entre captation et capture, attente et prédation.